Stassin : "L'ambiance du Chaudron était souvent à la télé en Belgique" | OneFootball

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·29 January 2025

Stassin : "L'ambiance du Chaudron était souvent à la télé en Belgique"

Article image:Stassin : "L'ambiance du Chaudron était souvent à la télé en Belgique"

Lucas Stassin, recrue la plus chère de l'histoire de l'AS Saint-Étienne s'est longuement confié à notre micro. De sa formation en Belgique à son arrivée à l'AS Saint-Étienne en passant par ses rêves avec les Diables Rouges, l'attaquant des Verts n'élude rien.

Lucas pour commencer, peux-tu te présenter et nous raconter comment tu es tombé amoureux du foot ?J’ai commencé le foot à l’âge de six ans à Braine-le-Comte, une petite ville en Belgique. Je kiffais jouer au foot déjà depuis que j’avais quatre-cinq ans mais bon je devais attendre d’avoir l’âge pour jouer en club (sourire). Je jouais au foot par pur plaisir et ça a commencé à devenir sérieux quand j’ai signé à Anderlecht, vers neuf-dix ans. J’avais fait un stage, tout s’était bien passé. J’avais fait un ou deux matchs avec eux et ils m’ont pris ensuite. J’ai commencé avec eux en U11. J’ai fait toutes mes années de formation là-bas et je suis ensuite devenu professionnel à Anderlecht, c’est là que ça a commencé.À une dizaine d’années, quand tu arrives à Anderlecht, tu te projettes déjà ou c’est encore trop tôt ?À cet âge-là, je pense qu’on est encore sur le plaisir. Quoique maintenant, ça commence de plus en plus à être professionnel très tôt, même quand on est jeune… Mais moi j’étais vraiment dans le but de prendre du plaisir, surtout que j’étais bien entouré avec mon père.


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"Je pense qu’il faut juste laisser les enfants faire ce qu’ils aiment quand ils sont jeunes"

On parle souvent des «projets Mbappé» avec des parents qui font tout pour que leurs jeunes enfants deviennent professionnels… Quels conseils aurais-tu à donner à ces jeunes et ces parents ?Je pense qu’il faut juste laisser les enfants faire ce qu’ils aiment quand ils sont jeunes. Il faut faire les bons choix même si c’est difficile. Quand les jeunes commencent à grandir, il faut essayer de leur faire confiance même si les parents peuvent aider un maximum dans les choix et dans le style de vie à mener.Que retiens-tu de tes années de formation à Anderlecht ?J’ai connu les belles années, quand Anderlecht jouait la Champions League. J’allais voir l’équipe première qui jouait en Champions League. Toutes les personnes qui travaillaient au club étaient des personnes fantastiques. J’aimais beaucoup l’équipe dans laquelle j’évoluais, je garde encore contact avec les joueurs avec lesquels je jouais. Je garde franchement un très bon souvenir de ces années-là. (…) Il y a beaucoup de joueurs que j’ai côtoyés en formation qui sont désormais professionnels.C’est d’ailleurs à Anderlecht que tu as connu le monde pro… Quels souvenirs gardes-tu de ces premiers pas dans le grand bain ?C’est un kiff franchement ! Passer toutes les étapes de la formation et pouvoir faire ses débuts dans un club où tu as été formé, c’est toujours un plus. Rentrer dans le monde professionnel et se rendre compte de la chance qu’on a. Tout le travail qu’on fait auparavant, c’est pour ça, pour faire ses débuts dans le monde professionnel. C’est une récompense.Des regrets de ne pas avoir été mieux considéré là-bas ?Ce sont des choix que je ne peux pas gérer. J’ai mis toutes les chances de mon côté et le destin a fait que ça s’est passé ainsi. Je ne pense pas que je dois avoir des regrets ou que je dois m’en vouloir, j’ai fait le maximum.Derrière il y a Westerlo, une expérience courte mais qui a tout lancé pour toi…Oui, je voulais sortir de ma zone de confort. Arriver dans un nouveau club, être réellement dans le groupe professionnel. J’ai eu la chance que ça se passe bien pour moi. J’ai bien travaillé et j’ai été récompensé. Je garde un très bon souvenir de Westerlo : une belle famille, un beau club et que des bons souvenirs.

"Mes premiers mois à Sainté en un mot ? Incroyable !"

