Amiens SC : « On ne fait pas de magie », un milieu de terrain au banc des accusés | OneFootball

Si l’Amiens SC est globalement passé à côté de son match à Annecy, un secteur de jeu a suscité pas mal d’interrogations : le milieu de terrain. Au-delà d’un Owen Gene fantomatique, l’utilisation de Frank Boya et les quelques errances techniques de Kylian Kaïboue ont également renforcé les doutes au sujet de la réelle complémentarité de ce trio. Le tout dans un contexte où la concurrence est quasiment inexistante. Décryptage.

Un secteur à flux tendu

A l’aube d’une semaine à trois matches, avec les réceptions de Clermont et Rodez entrecoupées d’un déplacement à Caen, Omar Daf réfléchit sans doute aux rotations qu’il va pouvoir apporter afin de maintenir un niveau de fraîcheur et de compétitivité au sein de son équipe. A condition de pouvoir le faire. Et si tous les yeux sont rivés sur le secteur offensif avec le départ d’Andy Carroll ou bien encore la défense avec la blessure de Sébastien Corchia, touché à la cuisse et très incertain pour la réception de Clermont, le milieu de terrain n’est pas en reste.

De retour d’une rupture du ligament croisé, Junior Fofana est touché à la cheville, alors qu’il peine déjà à retrouver une condition athlétique digne de ce nom. Dès lors, Rayan Lutin reste la seule option crédible pour injecter du sang neuf, dans un tout autre style que les habituels titulaires que sont Owen Gene, Kylian Kaïboue et Frank Boya. « On ne fait pas de magie. Sur le milieu de terrain, même si Rayan Lutin est performant, on n’a pas beaucoup d’options« , reconnaît Omar Daf.

Un trio trop « défensif »

Double passeur décisif lors du match inaugural contre le Red Star, Rayan Lutin a ensuite eu du mal à enchaîner, passant totalement à travers contre Bastia et Lorient. Néanmoins, son profil a le mérite d’apporter une option différente, plus offensive et surtout plus créative. Car c’est aussi là que le bât blesse pour l’Amiens SC. A Annecy, Nordine Kandil était bien trop seul pour tenter de fluidifier le jeu de son équipe, pendant que Frank Boya évoluait dans un rôle contre-nature de numéro 10.

Kevin Guizol/Icon Sport

« Frank a cette capacité à se projeter et à prendre la profondeur, répond Omar Daf. Ce qui est dommage, c’est qu’il s’est mis beaucoup trop haut. Il a aussi dégarni le coeur du jeu, mais ça partait d’une bonne intention. Les deux occasions viennent de centres de Frank. » Un constat qui en dit également long sur le manque d’options pour faire le jeu du côté de l’Amiens SC, avec trois milieux à vocation plutôt défensive en attendant un possible ajustement pour installer Nordine Kandil dans le coeur du jeu.

Les conséquences d’un effectif inachevé

En attendant, le trio Kaiboue-Gene-Boya fait donc figure d’indéboulonnable. Et ce même lorsque l’un de ses membres est actuellement en méforme. Dans la lignée d’un début de saison assez quelconque et d’une fin d’exercice en pente douce l’année dernière, Owen Gene a touché le fond à Annecy. « Il nous a montré tellement de belles choses, qu’on attend toujours plus. Il ne faut pas oublier que c’est un jeune joueur aussi. Il va continuer à progresser et je ne doute pas qu’il va retrouver son meilleur niveau, promet son entraîneur. Il faut simplement continuer à travailler. »

Parfois, il faut aussi être piqué, mis sur le banc de touche, pour subir un électrochoc. Encore faut-il pouvoir faire jouer la concurrence. Une notion qui n’est pas vraiment à l’ordre du jour aujourd’hui à l’Amiens SC. La faute à un effectif démantelé durant l’été, en raison de contraintes budgétaires qui ont définitivement fait passer le sportif au second plan. Dès lors, mission a été donnée à Omar Daf de faire des miracles, sous peine d’aller au devant de graves déconvenues.

En ce sens, la récente défaite à Annecy – qui a déjà souligné la faible marge de manœuvre – est plus qu’un simple avertissement ou une énième piqûre de rappel. Elle pourrait tout simplement avoir donné le pouls de ce qui attend Amiens cette saison. La faute aux insuffisances rédhibitoires de son effectif.

Romain PECHON

Crédits photo : Baptiste Fernandez/Icon Sport