P. Revelli : "Cette saison de l'ASSE sera bénéfique sur le long terme" | OneFootball

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·11 June 2025

P. Revelli : "Cette saison de l'ASSE sera bénéfique sur le long terme"

Article image:P. Revelli : "Cette saison de l'ASSE sera bénéfique sur le long terme"

Faisant partie des légendes des Verts et notamment de la génération ayant tout raflée sur son passage dans les années 70, Patrick Revelli nous a accordé une interview dans laquelle il revient sur son actualité et celle de l'AS Saint-Étienne. Il nous raconte également ses souvenirs sous les couleurs stéphanoises.

Bonjour Patrick, vous vivez actuellement sur Saint-Étienne, qu'est-ce qui vous occupe au quotidien ?


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Je suis à la retraite depuis 2014. J'essaie de rester actif. En ce moment, j'aide un maraîcher au Chambon-Feugerolles qui est un ami à moi. Sinon, je profite de mes enfants et de mes petits-enfants. Je joue au golf avec eux, avec mes amis aussi. Je descend également au Grau-du-Roi de temps en temps depuis maintenant près de 50 ans.

Il y a quelques semaines, vous étiez avec la génération 76 au Stade de France pendant la finale de la Coupe de France pour fêter les 50 ans du titre en 1975. Comment cela s'est-il fait ? Il parait même que vous avez reçu la visite du Président de la République...

Pour être plus précis, c'est nous qui nous sommes déplacés pour le voir. C'est un respect envers la fonction. Quand il a su que nous étions présents, il a demandé à ce que l'on vienne dans sa loge pour que l'on discute. Concernant ce rassemblement, c'est Jean-Michel Larqué qui en est l'instigateur. En lien avec Brioche Pasquier, il voulait fêter les 50 ans de notre victoire en Coupe de France en 1975 face à nos amis lensois.

"Mon ressenti est que nous n'avions pas le niveau pour nous maintenir, l'effectif n'était pas au niveau de la Ligue 1"

Vous prenez toujours autant de plaisir à vous retrouver tous ensemble ?

Oui, tout à fait. On se retrouve en général une fois par an (en septembre autour d'une partie de golf, NDLR). C'est Christian Lopez qui organise cela et qui essaye de réunir un maximum de joueurs de 76. On essaie de se retrouver une à deux fois par an pour garder le contact.

Est-ce que vous avez toujours autant la côte auprès des supporters ?

On a encore énormément de gens qui viennent nous voir. Même quand j'étais en week-end sur la Côte d'Azur, je me faisais reconnaitre. Ce qui est étonnant, c'est que cela touche plusieurs générations. Cela se transmet du grand-père au père jusqu'au fils. C'est une belle histoire.

"Vu les déclarations faites par les dirigeants dans les médias et leur volonté de s'inscrire dans la durée à l'ASSE, cette saison sera bénéfique sur le long terme"

Quel regard portez-vous sur la saison passée par l'ASSE ?

Je dirais d'abord qu'il faut être à l'intérieur du club pour porter un jugement des plus pertinents. En tant que personnes extérieurs, nous ne pouvons pas avoir tous les éléments qui expliquent cette situation. Après, je juge ce que je vois à la télévision ou à Geoffroy-Guichard. Mon ressenti est que nous n'avions pas le niveau pour nous maintenir, l'effectif n'était pas au niveau de la Ligue 1. Je pense que les nouveaux dirigeants se sont aperçus que le niveau français est plus haut que ce qu'ils pensaient. Cette année a été une expérience importante pour comprendre où se place le football français. Vu les déclarations faites par les dirigeants dans les médias et leur volonté de s'inscrire dans la durée à l'ASSE, cette saison sera bénéfique sur le long terme. C'est tout le mal que je souhaite en tout cas.

"Les relations sont vraiment bonnes entre la direction actuelle et les Anciens Verts. Ce n'était pas le cas avec l'ancienne."

Parlez-nous un peu de vos relations avec ces nouveaux dirigeants...

Les relations sont vraiment bonnes entre la direction actuelle et les Anciens Verts. Ce n'était pas le cas avec l'ancienne. Je n'ai pas à me plaindre des nouveaux dirigeants, bien au contraire. Nous sommes très souvent invités dans la loge présidentielle. Dès que je demande au club des places de match, il me les donne et me propose même une place de parking. Ce sont des choses qui n'étaient pas possibles avec les anciens propriétaires. C'est quelque chose qu'il faut souligner. J'ai eu la chance de discuter avec le nouveau propriétaire (Larry Tanenbaum, NDLR), avec Ivan Gazidis aussi. J'ai forcément plus de relations avec Jean-François Soucasse et Loïc Perrin qui sont au club depuis plus longtemps.

L'un de vos anciens coéquipiers, Dominique Rocheteau, expliquait dans le presse cette semaine qu'il fallait laisser du temps à cette nouvelle direction pour qu'elle développe ses idées. Quelle est votre avis sur le sujet ?

Je suis totalement d'accord avec les déclarations de Dominique. Cela confirme ce que je disais. Les dirigeants ne s'attendaient peut-être pas à ce que le niveau de la Ligue 1 soit si élevé. Vu que le projet est prévu sur du long terme, il faut leur laisser le temps de digérer cette année, de comprendre comment fonctionne le football français avant de demander des résultats concrets.

