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·26 May 2025

Xabi Alonso face à un chantier XXL au Real Madrid

Article image:Xabi Alonso face à un chantier XXL au Real Madrid

Depuis quelques jours, une brise souffle sur la capitale espagnole. Celle d’un changement de cap. Les errances tactiques de Carlo Ancelotti cette saison laissent place à la patte d’un fin stratège : Xabi Alonso. Mais si le Real Madrid bouge, il ne se métamorphose pas complètement. Le fond de jeu est appelé à évoluer, pas la structure de l’effectif.

Car oui, malgré un mercato déjà animé, la colonne vertébrale de l’équipe ne sera pas chamboulée. C’est donc un groupe en partie défectueux mais riche en promesses que récupère le Basque. Les pièces du puzzle sont là, mais l’emboîtement pose question. Et dans le nouveau Real Madrid d’Alonso, rien ne sera laissé au hasard.


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Un effectif riche, mais trop homogène

Cette saison a mis en lumière les limites d’un effectif construit davantage par opportunités que par cohérence. À Valdebebas, on a par exemple sauté sur l’occasion Mbappé sans vraiment anticiper la retraite de Kroos, la fragilité de Carvajal ou les carences au poste de latéral. Résultat : Ancelotti s’est retrouvé avec des profils très similaires, rarement complémentaires. Le navire merengue a brillé par moments… mais a fini par couler sur ses propres failles.

Xabi Alonso l’a répété lors de sa présentation : il adaptera son système à ses joueurs. Mais cela ne signifie pas pour autant renier sa philosophie. Et c’est précisément là que les interrogations commencent. Notamment au cœur du jeu.

Dans son habituel 3-2-5, l’élément central s’appelle le numéro six. Un joueur au profil « kroossien », capable d’être à la fois plaque tournante, horloger et métronome. Le garant de la relance, celui qui alterne entre temps forts et temps faibles selon l’adversité. Problème : dans l’effectif actuel, personne ne semble cocher toutes ces cases.

  1. À lire aussi : Les notes des joueurs du Real Madrid pour la saison 2024-2025

En revanche, il y a embouteillage ailleurs. Entre Valverde, Bellingham, Camavinga et Tchouaméni, quatre joueurs de volume capables de se projeter et de ratisser dans toutes les zones. Mais aucun ne peut réellement incarner ce rôle d’électron libre, cet organisateur des temps modernes. Seul Arda Güler possède, dans les pieds, cette créativité pure. Mais il reste brut. Trop tendre. Un déséquilibre qui, à terme, pourrait causer plus d’une nuit blanche à Xabi Alonso.

Et puis reste la grande énigme : que faire de Vinicius Jr. ? Dans ce fameux 3-2-5, Alonso varie entre deux dispositions : un duo d’attaquants à la manière d’un 4-4-2, ou un seul point d’appui épaulé par deux milieux offensifs. Dans les deux cas, les ailiers traditionnels n’existent pas. Un duo Mbappé–Vinicius semble donc peu probable à l’instant T. Sauf à imaginer un système hybride, où les pistons viennent créer le surnombre dans le demi-espace plutôt que sur les ailes. Mais pour l’instant, rien ne permet de distinguer un plan clair.

Un recrutement prometteur, surtout derrière

Heureusement pour Xabi Alonso, si l’attaque n’a pas encore été repensée, la défense, elle, commence à prendre forme. C’était sans doute la grande faiblesse du Real cette saison. Ailes exposées, demi-espaces délaissés, pressing désorganisé, axe poreux… Malgré la solidité du milieu, la ligne défensive n’a jamais trouvé la bonne formule. Hormis l’éclaircie Asencio, tout ou presque a été raté. Mais les renforts arrivent.

Dans une défense à trois, Dean Huijsen pourrait répondre à certaines attentes. Car oui, que ce soit avec ou sans ballon, le trio Asencio–Rüdiger–Militão a montré ses limites, notamment à la relance. Et ça tombe bien : Huijsen, ambidextre, est déjà considéré comme l’un des plus prometteurs au monde dans cet exercice. Mais attention : malgré sa vista balle au pied, le jeune défenseur pêche dans les duels et dans le placement. Difficile, donc, de l’ériger tout de suite en patron de la défense. Et justement, ce rôle reste à définir. Militao revient de blessure, Rüdiger est imprévisible, Asencio encore inexpérimenté. Rien n’est figé.

  1. Voir également : Xabi Alonso, une aubaine pour un milieu de terrain du Real Madrid

Mais là où Alonso devrait rapidement trouver satisfaction, c’est sur les ailes. Un paradoxe, au vu de la saison écoulée. Et pourtant, c’est bien là que l’équipe semble le plus taillée pour son système. Grâce à un excellent mercato avec les arrivées prochaines de Trent Alexander-Arnold et d’Álvaro Carreras, les pistons pourraient très vite devenir la clé du projet.

Carreras, tout d’abord, possède un profil proche de Frimpong. Moins efficace offensivement mais plus solide défensivement, il compense par une belle explosivité et un jeu vertical assumé. Quant à Alexander-Arnold, son registre rappelle celui de Grimaldo. Certes, l’Anglais souffre sans ballon, mais balle au pied, il est probablement le meilleur latéral créatif du monde. Dans certaines configurations, le voir évoluer en numéro six, comme avec les Three Lions, n’est d’ailleurs pas à exclure.

Bref, sur les côtés, Alonso devrait trouver ses repères. Et quand on connaît sa capacité à bonifier les profils excentrés, tout laisse à penser qu’il saura tirer le meilleur de ce secteur.

Le chantier est vaste, l’effectif riche mais déséquilibré, et les attentes colossales. Mais si quelqu’un peut réussir ce pari fou, c’est bien Xabi Alonso. L’élève est devenu maître. Et l’heure est venue pour lui de bâtir, à son tour, son empire.

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