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·28 May 2025
Piquionne revient sur son passage à l'ASSE et la fin houleuse

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·28 May 2025
Frédéric Piquionne a connu ses plus belles années de footballeur professionnel à Saint-Étienne. C'est le principal intéressé qui le dit une fois de plus, dans une interview accordée à Footballdayy. L'attaquant revient sur son passage aussi brillant que mouvementé dans le Forez et sur la fameuse polémique sur sa déclaration et son départ houleux vers l'AS Monaco.
"Cette saison 2004-2005, même si les débuts sont difficiles, parce qu'il faut se faire accepter par les supporters. Je crois qu'on perd le premier match à domicile. Je suis un peu la tête de turque parce que j'ai pris la place d'un joueur très apprécié des supporters, je n'avais pas encore marqué donc c'était un peu compliqué. On avait une très belle équipe avec Zokora, Feindouno, Ilunga, Diawara, Camara, Jérémie Janot ou encore Julien Sablé. On avait une équipe assez performante, très joueuse et avec beaucoup de camaraderie, une équipe soudée. À partir du moment où on a commencé à gagner à Geoffroy-Guichard, c'était compliqué pour les équipes adverses. On a battu beaucoup d'équipes cette année là qui sont venus chez nous, même si c'était un peu plus complexe à l'extérieur.
C'était l'année de la remontée avec des résultats assez performants, surtout il y avait des buts, du spectacle à Geoffroy-Guichard. C'était vraiment une belle année, on termine sixième et ça on s'en rappellera. Je l'ai toujours dit, Saint-Étienne ce sont les meilleurs moments de ma carrière. À un moment donné, je suis dans ma cinquième saison dans le monde professionnel. Je me suis dit que je suis béni, parce que jamais je n'aurai cru vivre des moments aussi extraordinaires. J'ai gagné à Saint-Étienne deux trophées de meilleur joueur de Ligue 1 mais c'est le collectif qui m'a permis d'avoir ces trophées. On fait une deuxième saison hyper mitigée, on avait une équipe pratiquement identique mais on n'a pas réussi à confirmer notre première saison. Il y a eu des banderoles sur moi, je me suis tapé avec un supporter. Il y a eu pas mal de choses qui ont fait que cette saison là ne s'est pas très bien passée. J'avais dit au club à la fin de cette saison : "Si c'est moi qui gêne, laissez moi partir". J'ai du le dire sur un coup de tête parce qu'il y a des choses qui se passent et qui ne sont pas pardonnables. En discutant avec mes agents et le club, on décide de repartir sur une page blanche. La troisième saison est une saison de consécration même si je n'ai fait que six mois. En accueillant Ilan et en évoluant ensemble devant, on a eu Ivan Hasek, super coach et ça s'est super bien passé. En apprenant un peu plus tard que mes agents avaient dit au club : "attention, il ne lui reste pas beaucoup de temps de contrat à un moment donné, il va falloir faire quelque chose parce qu'on connaît les salaires des autres. Il fait du bon travail, faites attention, il peut y avoir des choses qui arrivent." Ils ont voulu attendre, ils m'ont traité comme ce que j'ai dit (ndlr : un esclave) et à un moment donné ... départ à Monaco.
Toutes les discussions que j'ai pu avoir à ce moment là avec les dirigeants, c'est : "tais-toi, il n'y aura rien du tout et si tu n'es pas content, tu vas jouer en réserve". Au final je suis parti. Ce que je pouvais comprendre avec les supporters, c'est qu'on était à ce moment-là 3e du championnat. Est-ce que si j'étais resté, on aurait encore plus performé ? On aurait eu la Ligue des Champions ou pas, l'Europe etc... ? Si à un moment donné, j'ai sorti cette déclaration, c'est ce que j'ai ressenti moi. C'est ce que j'ai essayé d'expliquer mais personne ne veut le comprendre. Du moins, certains l'ont compris mais pas d'autres. Dans quelques temps, je pense qu'il y a quelque chose qui sortira par rapport à tout cela et peut-être qu'à un moment donné, les gens se rendront compte. M. Romeyer a été un acteur principal de ça, de ce départ, même si il ne s'en rend pas compte et qu'il a fait la fameuse déclaration "c'est ferme, définitif et irrévocable, il ne partira pas". Finalement, le dernier jour je suis parti, même si c'était à la dernière seconde."