René Girard : “Claude Bez arrive dans Vauvert avec une Bentley… Vauvert, à part les 2CV, les 4CV… Tu avais le cul qui dépassait du village, et le devant de la voiture pareil” | OneFootball

« Au départ, m’arracher à ma région, m’arracher à Nîmes… C’était une chose à laquelle je ne pensais pas trop. Et puis, petit à petit, l’idée a mûri. Le club avait d’abord besoin d’argent, de finances. Donc ça a duré pendant deux ans à peu près : je pars, je ne pars pas, on veut, on ne veut pas, jusqu’à ce que Didier Couecou et le Président Bez décident de venir me rencontrer à Nîmes, pour me dire leur désire de m’enrôler. J’ai pris ça avec beaucoup, beaucoup d’attention, mais je n’étais pas très formel dans ma demande de partir. Il faut dire que Bordeaux n’était pas le Bordeaux d’aujourd’hui. Bordeaux est en pleine reconstruction. J’arrive à Bordeaux en 1980, avec Marius Trésor, François Bracci et Jeannot Fernandez. On était quatre sudistes à arriver à Bordeaux. On a vécu une décennie assez exceptionnelle derrière avec trois titres de Champion de France, deux Coupes de France, une demi-finale contre la Juve… Quand j’ai signé à Bordeaux, j’habitais toujours Vauvert. Ils viennent me chercher pour m’installer. Le Président vient me chercher, et les joueurs étaient en stage à Aix les Bains, où on allait avec Aimé Jacquet assez souvent. Claude Bez arrive dans Vauvert avec une Bentley… Vauvert, à part les 2CV, les 4CV… Bentley, ils ne savaient pas ce que c’était. Tu avais le cul qui dépassait du village, et le devant de la voiture pareil (rires). C’était un départ assez mélancolique. Ça a été très, très dur de partir ».

« Je suis parti m’installer tout seul, mais ma femme m’a rejoint, car il était hors de question de partir tout seul. J’avais ma petite fille et les enfants, pour moi, c’était un équilibre. Je ne partais pas seul, ou je ne partais pas du tout. Mais c’était de l’ouverture, sportivement, de quelque chose d’alléchant ».

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