Bordeaux mise tout sur un retour en Ligue 2 pour survivre | OneFootball

À trois jours de l'audience cruciale au tribunal de commerce, les dirigeants de Bordeaux dévoilent leur stratégie sportive. Entre salaires inadaptés au niveau amateur et objectif de remontée en 2028, l'équipe première cristallise tous les enjeux de la survie du club au scaphandre.

La survie des Girondins de Bordeaux se joue vendredi matin devant le tribunal de commerce, mais les dirigeants ne restent pas les bras croisés. Dans un point presse relayé par Sud Ouest ce mardi, Arnaud Saint-André, directeur général du club, a levé le voile sur les ambitions sportives d'un club en reconstruction totale. L'enjeu est colossal : éviter la liquidation qui précipiterait les Marine et Blanc vers les championnats régionaux. La situation de l'équipe première révèle toute la complexité du défi bordelais. Plusieurs joueurs sous contrat longue durée perçoivent des émoluments totalement inadaptés au niveau National 2, relève-t-il. Les cas de Beugré, Yambéré, Merdji, Mutyaba et Diallo, par exemple, illustrent parfaitement cette problématique. Ces éléments, écartés des plans de Bruno Irles, représentent un fardeau financier considérable pour un club aux moyens drastiquement réduits.

Une montée programmée mais incertaine

Le dossier Andy Carroll symbolise cette inadéquation. L'attaquant anglais dispose d'un contrat lui garantissant 13 000 euros pour la saison prochaine, soit plus de trois fois la moyenne salariale envisagée pour l'effectif. "Il y a des discussions pour trouver des solutions pour eux", indique prudemment Arnaud Saint-André, sans pouvoir garantir l'issue de ces négociations délicates. La philosophie sportive des nouveaux Girondins s'articule autour d'un recrutement pragmatique. "L'effectif sera constitué de joueurs de N2 ou d'au-dessus, complémentaires, pas de stars", annonce le directeur général, conscient des erreurs du passé. Cette approche plus mesurée contraste avec les folies de grandeur qui ont précipité la chute du club. L'objectif de remontée en National 1 dès 2026 constitue un impératif économique autant que sportif, détaille-t-il. Selon les projections présentées au tribunal, le retour en Ligue 2 pourrait intervenir en 2028, 2032, voire jamais d'ici 2035 selon les scénarios les plus pessimistes. "Le point de bascule" se situe effectivement à ce niveau, reconnaît Arnaud Saint-André, qui précise que "la différence entre masse salariale nécessaire et les revenus générés est plus importante en N1 qu'en N2".

L'encadrement technique bénéficie d'une certaine stabilité dans la tourmente. Bruno Irles conserve les clés de l'équipe jusqu'en 2026, accompagné de son fidèle adjoint Dado Prso. John Williams, directeur sportif bénévole cette saison, sera officiellement contractualisé dès le 1er juillet et renforcera sa présence au Haillan. Grégory Coupet, qui officiait gracieusement depuis mars auprès des gardiens, va également formaliser son engagement. Cette continuité dans l'instabilité témoigne de la volonté des dirigeants de préserver un minimum de cohérence sportive. Le staff sera progressivement étoffé "par des compétences au fil des années", promet Arnaud Saint-André, tout en précisant qu'il ne sera jamais "pléthorique". Une philosophie qui résume parfaitement la nouvelle doctrine bordelaise : faire plus avec moins.

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