Êtes-vous optimiste pour la suite ?

S'ils démontrent sur le terrain ce qu'ils disent dans la presse, je suis optimiste. Déjà, je le suis de naissance (rires). J'espère qu'on remontera assez vite en Ligue 1 et que l'on jouera les premiers rôles. J'aimerais bien voir cela. J'ai bientôt 74 ans, le temps presse. Je le souhaite également pour les supporters.

"Je fais confiance à la nouvelle direction. Ils ont montré dans d'autres clubs qu'ils connaissaient le football (...) mais il ne faudra pas se tromper une deuxième fois"

Le propriétaire de l'ASSE, Larry Tanenbaum, s'est entretenu en avril dernier avec nos confrères de L'Équipe. Il avait notamment expliqué qu'une descente en Ligue 2 ne changerait pas les plans des dirigeants. Des propos qui avaient irrité certains de vos anciens coéquipiers dont Jean-Michel Larqué. Quelle a été votre réaction vis-à-vis de cette sortie ?

Ce que dit Jean-Michel Larqué, cela ne regarde que lui. Moi, je parle en mon nom. Je dirais tout d'abord que nous sommes montés en première division alors que l'on ne s'y attendait pas. C'est un point à souligner. En tout cas, je fais confiance à la nouvelle direction. Ils ont montré dans d'autres clubs qu'ils connaissaient le football. Il faudra voir pendant cette intersaison s'il y a des changements ou non au sein de l'organigramme. Comme je disais, il faut vraiment être au cœur du club pour avoir une vision plus claire du projet. Aujourd'hui, j'ai confiance, mais il ne faut pas se tromper une deuxième fois.

Maintenant, par rapport à vos Verts, ceux des années 70, quels souvenirs retenez-vous de cette aventure incroyable que vous avez pu vivre ?

J'en ai beaucoup ! J'en retiens principalement deux. Collectivement, je retiens forcément la finale de 76 même si l'on perd. À titre individuel, j'ai le match retour contre Kiev qui me vient à l'esprit. Je suis remplaçant au coup d'envoi. Je rentre à la mi-temps et je fais marquer deux buts dont le troisième de Dominique Rocheteau qui est vu et revu par tout le monde. Ce sont les deux moments les plus forts pour moi.

"Contre Kiev ? Les grillages tremblaient. Je revois encore les images dans ma tête. C'était fou !"

Ce match face à Kiev... beaucoup de supporters présents ce soir-là parlent d'une ambiance exceptionnelle. J'imagine que cela devait être fou sur le terrain...

...surtout sur le troisième but ! Les grillages tremblaient. Je revois encore les images dans ma tête. C'était fou. Aujourd'hui, la passion chez les supporters est encore là.

On parle beaucoup du public stéphanois en ce moment. Quelle était votre relation avec les supporters à cette époque ?

Les publics d'hier et d'aujourd'hui sont totalement différents. Aujourd'hui, c'est le public qui donne le rythme du match avec leurs encouragements et leur volonté de pousser l'équipe peu importe le score. À l'époque, c'était à nous de donner le tempo du match et d'emmener les supporters avec nous. La plupart du temps, nous arrivions à créer quelque chose sur le terrain qui les poussait à nous motiver. Pour moi, ce sont les joueurs qui doivent amener le public avec eux. Malheureusement, ces dernières années, c'est plutôt l'inverse qui s'est passé. Après, j'ai eu une bonne relation avec le public en général. J'ai été un peu critiqué lorsque j'avais pris la défense de Georges Bereta à l'époque (sur son transfert à l'OM, NDLR) mais aujourd'hui j'entretiens d'excellentes relations avec les supporters. Je suis pour l'humain avant tout. (...) Je regrette juste les envahissements de terrain qui sont pour moi une forme de manque de respect. Ils amènent des sanctions qui sont préjudiciables pour le club et la ville. À notre époque, le public restait à sa place.

Parlez-nous un peu de ce virage dans le cœur des supporters, cette finale en 76 contre le Bayern. Avez-vous ressenti un changement au sein du vestiaire sur la façon dont vous êtes perçus ?

Nous n'avons pas changé. Nous ne nous sommes pas pris pour des stars, on est restés les mêmes. L'avantage que nous avions à l'époque, c'est que nous n'étions pas dérangés pendant notre vie de famille comme cela peut être le cas désormais. C'était beaucoup plus cool et sympa. Il faut savoir qu'après la finale, il nous restait quelques matchs de championnat avant d'être champions. Nous n'avons vraiment célébré cette finale que quelques semaines plus tard.

"Je souhaite la remontée dès cette année et construire un effectif solide pour pouvoir retrouver le niveau qu'était le nôtre à une certaine époque"

Que pouvons-nous vous souhaiter sur le plan personnel et pour l'ASSE ?

Personnellement, tout va bien de mon côté. Le principal, c'est la santé et la famille. Tant que je peux vivre la vie que je mène actuellement, cela me va. Au niveau des Verts, comme tout le monde, je souhaite la remontée dès cette année et construire un effectif solide pour pouvoir retrouver le niveau qu'était le nôtre à une certaine époque.

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