Foot National
·10 de junio de 2025
Bernard Serin (Metz) : "Il faut faire des économies à tous les étages"

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·10 de junio de 2025
À quelques jours de son passage devant la DNCG, le FC Metz affiche ses difficultés financières liées à l'effondrement des droits TV. Pour équilibrer un budget déficitaire de 20 millions d'euros, le club lorrain devra vendre ses meilleurs joueurs et réduire drastiquement sa masse salariale.
Le retour tant espéré du FC Metz en première division française s'accompagne d'un défi économique de taille. Les dirigeants lorrains doivent composer avec une réalité budgétaire particulièrement contraignante qui remet en question leur capacité à maintenir leur statut retrouvé. Bernard Serin, président du club, ne mâche pas ses mots concernant la situation : "On va présenter un budget qui tient compte des droits télé qui ne représentent pratiquement rien et des obligations de transferts qu'on estime atteignables parce qu'on a des joueurs qui intéressent des clubs ayant des moyens." L'effondrement des revenus télévisuels représente un véritable séisme pour les finances messines. Traditionnellement, ces droits constituaient une source de financement stable pour les clubs évoluant dans l'élite. Aujourd'hui, cette manne financière s'est quasiment tarie, obligeant les responsables grenats à repenser entièrement leur modèle économique. Cette baisse drastique, couplée à l'arrêt du soutien de CVC, crée un trou béant dans les comptes du club mosellan.
Pour combler ce manque à gagner estimé à plus de 20 millions d'euros, Bernard Serin affiche une stratégie claire mais douloureuse. "Depuis plusieurs années, on avait besoin de 20 millions d'euros pour équilibrer les comptes, donc il faudrait faire encore plus d'opérations de transferts", explique-t-il sans détour. Cette politique de ventes forcées touche l'ensemble de la structure du club. "Il faut aussi faire des économies à tous les étages et baisser la masse salariale !" ajoute le dirigeant messin. Cette restructuration profonde se traduit par des choix radicaux dans la composition de l'effectif. L'objectif fixé de 24 joueurs professionnels sous contrat illustre cette volonté de rationalisation. Les nouveaux arrivants devront accepter des conditions salariales revues à la baisse, tandis que le club privilégiera systématiquement les prêts aux achats définitifs.
Malgré ces contraintes, le président se montre confiant : "Ces dernières années, on a toujours dit ce qu'on allait faire et on a fait ce qu'on avait dit. Ça plaide en notre faveur. On y va avec confiance, comme d'habitude." Les conséquences de cette politique d'austérité dépassent le simple cadre sportif pour impacter l'ensemble des ambitions du club. Les supporters devront faire preuve de patience concernant les améliorations attendues de leur stade mythique. L'installation généralisée de sièges aux couleurs grenats dans l'enceinte de Saint-Symphorien est ainsi suspendue, tout comme la finalisation de certaines tribunes. Ces reports témoignent de la volonté des dirigeants de prioriser la stabilité financière sur les investissements d'infrastructure, même si certains projets stratégiques demeurent à l'agenda.
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