Olympique-et-Lyonnais
·23 June 2025
Sans Lacombe, qui pour reprendre le flambeau à l’OL ?

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·23 June 2025
En ce début de semaine, tous les regards sont tournés vers Paris et pour cause. Dans vingt-quatre heures, l’OL jouera son avenir, qu’il soit à court ou moyen terme. Rétrogradé à titre conservatoire en novembre dernier, le club lyonnais va chercher à faire sauter cette descente en Ligue 2, tout comme l’interdiction de recruter et l’encadrement de la masse salariale. Ce futur économique, sportif et institutionnel ne doit pas faire oublier la tragique nouvelle qui a touché l’OL et Lyon, mardi dernier. Depuis une semaine, tout un club pleure la disparition de Bernard Lacombe, emporté à l’âge de 72 ans.
Si l’actualité sportive a quelque peu repris ses droits entre Rhône et Saône, les obsèques de Bernard Lacombe mercredi vont forcément raviver la douleur de cette perte. Les personnalités présentes à Fontaine-sur-Saône vont également rappeler l’importance qu’avait l’ancien attaquant à Lyon, mais aussi dans le football français. Les hommages rendus depuis mardi dernier l’ont déjà montré et le rassemblement organisé devant le Parc OL jeudi dernier ont rappelé l’amour que portaient les supporters à Bernard Lacombe. C’est un monument du club qui s’en est allé et comme nous l’a concédé Claudio Caçapa, "c’est un vide désormais" qui va se créer à l’OL.
À la "retraite" depuis 2019 et l’hommage qui lui avait été rendu à Décines, Bernard Lacombe avait pris ses distances, même s’il restait une oreille attentive du président Aulas et qu’il n’était jamais bien loin du GOLTC et de tout ce qui pouvait se dire ou se passer à l’OL. Il n’était plus au cœur du projet comme il avait pu l’être au moment de son retour en 1988 comme directeur sportif, puis comme entraîneur (1996-2000) et enfin comme conseiller. Seulement, il était encore un monsieur qui comptait et un personnage respecté par les anciens joueurs, mais aussi les actuels et notamment ceux du cru comme Alexandre Lacazette, Corentin Tolisso ou Rayan Cherki. Bernard Lacombe était un nom qui parlait à tout le monde. "On a perdu quelqu’un d’important, de passionné et on a perdu une grosse partie de la mémoire de l’OL", reconnait Nicolas Puydebois.
Ayant quasiment connu toutes les étapes de construction de l’OL, l’ancien attaquant était une encyclopédie à lui tout seul et il se faisait un malin plaisir à le rappeler. Aux Lyonnais pure souche, mais aussi aux recrues débarquant à Gerland puis à Décines. Il existe le musée OL désormais, mais Bernard Lacombe était un musée à lui tout seul. Avec son décès, c’est un très gros pan de l’histoire du club qui s’en va. Il reste encore Fleury Di Nallo pour se remémorer les belles épopées de Coupe de France, mais pour notre consultant, "Fleury, c’est une partie de la mémoire de l’OL, mais il n'est pas à l'intérieur du club, il n'a pas de responsabilité au club donc aujourd'hui on n'a pas cette passation de pouvoir, cette transmission de l'histoire du club que pouvait faire Bernard Bernard."
À l’heure où la perte d’identité est souvent pointée du doigt entre Rhône et Saône, que ce soit dans l’effectif ou dans les hautes sphères du club, la disparition de Bernard Lacombe est forcément un coup supplémentaire porté à cet ADN. "Il était avant tout un Lyonnais, un homme du territoire qui aimait sa ville et son club", pour Puydebois. Ce rôle peut-il être repris dans les années à venir ? La société actuelle a changé et on a pu voir qu’il est dorénavant difficile de s’inscrire sur la durée et pas seulement à l’OL. Toutefois, Joahn Silvestri, capo des Bad Gones, espère que "les anciens de l’OL qui ont été grands, qui ont aussi porté le club, viendront occuper l’espace".
Peuvent-ils le faire au quotidien comme pouvait le faire Bernard Lacombe ? "Oui", pour le capo, "encore faut-il qu’ils se manifestent". Présent jeudi à l’hommage rendu par les supporters, Sonny Anderson a parlé de faire perdurer cet héritage. Avec la remise en route d’OL Légendes, les anciens avaient annoncé leur intention "de transmettre les valeurs du club" aux nouvelles générations. Peuvent-ils reprendre ce flambeau ? Seul l’avenir nous le dira parce qu’avec les considérations individuelles, difficile de voir quelqu’un s’investir quotidiennement. Cela passera donc sûrement par un changement de cap et un rôle que Bernard Lacombe aura certainement emporté avec lui.