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·16 de julio de 2025

Au Portugal, des milliers d’étrangers se mobilisent pour défendre leur droit à la nationalité

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Une pétition réunissant plus de 12 000 signatures a été déposée à l’Assemblée de la République pour demander que les nouvelles règles d’accès à la nationalité portugaise ne s’appliquent qu’aux futurs arrivants. Les signataires, parmi lesquels de nombreux professionnels installés dans le pays, estiment que ces changements pourraient bouleverser la vie de milliers de familles déjà intégrées.

Un médecin russe à l’origine de la mobilisation

À l’initiative de cette pétition, Ilia Bobin, un médecin russe réfugié au Portugal depuis trois ans. Contraint de fuir le régime de Vladimir Poutine, il a choisi le Portugal pour ses conditions d’accueil et ses délais de naturalisation relativement courts. “Comme moi, nous sommes nombreux à travailler et à vouloir nous intégrer. Dans mon cas, la naturalisation n’est pas seulement une commodité : c’est une question de sécurité”, témoigne-t-il.


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En attendant de pouvoir exercer son métier — il apprend le portugais pour faire reconnaître ses qualifications — Ilia Bobin dirige une entreprise de nettoyage avec sa femme. Pour lui et pour les milliers d’autres résidents étrangers, le délai actuel de cinq ans pour prétendre à la nationalité était un facteur décisif dans leur choix de s’installer au Portugal.

La crainte d’un bouleversement pour des familles déjà établies

Le projet de loi présenté par le gouvernement prévoit d’allonger ces délais : sept ans de résidence pour les lusophones et dix ans pour les autres nationalités. Mais les auteurs de la pétition demandent que ces nouvelles règles ne soient appliquées qu’aux personnes arrivant après l’entrée en vigueur de la loi. “Les étrangers qui se sont installés ici ont construit leurs vies, leurs carrières et l’avenir de leurs familles en fonction de la législation actuelle. Changer les règles maintenant reviendrait à trahir leur confiance”, peut-on lire dans le document.

Les signataires invoquent des principes fondamentaux comme la sécurité juridique, la protection de la confiance légitime et l’interdiction de la rétroactivité. Selon eux, appliquer rétroactivement ces changements reviendrait à discriminer des résidents qui respectent déjà les règles et contribuent à la société portugaise.

L’enjeu de l’intégration et la crainte d’un effet inverse

Les promoteurs soulignent que l’accès à la nationalité est un levier d’intégration, favorisant un meilleur accès à l’emploi et une participation accrue à la vie sociale et économique. Ils alertent également sur un risque : voir partir les professionnels les plus qualifiés, capables de contribuer de manière significative aux systèmes fiscal et social.

Enfin, la pétition rappelle qu’une partie importante de ces résidents vient de pays en conflit ou dirigés par des régimes autoritaires. Pour eux, devenir portugais ne serait pas une simple formalité, mais une étape vitale pour garantir leur sécurité et celle de leurs enfants.

Une réforme controversée

Les modifications de la loi sur la nationalité sont actuellement débattues au Parlement. Elles incluent non seulement le durcissement des délais d’accès à la nationalité, mais aussi la possibilité de retirer la citoyenneté en cas de crimes graves. La gauche dénonce un texte qu’elle juge inconstitutionnel, tandis que la droite soutient un contrôle plus strict de l’immigration.

Pour Ilia Bobin et les milliers de signataires, le combat est clair : maintenir le délai de cinq ans pour ceux qui ont déjà choisi le Portugal comme terre d’accueil. “Changer les règles en cours de route ne serait pas seulement une mesure administrative, mais un coup dur pour des familles entières qui avaient mis leur confiance dans le Portugal”, concluent-ils.

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