Miracle, retour du guide, folklore ... c'était l'AS Nancy Lorraine en National | OneFootball

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·6 May 2025

Miracle, retour du guide, folklore ... c'était l'AS Nancy Lorraine en National

Article image:Miracle, retour du guide, folklore ... c'était l'AS Nancy Lorraine en National

Depuis le vendredi 2 mai et sa victoire contre Nîmes à Marcel-Picot (1-0), l'AS Nancy Lorraine est certaine de terminer en tête du championnat de National à l'issue de la saison 2024-2025, et donc d'être promue en Ligue 2. Trois ans après avoir quitté l'antichambre du football français, le club lorrain laisse derrière lui une troisième division qui lui en a fait voir des vertes et des pas mûres ...

Le Chardon pique à nouveau ! Relégué en National pour la première fois de son histoire en 2022 à l'issue d'une saison médiocre en Ligue 2, l'AS Nancy Lorraine s'apprête à retrouver l'antichambre du football français. Dans près de trois mois, plus précisément. Le vendredi 2 mai, dans le cadre de la 32e journée de N1, le club lorrain est venu à bout du Nîmes Olympique à Marcel-Picot (1-0) tout en profitant des faux-pas de ses poursuivants pour officialiser à la fois la montée et le titre de champion. Un coup double qui ravit forcément le fidèle douzième homme de l'ASNL. Car pendant ces trois saisons passées au purgatoire, jamais les supporters des Rouge et Blanc n'auront lâché prise.


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Le coup de tonnerre

Pourtant, il aura donc fallu se relever du coup de tonnerre qui a frappé la Meurthe-et-Moselle le 22 avril 2022. Dans la dernière ligne droite d'une saison médiocre, durant laquelle l'Allemand Daniel Stendel, Benoît Pedretti puis Albert Cartier se sont succédés sur le banc, l'AS Nancy Lorraine est balayée par QRM (0-3), le match interrompu par la colère des supporters et le club ... officiellement relégué en National pour la première fois de son histoire. Le tout, seize ans jour pour jour après le sacre en Coupe de la Ligue des Moncef Zerka, Kim ou Sébastien Puygrenier. La claque est immense, et le coup d'arrêt déjà de trop pour une entitée cédée par l'historique Jacques Rousselot à un consortium d'investisseurs sino-américains (Chien Lee, Paul Conway, Randy Frankel et Michael Kalt) deux ans plus tôt.

Avec l'objectif de retrouver aussitôt le monde professionnel, l'ASNL est contrainte de se reconstruire sous la présidence de Gauthier Ganaye. Ce dernier, dont les précédents états de service à Lens et Nice n'ont absolument rien de reluisant, confie à Albert Cartier la responsabilité de bâtir un nouvel effectif. L'ex-coach du FC Metz prend acte et appelle quelques anciennes têtes à lui. Diafra Sakho, Gaëtan Bussman, Alexandre Cropanese ou encore Alexis Giacomini, côtoyés en Moselle ou à Borgo précédemment, rejoignent entre autres la Forêt de Haye. Mais la mayonnaise avec un groupe érigé à son image ne prend pas. Dans sa grande découverte du troisième échelon, dix-huit journées ont été jouées lorsque Nancy, relégable, décide de se séparer du Vosgien d'origine. Pour le remplacer, Benoît Pedretti est appelé à la barre ... pour la deuxième fois. Après avoir brièvement joué les pompiers de service entre septembre 2021 et janvier 2022 en Ligue 2, l'entraîneur de la réserve accepte de relever un défi qui s'avère être un véritable bourbier.

Nancy creuse sa tombe

Malgré toute sa bonne volonté, l'ex-international français échoue à redresser la barre d'un navire nancéien à la dérive totale et victime ... de la réforme des championnats. Car en cette saison 2022-2023, ce ne sont pas quatre formations qui sont - comme habituellement - reléguées en National 2, mais bien six. Battu par Le Puy (1-2) et tenu en échec par Bourg-Péronnas (3-3) lors des deux dernières journées, Nancy continue de creuser sa tombe. Sa place sur la lignée d'arrivée ? Treizième et donc première relégable. Le choc en Lorraine. Hormis à une cinquantaine de kilomètres au nord, où les ennuis des Rouge et Blanc sont suivis avec délectation, personne n'ose prononcer ces quelques mots : l'AS Nancy Lorraine, berceau de Michel Platini, vainqueur de la Coupe de France 1978, de la Coupe de la Ligue 2006, européen à plusieurs reprises et encore en Ligue 1 six ans plus tôt, va évoluer au niveau amateur. Enfin, si tout va bien ...

Passage estival obligé, l'examen devant la DNCG est un fiasco. Et une balle supplémentaire dans le buste d'un soldat nancéien à terre. Le 27 juin 2023, le gendarme financier du football français rétrograde administrativement l'ASNL ... en National 3. L'état d'urgence est déclenché en Forêt de Haye. Délesté du fantomatique et impopulaire Gauthier Ganaye, démissionnaire à l'issue de la saison, le club lorrain remet son avenir incertain et funeste entre les mains d'un certain Sébastien Janodet, expert en marketing du sport. En compagnie de Nathalie Tonnaire ou Nabil El Yaagoubi, entre autres, le président par intérim féraille pour sauver ce qu'il peut. Débute alors un scénario improbable, que Steven Spielberg lui-même n'aurait pas imaginé pour venir en aide à Matt Damon.

