Raúl Asencio : convaincre, s’intégrer et progresser | OneFootball

Raúl Asencio del Rosario, voici le nom de la plus belle surprise de ce début de saison. Monté du Castilla pour faire le nombre avec les pros, il a joué dès sa première présence sur la feuille de match à cause de la terrible blessure qu’a subi Éder Militão contre le CA Osasuna.

Une responsabilisation fulgurante

Sa première prestation a été la bonne, s’offrant même une passe décisive sur le but du 2 à 0. Suite à ce premier succès, il a récidivé contre le CD Leganés. En 160 minutes, Raúl Asencio n’a pour le moment pas concédé le moindre but. La réaction du club ne s’est pas fait attendre et la direction aurait d’ores et déjà contacté son entourage pour le prolonger d’après nos informations. Carlo Ancelotti est aussi conquis et il ne fait presque aucun doute qu’il sera aligné en défense central contre Liverpool.

Les progressions aussi rapides dans la hiérarchie d’un club comme le Real Madrid sont rares. Passer du Castilla à Anfield en un mois, c’est un grand écart que peu oseraient tenter, mais le technicien italien n’a pas d’autre choix. C’est un véritable cadeau du ciel qui est tombé sur ces deux derniers matchs et tout le monde ne rêve que d’une chose : qu’il se confirme dans le temps. Avec Antonio Rüdiger, Raúl Asencio et les retours d’Aurélien Tchouaméni et de David Alaba, les problèmes en défense centrale pourraient presque être de l’histoire ancienne dès janvier.

Le club est dithyrambique à propos de Raúl Asencio. Le rapport de l’équipe technique après le match contre Leganés est là pour en attester. “Il est intelligent, toujours bien placé. Il a été fort et intense dans les duels, calme avec le ballon et très attentif et concentré”, comme le rapporte Marca. Cependant, on n’apprend pas le métier de défenseur central de haut niveau en deux matchs et tout le monde sait qu’il marche encore sur des œufs. Même s’il répond présent pour le moment, il ne faut pas en faire une généralité.

Comme l’avait si bien expliqué Arsène Wenger dans une conférence de la Football Writers’ Association en 2017 : “Si je fais jouer un jeune défenseur central de 20 ans, je sais qu’il me coûtera des points durant la saison. […] Mais je dois me battre pour qu’il joue parce qu’il le mérite.” C’est le lot des jeunes joueurs, ils font des erreurs et il faut s’y préparer. Pour le moment, il tient le bon bout, mais il ne faudra pas lui tomber dessus à son premier faux-pas. Ce serait déloyal.

Antonio Rüdiger, le mentor tout désigné de Raúl Asencio

Pour l’aider à relever le défi lié à son adaptation au plus haut niveau, il est épaulé par Antonio Rüdiger. Dès son arrivée en équipe première, l’Allemand l’a pris sous son aile et l’a encadré. Il est tout de suite devenu très proche de lui et ils sont inséparables durant les échauffements et les entraînements. Pour ses premiers matchs, il lui a donné quelques consignes, mais il a immédiatement vu en Raúl Asencio quelqu’un de réfléchi et mature et s’est très naturellement adapté à son association.

Antonio Rüdiger est un roc au Real Madrid. Alors que l’infirmerie fait des siennes, il est resté insubmersible depuis son arrivée en 2022, n’ayant manqué que deux semaines de compétition en 2023-24. Raúl Asencio est son septième partenaire de défense centrale depuis son arrivée à Madrid, après Éder Militão, David Alaba, Nacho Fernández, Aurélien Tchouaméni, Dani Carvajal et Jesús Vallejo.

Alors qu’il a déjà joué 119 matchs officiels, ses partenaires ont beaucoup fluctué. À Madrid, il a joué 76 fois avec Nacho, plus que tout autre défenseur, bien que l’Espagnol ait aussi été baladé sur les deux postes d’arrière latéral à de nombreuses reprises. Éder Militão a partagé sa charnière centrale 68 fois, soit 57 % de ses matchs, ce qui reste tout de même assez peu et s’explique par ses longues absences.

Ainsi, le défenseur allemand est la seule constante du club merengue en défense centrale sur ces dernières années, et il faut souligner sa capacité d’adaptation. D’un match à l’autre, il doit composer avec un autre joueur, qui n’est d’ailleurs régulièrement pas à son poste naturel. Alors s’adapter à un jeune formé à ce poste, c’est un défi tout relatif pour lui, d’autant plus que Raúl Asencio montre déjà une belle maturité. Sa courbe de progression potentielle est encore une inconnue. Il a passé les étapes si vite qu’il semble impossible de prendre du recul. Le match de ce mercredi contre Liverpool pourrait être un incroyable révélateur sur ce que ce jeune cache au plus profond de lui.

François