Marc Wilmots va-t-il rendre son ADN au Standard ? Stop à ce terme qui concentre toute l'hypocrisie du football moderne | OneFootball

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·14 May 2025

Marc Wilmots va-t-il rendre son ADN au Standard ? Stop à ce terme qui concentre toute l'hypocrisie du football moderne

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Avec le retour de Marc Wilmots au Standard comme directeur sportif, le Standard renoue avec ses racines. Mais peut-on vraiment parler d'un pas vers le retour de l'ADN du club ?

Habemus Wilmots. Que le projet de Giacomo Angelini ait des airs de fumée blanche pour le Standard ou d'écran de fumée pour permettre à A-CAP de gagner du temps, la nomination de Marc Wilmots comme directeur doit avoir pour effet de calmer les esprits. En ces temps troublés, faire revenir au club des icônes des supporters est un bon point pour rassembler les fidèles.


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Comme joueur, Wilmots incarnait les valeurs de générosité et de jusqu'au-boutisme du Standard. Il doit désormais contribuer à les faire revenir, permettre de continuer le travail débuté avec beaucoup de courage par Ivan Leko. Avec l'officialisation du Taureau de Dongelberg comme directeur sportif, la notion d'ADN du club est une nouvelle fois revenue sur la table. Sous la forme de la volonté du club de revenir à ses bases.

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Le terme a été usé à tort et à travers ces derniers temps. Il y a quelques jours, Wouter Vandenhaute était sorti du bois en réaffirmant ses rêves de grandeur pour Anderlecht. Il y était question de retour sur le devant de la scène mais aussi de l'ADN du Sporting. Il citait en exemple plusieurs joueurs de l'Union qui ne conviendraient pas au style maison. À l'issue de la victoire au Lotto Park, Sébastien Pocognoli ne s'était pas privé de lui répondre que Marcin Wasilewski avait été l'un des chouchous des supporters alors qu'il était loin d'être un esthète.

Est-il naïf de penser que l'ADN d'un club dirige encore aujourd'hui sa manière de travailler ? La question est notamment soulevée par le journaliste Guillaume Gautier sur X (Twitter pour les plus nostalgiques) et ne manque pas de diviser les supporters. Force est de constater que le terme est devenu l'un des lieux communs les plus facilement utilisés. Un appel aux racines parfois bien pratique pour faire plus facilement accepter certaines décisions pourtant questionnables.

Utilisé à toutes les sauces

La conservation de "l'ADN du club" comme dernier levier émotionnel du foot business ? Comme instrument démagogique pour se mettre les supporters en poche ? Ne jetons pas non plus le bébé avec l'eau du bain : c'est une réalité, chaque club possède une identité qui lui est propre, des valeurs que tout le monde en son sein se plaît à diffuser, des moments à jamais gravés dans la mémoire collective. Et il est tout sauf anormal de voir les clubs s'en saisir pour les pérenniser, s'en servir pour attirer de nouveaux supporters, et même comme atout marketing.

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Mais si l'on pousse l'analogie de l'ADN jusqu'au bout, il faut alors garder en mémoire que l'ADN est sujet à des mutations. Ces mutations peuvent permettre aux êtres vivants de s'adapter aux changements dans leur environnement. Et force est de constater que le football évolue à une vitesse phénoménale ces dernières années. Alors tant qu'à remuer innocemment la biologie, allons-y gaiement (si faire remonter à la surface des notions de votre cours de bio que vous pensiez enfuies à tout jamais, passez les deux prochains paragraphes).

L'ADN transmet l'information génétique d'un individu en aidant à fabriquer les protéines indispensables au bon fonctionnement de l'être humain, porteuses des caractères qui différencieront chaque individu. Ces protéines sont composées par des molécules appelées acides aminés. Chaque acide aminé s'ajoute à la protéine sur base des informations contenues dans l'ADN. Les séquences d'ADN sont constituées ce que l'on appelle des nucléotides. Trois nucléotides côte à côte représentent un codon. C'est par groupes de trois qu'ils vont conduire à la production des différents acides aminés, et donc à la formation de protéines complexes.

Un infime changement dans les nucléotides de l'ADN, et c'est la protéine qui peut différer et engendrer des modifications d'une génération à l'autre. C'est cela que l'on appelle des mutations. Certaines peuvent tout de même être silencieuses et ne pas avoir de conséquences visibles sur les générations futures. On serait tenté d'écrire que l'Union Saint-Gilloise pourrait correspondre à la description : malgré les changements opérés par Alex Muzio et Tony Bloom (notamment le partenariat avec Brighton), le club tend à conserver son aspect authentique et familial.

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Mais on ne fait pas d'omelettes sans casser les oeufs. Si certains clubs parlent autant de leur ADN ces dernières années, c'est que le sujet cristallise les tensions. À Anderlecht par exemple, le football champagne tant ancré dans la mentalité mauve est désormais bien loin, se perdant de noyau en noyau. Et il ne faut parfois qu'une infime modification dans la séquence d'ADN pour initier ces changements profonds.

Survivre aux bouleversements du football moderne en conservant à 100% le même ADN semble biologiquement inconcevable. En expliquant qu'"On ne gagne pas de points avec la tradition et l'histoire ou le nom du club", René Weiler ne s'était pas rendu populaire au Sporting. Son jeu plus réaliste que chatoyant avait été à l'origine de son renvoi après un peu plus d'un an, comme s'il s'agissait d'un corps étranger, comme un savant fou qui aurait eu raison trop tôt. Il avait pourtant remporté ce qui est encore aujourd'hui le dernier trophée du club. Malgré la démocratisation de termes comme "contre-pressing" ou "second ballon", le football d'adaptation n'est guère télévisuel.

Au lieu commun de l'ADN perpétué par les clubs, il convient sans doute de répondre par un autre : celui qui veut que les joueurs, les entraîneurs et les directions ne sont que de passage et que ce sont les supporters qui restent l'âme de l'institution et représentant finalement cet ADN. A quel point les autres acteurs précédemment cités doivent-ils s'en porter garants ? C'est l'ajustement perpétuel que chaque club tente de trouver.

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