Quels mots mettrais-tu sur tes premiers mois passés à Saint-Étienne ?Un mot ? Incroyable ! Même si je pense qu’on peut encore faire mieux au niveau des résultats. Quand je dis «incroyable» c’est surtout au niveau des fans, de l’ambiance, de la ville. Ils vivent pour le foot ici, c’est quelque chose que je n’avais jamais vécu auparavant, pas avec cette ampleur en tout cas.Comment t’es-tu acclimaté à ton nouveau club, ta nouvelle ville et même ton nouveau pays ?C’est pour cette raison que j’avais fait cette petite transition à Westerlo. Ça me permettait de connaitre une autre ville, connaître le monde adulte en dehors du football. La France reste proche de la Belgique donc déjà ça n’a pas été un problème au niveau de la langue pour moi avec tous les autres joueurs et le staff.Comment juges-tu l’accueil des Stéphanois à ton égard ?Ils accueillent très bien les joueurs. Ils sont respectueux envers tout le monde.

"La fameuse ambiance du Chaudron passait souvent à la télé en Belgique"

Et l’ambiance du stade Geoffroy-Guichard, t’attendais-tu à ça ?J’avais déjà vu ce que ça donnait parce que quand j’étais petit, la fameuse ambiance du Chaudron passait souvent à la télé en Belgique. Après je ne l’avais jamais vécu sur un terrain en tant que joueur et c’est impressionnant. Même ma famille, quand elle vient me voir, elle est toujours impressionnée par la ferveur qu’il y a ici, même quand c’est un match dont le résultat est un peu négatif pour nous. Les supporters sont toujours là quoiqu’il arrive, les membres de ma famille ont été impressionnés.Est-ce la meilleure ambiance que tu as connue dans ta carrière ?Actuellement oui ! C’est un club mythique un peu comme Anderlecht en Belgique je pense mais forcément avec plus de personnes dans le stade, une plus grande ville autour du foot, c’est un peu similaire mais en plus gros, en plus important et en plus impressionnant.On se souvient d’un post Instagram après ta passe décisive pour Zuriko Davitashvili contre Auxerre avec en fond la descente du Kop Sud, que ressens-tu à ce moment-là ?On m’en avait parlé de la fameuse descente (rires). C’est incroyable ! J’espère que je pourrai revivre ça avec un but inscrit cette fois-ci.

Comment juges-tu tes performances sous le maillot vert ?

Plutôt positives, après je pense qu’on peut toujours faire mieux forcément. Comme je le dis souvent, il y a les performances individuelles mais le football est un sport collectif. Je suis aussi dépendant des autres joueurs. J’essaye de toujours travailler, de rester positif. On voit aujourd’hui, que ce soit pour moi ou pour l’équipe, ça commence à fonctionner, c’est bien.

T’attendais-tu à ce genre de débuts ou tu espérais mieux ?

On espère toujours mieux, on vise toujours la perfection même si c’est dur. Ça a été peut-être un peu compliqué au niveau des résultats mais on va essayer de faire une meilleure seconde partie de saison.

"Le football français est beaucoup plus professionnel, il y a beaucoup plus de qualités, beaucoup d’intensité"

Quelles grandes différences pointes-tu entre le football français et celui que tu connaissais auparavant ?Il y a quand même pas mal de différences entre le football français et celui belge. Le football français est beaucoup plus professionnel, il y a beaucoup plus de qualités, beaucoup d’intensité. C’est pour ça qu’on parle généralement du Big 5 en Europe et que la France est dedans. Je commence à comprendre pourquoi.Qu’as-tu changé en tant qu’attaquant pour t’adapter ?Il a fallu que je m’adapte c’est sûr, ce n’est pas si facile que ça, surtout en étant jeune, il faut souvent un peu de temps. Sur le terrain ici, il faut que je vois plus vite, que je réfléchisse plus vite, que je joue plus vite et je dois essayer d’être plus intelligent que le défenseur.Pourquoi le choix de l’ASSE cet été, qu’est-ce qui t’a plu dans le projet stéphanois ?J’avais comme objectif de toujours évoluer le plus haut possible de toute façon. Ils (les dirigeants, ndlr) m’ont appelé vers la fin du mercato, ils m’ont présenté leur projet, ils m’ont montré qu’ils avaient confiance en moi et que je n’étais pas juste une option parmi tant d’autres. C’est ça qui m’a fait chaud au cœur. Après, je connaissais l’engouement qu’il y avait autour de ce club. J’avais envie de relever ce défi.