Le miracle

Les deux actionnaires majoritaires de l'ASNL, à savoir Krishen Sud et Chien Lee, mettent la main à la poche en même temps qu'ils récupérent les parts de ceux ayant quitté le navire. En appel, le budget nancéien est validé par la DNCG, qui replace le club en National 2. Premier ouf. Le deuxième ? La vente de la pépite du centre de formation Neil El Aynaoui pour 600.000 euros au RC Lens. De quoi rapporter un peu d'argent frais. Et le troisième ? Les ennuis de Sedan. Septième de N1, le mythique club des Ardennes paie aussi les frais d'une gestion calamiteuse, jusqu'à être rétrogradé en ... Régional 3. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Bingo pour l'ASNL, repêchée en National.

Miracle en Meurthe-et-Moselle et statue érigée en l'honneur de Sébastien Janodet, dont le court mais intense mandat reste encore dans toutes les mémoires à Marcel-Picot. "C’était un risque à prendre, mais j’aurais très bien pu être celui qui allait signer le dépôt de bilan ou qui allait être là lors du redémarrage en National 2 voire National 3", nous rappelle modestement à l'époque le héros nancéien, qui décide de laisser la main à un homme bien connu du coin : Nicolas Holveck.

De la renaissance à la douleur

L'ancien stagaire devenu vice-président de l'illustre Jacques Rousselot entreprend la renaissance. L'ex-dirigeant de l'AS Monaco et du Stade Rennais retrouve tout d'abord Michaël Chrétien, ancienne gloire du club nommée directeur du recrutement. Tous deux prennent la décision de stopper les frais après un nouveau début de saison mal engagé. En novembre, Benoît Pedretti est remercié, l'éternel Pablo Correa appelé au secours pour un troisième mandat après ceux de 2002-2011 et 2013-2017. L'homme providentiel. Accompagné de son ex-joueur et compatriote Adrian Sarkisian, l'entraîneur de (presque) tous les gands succès de l'histoire des Rouge et Blanc redresse une énième fois la barre, assure l'essentiel, à savoir le maintien, et renouvelle le bail nancéien pour une troisième saison de suite en National.

Mais la douleur, bien plus profonde encore, frappe à nouveau la Place Stanislas. Début avril 2024, Nicolas Holveck, atteint par la maladie, succombe et laisse derrière lui tout un peuple en pleurs. "C'est comme un choc, même si on s'attendait à ce dénouement, confie Pablo Correa dans les colonnes de L'Équipe. Il a lutté, a même réussi à gagner du temps, mais la maladie a gagné du terrain", concède le Franco-Uruguayen, chargé de poursuivre l'aventure sans l'un des piliers de l'instituation nancéienne. Et de répondre à cette question : comment rendre hommage comme il se doit à un homme ayant donné près de 20 ans sa vie au club ? En retrouvant enfin la Ligue 2 et le monde professionnel, pardi !

La terre promise

Été 2024, le résilient Pablo Correa, son staff et son groupe à nouveau remodelé s'y attèlent. Alors Nancy trace sa route vers la terre promise, s'installe très vite dans les hauteurs d'un championnat toujours aussi homogène et piégeux, pour ne jamais les quitter. Jusqu'à la délivrance du 2 mai. À l'issue du coup de sifflet final contre Nîmes, Marcel-Picot exulte pendant que Pablo Correa est porté en triomphe. Le guide a réussi son pari. Pour Nicolas Holveck, pour le douzième homme, pour Nancy.

Avant de terminer sa saison par deux matchs pour du beurre à Valenciennes puis contre Rouen, l'AS Nancy Lorraine peut souffler. Et commencer à se projeter. Car le plus dur commence peut-être, entre passage devant la DNCG à l'horizon, réadaptation aux exigences de la Ligue 2 et recrutement. Au pays de la mirabelle et de la quiche, le pain est sur la planche. Mais au moment de préparer ce come-back tant attendu dans l'antichambre, quelques souvenirs de ces trois années passées au purgatoire risquent de ressurgir. Dont certains ... folkloriques.

L'ASNL s'en souviendra

Quand l'ASNL disputait un match lunaire sur la pelouse du Paris 13 Atletico, par exemple. Le 21 avril 2023, les deux formations à la lutte pour le maintien étaient passées tout près d'un match annulé, en raison de l'incapacité du club parisien d'accueillir les supporters nancéiens. Finalement, la Fédération française de football (FFF) avait tranché pour que ce match de la 30e journée puisse se jouer à huis clos et ... un vendredi après-midi à 15h (plutôt que 19h30).

Une rencontre marquée également par une interruption d'1 minute 30 en raison d'un ballon ... perdu, à la suite d'une frappe parisienne au-dessus du but et surtout du grillage de l'enceinte. Enfin, les plus malicieux des supporters nancéiens se souviendront de la blague d'un des leurs au commentateur d'une rencontre contre Villefranche en fin d'année 2022. "Est-ce que le jeune Peter Moilcuh est sur le terrain ?", avait questionné le boute-en-train, fier de voir l'homme au micro tomber dans le panneau en direct.

Bref, tout ça, c'était l'AS Nancy Lorraine en National.

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