Après une saison admirable, comment gérer au mieux le cas d’Andriy Lunin ? | OneFootball

Lunin vient de disputer l’Euro avec la sélection ukrainienne. Le portier ukrainien n’a disputé que la première rencontre, lors de laquelle il a tout bonnement été le responsable de la défaite de son équipe. Il n’a plus été aligné pour les deux matches suivants. C’est tout le paradoxe du gardien du Real Madrid.

Il est à même d’effectuer des prestations de haute volée, comme à Leipzig ou à Manchester cette saison. Mais il est également susceptible de commettre de grossières erreurs qui sont indignes d’un gardien de haut niveau. Comme lors de ce coup-franc frappé directement par Bernardo Silva face à Manchester City en quart de finale aller de Ligue des champions ou pendant le dernier Clásico, lors duquel il a mystérieusement relâché le cuir pour permettre aux Catalans d’inscrire leur deuxième but.

Un mental redoutable

Toutefois, il convient de rendre hommage à la saison de Lunin. Après avoir été critiqué la saison dernière lors de ses brèves apparitions, le club ne lui a pas accordé sa confiance après la grave blessure de Courtois en recrutant Kepa sous forme de prêt. Malgré trois premières rencontres de Liga plutôt réussies, Ancelotti lui a préféré l’Espagnol par la suite en dépit du fait que ce dernier ne se soit pas montré plus méritant ni rassurant que l’Ukrainien sur les rencontres qu’il a disputées.

Tout portait à croire qu’une saison de plus, Lunin rongerait son frein sur le banc. Cependant, début novembre, avant la rencontre de Ligue des champions face à Braga, Kepa s’est blessé à l’échauffement. Lunin, aligné en lieu et place de l’Espagnol durant la convalescence de ce dernier, en a profité pour saisir sa chance.

Malgré un retour dans la rotation en fin d’année 2023 et au début de l’année 2024, Ancelotti a porté son choix sur Lunin pour être le gardien titulaire jusqu’à la fin de la saison après la Supercoupe d’Espagne en Arabie Saoudite. Durant cette dernière, le portier d’origine basque a commis une erreur en demi-finale face à l’Atlético Madrid qui lui a été totalement rédhibitoire.

Le gardien ukrainien du Real Madrid a donc fait preuve de beaucoup de caractère et de détermination pour changer de statut et démontrer qu’il est capable d’évoluer dans des clubs de première catégorie. Pour autant, le natif de Krasnohrad peut-il prétendre à une place de titulaire dans l’effectif du Real Madrid ? Nous nous permettons d’en douter.

Lunin ne doit plus être un gardien numéro 2

En effet, un écueil de taille se dresse sur le chemin de la titularité de l’Ukrainien au Real Madrid : le meilleur gardien au monde. Ce titre ne souffre d’aucune discussion tant Thibaut Courtois possède une marge conséquente sur les autres gardiens des clubs européens. Le portier belge a été l’auteur d’une prestation parfaite en finale de Ligue des champions, nonobstant le fait de n’avoir disputé que quelques rencontres depuis le retour de sa grave blessure. Il convient de rappeler que le Belge n’est âgé que de 32 ans et risque donc de faire les beaux jours du Real Madrid encore plusieurs années.

Dans ces circonstances, il nous apparaît opportun que Lunin et le Real Madrid séparent leur chemin. Le gardien de 25 ans a acquis une telle dimension durant la saison écoulée qu’il ne peut plus être cantonné à un rôle de substitut. A son âge, il est impératif qu’il poursuive sur sa lancée et soit titulaire dans un autre club. Au Real Madrid, à moins d’une nouvelle blessure de Courtois, il ne disposera de temps de jeu que lors des matchs de Copa del Rey ou lors des rencontres de moindre enjeu. Insuffisant pour qu’il poursuive sa progression de manière satisfaisante.

Sous contrat avec le Real Madrid jusqu’en juin 2025, le gardien, désormais représenté par le Gestifute de Jorge Mendes, doute d’une prolongation au Real Madrid, eu égard aux éléments susmentionnés. Dans ces conditions, un renouvellement de contrat de l’Ukrainien avec un nouveau prêt dans la foulée nous paraît peu probable. En revanche, le Real Madrid est susceptible de le vendre cet été pour engranger une somme d’argent afin d’éviter qu’il ne quitte la capitale espagnole libre dans une année.

Si le club madrilène veut se réserver le droit faire revenir le portier ukrainien au gré des circonstances, il pourrait céder 50% des droits du joueur en conservant le pourcentage restant ainsi qu’un droit de préemption en cas d’offres d’autres clubs. C’est cette solution qui nous paraît la plus satisfaisante et judicieuse pour toutes les parties.

Gjon Haskaj.