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·24 de mayo de 2025

ASSE : "Il y a eu un affaiblissement du club de façon incroyable"

Imagen del artículo:ASSE : "Il y a eu un affaiblissement du club de façon incroyable"

Bernard Lions, journaliste de l'Équipe spécialisé sur l'ASSE, s'est exprimé pour le Podcast "Dessous de Verts". Il analyse l'actualité et donne son opinion sur la première saison de Kilmer.

« La greffe culturelle, elle n’a pas pris. Mais alors, pas du tout. Ivan Gazidis est président de Kilmer, donc de facto président de l’ASSE. Mais qui incarne réellement le pouvoir aujourd’hui à Saint-Étienne ? On ne sait pas. Qui est le directeur sportif ? Dès que tu dis que c’est Huss Fahmy, on te dit que non. Celui qui a le poste, c’est Loïc Perrin. Mais ce n’est pas lui qui fait le recrutement. Ah, mais si, c’est lui qui l’a fait. Et puis c’est lui qu’on voit sur les photos, qui gère le club.


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Non, en fait, c’est Jean-François Soucasse. Mais il n’est plus président exécutif. Il n’est plus que directeur général. Tu vois ? À Strasbourg, quand BlueCo a pris le club, ils ont laissé Marc Keller président. Il n’est plus propriétaire, mais il est toujours président exécutif ou délégué. C’est-à-dire qu’il y a une incarnation forte du pouvoir, une incarnation régionale, parce que c’est un Alsacien qui dirige un club alsacien, le sien. À Saint-Étienne, ils sont partis sur un modèle différent. Et donc, oui, je suis d’accord avec toi : on ne comprend plus rien. »

« La communication après la descente ? C’est totalement incompréhensible ! » (Lions, après la relégation de l’ASSE)

« La seule réaction officielle à la relégation, sur le site du club, c’est la reprise d’une vidéo produite par DAZN. C’est dingue, non ? Et en plus, il y a une erreur de traduction. J’ai récupéré ça dans l’article que j’ai publié lundi. Ils ont traduit une phrase disant ‘c’est un contretemps, un contretemps qui nous met en colère’. En réalité, le terme anglais utilisé n’était pas setback mais failure. Ce n’était pas un contretemps, c’était un échec. Même ça, ça n’a pas été contrôlé, ni maîtrisé.

Et je suis d’accord avec toi, c’est incompréhensible. Pourtant, il y a une direction de la communication à l’ASSE, bien dotée : un directeur de la com’, un attaché de presse, etc. Donc il y a les compétences… mais elles ne communiquent jamais. Et la boîte de com’ dont tu parles, c’est une agence parisienne, beaucoup plus spécialisée dans la communication de crise politique. Moi, j’échange souvent avec eux, et tu vois qu’il y a… qu’il y a des trous culturels. Ils n’ont pas la culture du football, ils ne comprennent pas le fonctionnement, ils ne comprennent pas ce qu’est la communication dans le sport.

Parce qu’ils te disent : “oui, mais là c’est une communication de crise.” Mais non. La communication dans le foot, c’est toujours une communication de crise. Quand tu perds, t’es en crise. Le recrutement ne marche pas ? Crise. L’entraîneur est menacé ? Crise. C’est une communication très particulière, spécifique au sport, au football surtout. Et c’est ça, le vrai problème : rien n’est maîtrisé.

En com’, je partage totalement ton avis. Il y a trois ans, quand ils étaient descendus, au moins ils avaient pondu un communiqué dans la foulée du match, pour annoncer que le club allait être vendu. (Ce qui, au passage, ne s’est jamais fait.) »

« Le club s’est appauvri, asséché en intelligence et en matière grise. »

« Comme les dirigeants ne sont pas là au quotidien, ils veulent que tout soit consigné par écrit pour ne rien rater. Tu veux acheter une gomme ? Il faut remplir un formulaire avec la taille de la gomme, le modèle, etc. Une grosse partie des salariés a quitté le club. Beaucoup de ceux qui n’avaient pas le niveau pour l’ASSE sont aujourd’hui dans des clubs de seconde zone. (Pardon… Monaco, Nice, Ligue des champions... c’était une plaisanterie.)

Mais plus sérieusement, il y a eu un affaiblissement du club, c’est évident. Que ce soit à la sécurité, à la communication, aux finances, au juridique... Le club s’est vidé de ses cerveaux. Et beaucoup sont allés renforcer des clubs concurrents. Et ça, Kilmer ne l’a pas anticipé. Tu peux déléguer à Milan, tu peux déléguer à Arsenal, ce sont des machines de guerre. Mais pas à l’ASSE. »

« Une deuxième catégorie de salariés, ceux qui étaient proches de l’ancienne direction, a légitimement de quoi être inquiète. »

« Tous ces salariés-là ont raison d’être inquiets. Surtout que, rappelons-le, il y a trois ans, le triumvirat français avait fait le choix — coûteux pour le club — de ne pas faire de plan social. Et aujourd’hui, on se retrouve à la case départ, en Ligue 2, avec un club surdimensionné dans certains services par rapport aux compétences et à la réalité de la division.

Donc oui, les gens sont inquiets. Et le fonctionnement actuel ne laisse pas penser que ça va rester comme ça. J’espère sincèrement qu’il n’y aura pas de plan social… mais une grosse restructuration, oui, probablement.

Et ensuite, il faudra une clarification du fonctionnement. Parce que là, ça ne peut plus durer. Ton patron : il est là ? Il n’est pas là ? Ah tiens, il vient d’arriver. Rien n’est clair. Tout doit être consigné par écrit, et ça stresse tout le monde. Les audits s’enchaînent. Tu ne sais pas à quelle sauce tu vas être mangé.

Ça ne simplifie rien. Alors non, ce ne sont pas des tortionnaires, faut pas exagérer. Mais oui, on a perdu toute fluidité, c’est évident. »

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