RC Lens – LOSC : Y avait-il vraiment penalty dans le Derby du Nord ? Décryptage d’un arbitre | OneFootball

RC Lens – LOSC : Y avait-il vraiment penalty dans le Derby du Nord ? Décryptage d’un arbitre | OneFootball

In partnership with

Yahoo sports
Icon: Le Petit Lillois

Le Petit Lillois

·28 October 2024

RC Lens – LOSC : Y avait-il vraiment penalty dans le Derby du Nord ? Décryptage d’un arbitre

Article image:RC Lens – LOSC : Y avait-il vraiment penalty dans le Derby du Nord ? Décryptage d’un arbitre

Suite à la victoire du LOSC dans le Derby du Nord samedi (0-2), les Lensois ont crié au scandale, jugeant que l’arbitre de la rencontre avait fait une erreur en accordant un penalty aux Dogues. Décryptage.

C’est une habitude prise par les fans du ballon rond : les revers de leur formation respective reposent majoritairement sur les décisions prises par le corps arbitral. Ce week-end encore, à l’occasion de la neuvième journée de Ligue 1 McDonald’s, plusieurs clubs, de leurs dirigeants à leurs joueurs en passant par leurs supporters, ont vivement critiqué les choix réalisés par les hommes au sifflet sur le rectangle vert. Ce fut le cas sur la pelouse du Stade Bollaert-Delelis, lors de l’opposition entre le LOSC et le RC Lens disputée ce samedi (0-2), avec un penalty accordé aux Dogues par Benoît Bastien dans le temps additionnel. Une main de Kevin Danso, qui tentait alors de tacler le cuir dans un duel avec Mohamed Bayo, était signalée dans la surface (90+5′). Opposé à Brice Samba, Jonathan David ne tremblait pas (90+8′) et faisait basculer la rencontre d’un côté, celui de la formation lilloise, victorieuse (0-2).


OneFootball Videos


Cette décision a évidemment créé la polémique. Face au débat qui régnait sur la toile, Rémi Serpaud, arbitre de football en National 2 et National 3, s’est lancé dans le décryptage de la situation ayant entraîné le coup de sifflet de Benoît Bastien. Ses interventions à but pédagogique sont régulières, il prend la parole pour donner son avis et tenter d’éclairer certains faits de jeu, et ont pour objectif d’apporter un peu de hauteur sur les décisions arbitrales prises dans l’Hexagone. De la même manière, cette analyse ne prétend pas détenir la vérité absolue et se base essentiellement sur les textes des lois du Jeu. Enfin, chaque situation est unique et ne doit pas être forcément comparée avec les autres.

« La problématique du football français, c’est l’égo de certains arbitres »

Au coup de sifflet final de la rencontre, Jean-Louis Leca, coordinateur sportif du RC Lens, s’attaquait vivement au choix fait par le corps arbitral : « On a vraiment touché la problématique de l’arbitrage français. Ça s’appelle l’égo de certains arbitres, parce que la règle est claire. Quand le ballon est touché par une partie du corps et après va à la main, il n’y a pas pénalty. La règle est très claire. Et en plus de ça, la VAR l’appelle. Si la VAR l’appelle, c’est qu’à un moment… Mais certains arbitres ne se déjugent pas », lançait-il en zone mixte suite à la défaite des siens.

Rémi Serpaud débute son décryptage en rebondissant sur ces quelques déclarations lensoises : « Leca fait référence à une règle qui indiquerait que, si le ballon touche une partie du corps avant de toucher la main, la main ne peut pas être sanctionnée. Sauf que… il n’existe aucune mention de cela dans les lois du jeu, débute-t-il. Il s’agit en réalité d’un critère (parmi d’autres) qui doit nous aider à décider s’il y a main ou non. Très souvent cela aboutira à une main non sanctionnable. Mais pas systématiquement ! La confusion vient donc probablement d’un manque de compréhension entre ce qui relève de la loi et du critère », explique-t-il.

« Benoît Bastien a estimé que Danso avait amplifié sa surface corporelle »

Les points à retenir, notés dans les lois du jeu, sont le mouvement naturel du bras et l’augmentation artificielle de la surface corporelle. Rémi Serpaud poursuit son analyse, soulignant le fait que la main de Kevin Danso est d’abord signalée par l’arbitre de touche qui avertit ensuite Benoît Bastien. Il ajoute que l’utilisation du VAR doit « permettre à l’arbitre d’asseoir ou non sa décision. Il s’agit ici de légitimer la décision de l’arbitre », ce que semble avoir fait Benoît Bastien en allant voir les images.

Venons-en à la décision finale. Tout se joue, selon les analyses de l’arbitre évoluant en National 2, sur le début de l’action lors de laquelle « Benoît Bastien estime que Danso avait amplifié sa surface corporelle » avant de se lancer dans son tacle. « En amplifiant cette surface, il a pris un risque qui amène donc au penalty et je suis plutôt d’accord avec lui. […] Il n’y a pas eu de vol ou de scandale ici », conclut ainsi Rémi Serpaud. Ce dernier, au travers de sa présence sur les réseaux sociaux, permet ainsi de faire de la pédagogie arbitrale, habitude qui devrait être prise chez les professionnels pour éclairer spectateurs et acteurs du jeu. C’est en ce sens que l’installation de micros sur les arbitres principaux est réclamée depuis plusieurs années.

View publisher imprint