Neil El Aynaoui, de la piscine de Bruay au saut dans le grand bain romain | OneFootball

Le 29 juin 2023, le RC Lens donnait rendez-vous à ses supporters du côté de la piscine Art déco de Bruay-la-Buissière pour la deuxième étape de son « MercaTour 2023 ». Quelques jours plus tôt, le club avait présenté Stijn Spierings au Louvre-Lens, sa première recrue, et déjà en public, venu nombreux. Pour El Aynaoui, alors encore méconnu du grand public, les curieux s’étaient déplacés plus timidement à Bruay. Un peu comme lorsque le Racing avait donné rendez-vous au pied du terril de Nœux-les-Mines pour présenter un certain défenseur ouzbek.

« Tu vois, Neil, qu’il y a des gens qui sont venus pour toi ! » Sous un ciel gris et avec un peu de retard sur le timing annoncé, Arnaud Pouille taquine le jeune milieu de terrain tout en l’accompagnant à travers l’entrée de la piscine jusqu’à la table où il signera son contrat. Le joueur, lui, avance d’un pas timide, un sourire un peu gêné, mais les yeux visiblement touchés : une cinquantaine de curieux a fait le déplacement pour découvrir celui que l’on connaît encore peu, et dont on ne prononce pas tout à fait le nom correctement du premier coup.

Monaco s’arrête en route, Rome a foncé

Né et formé à Nancy, El Aynaoui a quitté le nid à 21 ans, après 61 matches disputés avec l’équipe première. Contraint, presque, par la situation : son club, en proie à de grandes difficultés financières, venait de subir deux relégations consécutives.

À Lens, il se révèle enfin au plus haut niveau. Il est même tout proche de partir seulement un an après son arrivée en Artois. Mais l’AS Monaco, intéressée, le retoque finalement lors de la visite médicale. Alors El Aynaoui revient, soigne sa blessure, puis boucle un second exercice de très haut niveau sous les couleurs sang et or. Puis Rome arrive, pose les billets, et s’offre les services du joueur, emballé à l’idée de briller de nouveau sur la scène européenne.

Du jeune discret et poli, arrivé sur la pointe des pieds devant sa nouvelle famille à Bruay-la-Buissière, il est devenu le maître à jouer d’une formation lensoise en quête d’un leader, silencieux à son image, au cœur du jeu.

Une trajectoire qui n’est pas sans rappeler celle d’Abdukodir Khusanov, arrivé lors du même mercato et présenté fin juillet au pied de la piste de ski de Loisinord, à Nœux-les-Mines. Débarqué avec le statut d’inconnu, l’Ouzbek a inscrit son nom dans les annales du club en quelques mois seulement, avant de devenir le joueur le plus cher jamais vendu par le Racing.

Comme quoi, à Lens, on peut vraiment se faire un nom.