"Si je venu ici, c’est que j’ai accepté de faire partie de ce projet sur le long-terme"

Ivan Gazidis et la nouvelle direction parlent de projet à long-terme, tu fais partie des gros investissements de cette nouvelle direction, pour toi aussi l’ASSE, c’est sur le long-terme ?Forcément. Si je suis venu ici, c’est pour faire partie de ce projet. On va voir comment ça va fonctionner. Si je venu ici, c’est que j’ai accepté de faire partie de ce projet sur le long-terme.En six mois, il s’en est passé des choses et notamment un changement de coach, comment as-tu vécu ça en tant que jeune joueur ?C’est une situation que j’ai déjà vécue à Westerlo. On ne peut pas dire que c’est une chance parce que ce n’est jamais facile pour nous les joueurs et pour le staff de se séparer de quelqu’un qui nous a amené ici, avec qui on a vécu et on a échangé, mais disons que j’avais déjà cette expérience. C’est malheureusement la réalité du football.Eirik Horneland est arrivé, comment le décrirais-tu après environ un mois sous ses ordres ?Je trouve que c’est un coach déterminé. Il sait ce qu’il veut, que ce soit dans ses idées et même dans sa manière de parler avec ses joueurs, avec le staff. Il sait ce qu’il veut et veut mettre ses idées en place.Ses idées justement, elles sont assez novatrices ici avec un rôle précis pour le numéro 9 que tu es, peux-tu nous en parler ?Ça ne m’étais jamais arrivé d’occuper ce rôle, en tout cas dans les tâches défensives. Offensivement, je suis assez libre je n’ai pas forcément de restriction mais défensivement, je joue beaucoup plus bas en gérant davantage les milieux de terrain. C’est un nouveau rôle pour moi qui me permet de prendre de l’expérience et de voir une autre facette du football et du poste d’attaquant aussi. (…) Ces tâches défensives sont un mal pour un bien, c’est ce que le coach dit toujours. On va chercher les adversaires haut, on va les presser, c’est dur mais si on y arrive, on est récompensé derrière et moi en tant qu’attaquant j’ai à ce moment-là plus de ballons négociables.On a parlé du style Horneland, on va parler du tien, quel style d’attaquant es-tu ?Je dirais que je suis un finisseur qui aime aussi jouer au ballon, qui essaye d’être propre balle au pied toujours, dans tout ce que je fais. J’essaye d’amener de la qualité au maximum et de l’intelligence de jeu mais aussi d’être décisif.

"Mes inspirations ? J'aime énormément Harry Kane et Robert Lewandowski"

Quelles sont tes inspirations à ce poste ?Il y a Harry Kane que j’aime énormément. Il y a Lewandowski aussi forcément qui fait de grands matchs, qui est toujours présent. C’est ce style de jeu que j’aime bien. Ils sont intelligents et même sur un match où ils ne touchent pas beaucoup de ballons, au final ils réussissent très souvent à mettre le but de la victoire. Je trouve que c’est une qualité qui est très dur à avoir chez un attaquant : être capable d’attendre le bon moment et quand on a le bon ballon, être efficace. (…) Après, quand je cite des joueurs c’est forcément dans le style de jeu qu’ils ont. Même quand je me compare à des joueurs. Forcément, ça ne veut pas dire que nous on a les mêmes qualités qu’eux. S’ils sont là où ils sont aujourd’hui, c’est que nous on a encore du travail, beaucoup de travail.Quand tu regardes à la télé ces joueurs évoluer, tu es dans l’analyse ?Quand j’étais plus jeune, je ne m’intéressais pas trop à ça. Maintenant que je suis dans le monde professionnel, je commence à regarder tous les déplacements des attaquants, leur manière de penser pour voir s’ils changent leur façon de penser selon ce qu’il se passe. Je pense qu’ils sont dans la constante adaptation et c’est ce qui fait leur force. J’essaye de m’inspirer de tout ça. Je regarde aussi les défenseurs, pour voir les erreurs qu’ils peuvent faire même à haut-niveau, pour analyser tout ça et en tirer profit.Tu nous citais Kane et Lewandowski, on suppose que le jeu sans ballon est donc un axe très important de ton posteC’est ça. C’est très dur de voir ces déplacements. Ce sont souvent les gens qui ont été dans le foot ou qui connaissent ce sport vraiment très bien avec beaucoup d’expérience, qui arrivent à voir justement tous ces petits déplacements qui font que même si je ne touche pas la balle, j’arrive à créer de l’espace pour un coéquipier, à ennuyer la défense. C’est sûr que le jeu sans ballon est très important, être bien placé sert beaucoup à l’équipe.En parlant d’inspiration, ton père a été footballeur, néanmoins ce n’est visiblement pas lui qui t’a inspiré quant au poste que tu occupes… Quel a été son rôle dans ton début de carrière ?(Sourire) Oui c’était un défenseur. Il m’a surtout inspiré pour tout ce que je devais gérer en dehors du terrain. Également sur l’aspect mentalité sur le terrain, faire les bonnes choses, faire les sacrifices. Que ce soit sur l’alimentation, le travail en dehors des séances, sur les réactions, sur les manières de penser. Je peux m’appuyer sur lui parce que c’est quelqu’un qui a l’expérience, qui a connu ce milieu donc je sais que tout ce qu’il dit ce n’est pas forcément pour me faire plaisir mais c’est pour mon bien. J’essaye de l’écouter un maximum.

