ASSE - Retour sur les coulisses de la sortie de Laurent Batlles | OneFootball

Laurent Batlles ne sera bientôt officiellement plus l’entraineur de l’ASSE. La procédure conduisant à son licenciement a été lancée ce mardi soir après la nouvelle défaite des Verts en championnat face à Guingamp (1-3).

Viendra ? Viendra pas ? L'arrivée de Laurent Batlles en salle de conférence de presse s’est longuement fait attendre hier soir dans les coursives du Stade Geoffroy-Guichard et pour cause, après un an et demi à la tête de l’ASSE, Laurent Batlles va céder sa place. Hier soir, près d’une heure et demi après la fin du match entre l’ASSE et Guingamp (1-3), c'est Jean-François Soucasse, président éxécutif des Verts qui est venu l’annoncer à la presse. À la présidence du club depuis 2021, l’ancien directeur général des services de l'AS Saint-Étienne n’avait pourtant pas prévu de passer par la case "journalistes" au début de la soirée quand nous l’avions croisé sur la pelouse de Geoffroy-Guichard. La situation sportive préoccupante des Verts lui aura fait changer ses plans.

Au coup de sifflet final, après avoir spécifié à son entraineur la fin à venir de leur collaboration, il a laissé Laurent Batlles, à la demande du coach stéphanois, l’annoncer lui-même aux joueurs. Ces derniers ont ensuite quitté un par un le vestiaire, passant tête basse en zone mixte.

Face à la presse, Soucasse aura pris la parole pendant cinq longues minutes devant une dizaine de journalistes encore présents en salle de conférence de presse. C’est finalement dans le couloir d’accès aux vestiaires que l’annonce de la sortie de Batlles fut faite à la demande du service communication du club.

Touché et affecté par la décision qu’il venait de prendre, Soucasse a pendant longtemps retardé l’annonce officielle du retrait de Batlles, revenant sur la dimension humaine derrière le choix qu’il avait à faire : "C'est une situation difficile pour notre club, il y a des objectifs qu’on a l’ambition d’atteindre et on a fait un constat : en l'état et au vu de nos derniers matchs, on allait sûrement avoir beaucoup de difficultés à les atteindre. Indépendamment de son investissement sans faille, de son amour du club et même de cette volonté viscérale de réussir cette mission qu'avait Laurent (Batlles), aujourd'hui, en dehors de tous les cas personnels on doit se projeter vers l’objectif qui est le nôtre. Pour ces raisons-là, on a considéré qu’il fallait une nouvelle mobilisation autour d'une nouvelle dynamique. Laurent a été comme toujours et ceci l'honore, il a entendu. Je sais ce que représente pour Laurent ce club-là, je sais la responsabilité qui est la mienne. Ce n'est pas tourner cette page mais ouvrir une nouvelle dynamique."

Le président éxécutif de l’ASSE a ensuite annoncé la reprise de l’entrainement au lendemain matin 10 heures sous la direction de Laurent Huard, directeur du Centre de formation : "À très court terme, il y aura un entrainement demain matin et Laurent Huard sera en charge de manière provisoire et temporaire de le mener à bien."

À moyen terme, Soucasse rencontrera de nouveau Batlles ce mercredi pour entamer la procédure de rupture de son contrat avec les Verts, ce dernier courait jusqu’en juin 2024. La recherche d’un nouveau coach a elle déjà débuté même si l’homme fort du triumvirat semblait dire le contraire : "Je fais partie de ces personnes qui quand elles font confiance à des gens, le font jusqu’à la dernière seconde. Il n'y avait pas de plan programmé, de recherches anticipées, de contacts pris. Je trouve que ce n'est pas très élégant de faire tout ça et pas productif."

Selon nos informations, Thierry Laurey aurait les faveurs de Roland Romeyer et serait fortement pressenti pour être le successeur de Laurent Batlles à la tête de l’ASSE.

Comme un symbole de cette soirée agitée, alors qu’une question était posée sur l’avenir du staff de Laurent Batlles, Jean-François Soucasse a interpellé notre confrère de la télévision locale : "Je ne répondrai pas à cette question, je ne pense pas que cela soit utile de faire des sons là-dessus. Je crois qu’il faut respecter les gens, quelle que soit la situation." Au moment de quitter les couloirs de Geoffroy-Guichard, ne trouvant pas la question légitime, il l’a jugée "franchement naze (sic)" en s’adressant au journaliste en question. Une remarque qui a aussitôt fait réagir dans l’assemblée, avec une explication verbale de quelques secondes.