"Ce n’est même pas mérité" : Karchaoui, Bacha, Mbock... les réactions des Bleues après l'élimination face à l'Allemagne | OneFootball

Battues par l’Allemagne aux tirs au but en quart de finale de l’Euro 2025, les Bleues ont exprimé, à chaud, leur immense frustration. Entre désillusion sportive et fierté collective, les joueuses ont réagi avec émotion et lucidité.

Elles avaient les armes, elles avaient le ballon, elles avaient une joueuse en plus. Mais elles n’ont pas eu la réussite. Battues samedi 19 juillet par l’Allemagne en quart de finale de l’Euro (1-1, 5-6 t.a.b.), les Bleues quittent la compétition avec le sentiment d’être passées à côté de quelque chose de grand. Les réactions d’après-match, chargées d’émotion, illustrent toute la douleur d’un groupe qui y croyait. "On est totalement frustrées. Elles sont à dix pratiquement tout le match, c’était à nous de tuer le match », a soufflé Sakina Karchaoui, vice-capitaine de l’équipe de France. « On n'a pas réussi à le faire et on perd sur les tirs au but. [...] On y croyait tellement, on voulait tellement donner. C’est injuste, mais que voulez-vous que je vous dise ? C’est l’Allemagne, elles ont l’expérience. À nous de l’acquérir." Une frustration partagée par la défenseure devenue milieu de terrain, qui ne comprend pas certaines décisions arbitrales. "Des buts ont été refusés, je ne sais même pas pourquoi le second l’a été. [...] On avait nos armes, elles aussi. Mais à 1-0, on doit continuer comme s’il y avait 0-0. On ne s’est pas senties meilleures qu’elles. Mais il fallait tuer le match, et on ne l’a pas fait."

"Sortir comme ça, c’est la pire des manières"

Selma Bacha, elle, ne cache ni sa tristesse ni sa colère. "On a manqué de chance. Elles n'ont rien proposé, elles ont bien défendu, elles ont été agressives, mais on les a dominées de A à Z. Elles sont qualifiées... Je suis désolée de le dire, ce n’est même pas mérité." Une déclaration qui en dit long sur la perception des Bleues, convaincues d’avoir été supérieures dans le jeu. La Lyonnaise évoque aussi l’attachement né dans ce groupe France : "Cette défaite me fait mal, même si je n’ai pas de larmes qui coulent. On a montré un beau visage de la France, j’espère qu’un jour j’amènerai un titre. Je vais tout couper. La Ligue des Nations nous attend. J’y crois, je suis une compétitrice." Pour Griedge Mbock, cette élimination est aussi une affaire de duels et d’intensité. "On a eu du mal à aller les chercher. Elles ont mis énormément d’agressivité. On a pêché sur ce domaine-là, sur les deuxièmes ballons." Entrée pour la première fois dans la compétition, après une blessure au mollet, la capitaine d’un soir s’est livrée avec sincérité : "On n’a pas forcément joué le jeu qu’on joue d’habitude. C’est triste. On aurait voulu aller au bout."

Déçue, Pauline Peyraud-Magnin a souligné la brutalité du scénario. "Sortir comme ça, sur des penalties, c’est la pire des manières. [...] Je suis triste, je ne sais pas quoi dire. Ça tombe de nulle part. Mais ce n’est pas à jeter à la poubelle. On avait vraiment trouvé un groupe. C’est de bon augure pour la suite." Malgré l’élimination, les discours convergent : cette équipe a grandi ensemble. "On commence à former un groupe", dit Bacha. "Avec tout ce qu’on a construit, on y croit encore", ajoute Karchaoui. Toutes regardent déjà vers la suite, la Ligue des Nations à l’automne, puis le Mondial 2027 en ligne de mire. Mais le goût amer restera. Encore une fois, les Bleues n’ont pas franchi ce cap des quarts. Encore une fois, elles rentrent à la maison sans médaille, avec des promesses mais aussi des regrets.

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