"Mon père me montre ses matchs, en noir et blanc (rires)"

Tu revisionnes ses matchs parfois ?Moi je ne les revisionne pas mais lui il me les montre, en noir et blanc (rires).Tes matchs à toi, tu en discutes avec ton père et/ou tes proches ?Souvent, mes proches m’appellent après le match pour me dire ce qu’ils ont pensé de moi. Même si j’ai été mauvais, ils me le diront, c’est ça qui est bien. Après tout ce qui est analyse, on fait ça dans la semaine avec le staff.Ton premier but est intervenu à Toulouse en décembre dernier, tu as re-marqué la journée suivante contre Reims, puis contre Auxerre, as-tu ressenti un déclic personnel ?Je ne sais pas si c’est un déclic mais comme je le disais, j’ai toujours travaillé. C’est peut-être venu un peu plus tard mais j’ai la chance que ça tombe maintenant. La différence aussi c'est qu’on joue dans un style différent et que j’ai peut-être plus d’occasions devant le but que j’en avais en début de saison, tout simplement. J’ai toujours essayé de regarder ce qui n’allait pas pendant mes matchs, pourquoi je n’arrivais pas à être décisif. Malheureusement, j’avais aussi peut-être un peu moins de ballons que maintenant. J’ai la chance d’être décisif en ce moment pour l’équipe, tant mieux.La confiance, c’est le plus important pour un attaquant ?La confiance ça joue forcément mais je pense que ce n’est pas seulement pour les attaquants, c’est pour tous les joueurs de foot en général. Être en confiance, ça permet à l’équipe de sentir que tu es en confiance et sur le plan personnel, ça permet d’être plus serein dans tous les gestes et mouvements que tu fais.On parle beaucoup de buts mais tu es à quatre passes décisives depuis le début de la saison, c’est quelque chose qui a toujours fait partie de ton jeu ?J’ai toujours fait quelques passes décisives après c’est vrai que sur cette première partie de saison, j’en ai mis beaucoup. C’est un peu nouveau pour moi mais je reste un attaquant assez collectif qui pense beaucoup à l’équipe et forcément les passes décisives viennent avec. Si ça peut nous aider à prendre plus de points, je suis content.

"Être le plus gros transfert de l'histoire du club ? Ça m'a mis une pression sur les épaules mais je vois ça comme un point positif"

Être arrivé avec l’étiquette du plus gros transfert de l’histoire du club, c’est une forme de pression supplémentaire pour toi ?Ça m’a mis une pression sur les épaules mais j’ai essayé de ne pas trop y penser. En venant ici, je voyais ça comme un nouveau challenge que je devais relever. Je me suis senti prêt à le faire et je savais que ça allait me rendre plus fort dans tous les domaines. Je vois ça comme un point positif.Tu as récemment performé avec les espoirs belges même s’il n’y a pas eu la qualif’ au bout, quelle place a la sélection dans ton plan de carrière ?L’objectif est forcément d’aller jouer en équipe première, comme tous les joueurs. J’essaye de performer en club pour aller chercher une sélection en équipe A.C’est un rêve d’un jour jouer aux côtés de Kévin De Bruyne ou encore Romelu Lukaku pour ne citer qu’eux ?Oui bien-sûr, après je commence à jouer avec des gros joueurs au fur et à mesure que ça monte. C’est plus de représenter les couleurs du pays qui est un honneur.Que pouvons-nous te souhaiter pour la suite de la saison et plus globalement de ta carrière ?Essayer de faire des résultats avec l’équipe, qu’on puisse faire une belle fin de saison avec le groupe. Sur le plan personnel, continuer à faire ce que je fais, c’est à dire aider l’équipe que ce soit en marquant ou dans le jeu en faisant le maximum.

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