Le FC Metz enterre Reims et retrouve la Ligue 1 | OneFootball

Mission accomplie : le FC Metz remonte dans l’ascenseur et jouera en Ligue 1 lors de la saison 2025-2026 après sa victoire contre le Stade de Reims au terme des prolongations, ce jeudi 29 mai 2025 (1-3).

Le football n’a rien de rationnel. Si les joueurs du Stade de Reims et le public du stade Auguste-Delaune l’avaient oublié, les Grenats ont eu un malin plaisir à le rappeler à tous ceux qui, dans les tribunes ou devant leur télé, voyaient une affaire pliée lorsque Martial Tia poussait le ballon au fond des filets de Pape Sy (1-0, 57′).

Menés au score, en manque d’inspiration, dépassés physiquement : les Grenats n’en menaient pas large. Les passes verticales n’atteignaient pas les attaquants. Les coups de pied arrêtés, mal négociés. Le jeu, globalement stéréotypé. « J’ai trouvé que notre première mi-temps était très moyenne, concède Stéphane Le Mignan. Au niveau technique, j’ai trouvé qu’on était impatients et qu’on perdait trop vite le ballon. C’était peut-être l’émotion de ce genre de match.«

La joie de Tia après son ouverture du score. Photo : Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport

Dominés dans les statistiques aussi : les Rémois ont tiré 18 fois, quand les Messins ont tiré seulement 8 fois. Les buts attendus, ces fameux « xG » pour « excepted goals », étaient également largement en faveur des Rouges et Blancs : 2,08 contre 0,92 pour les Grenats. Et les Messins ont attendu presque 80 minutes (!) pour déclencher leur première frappe du match. Pas à la hauteur de l’instant.

Les enfants du club à la baguette

Mais le football n’a rien de rationnel. Et lorsque nombre de certitudes furent établies dans les travées de Delaune, le capitaine Matthieu Udol s’adonnait à un numéro entre les défenseurs rémois dans leur surface avant de déclencher une frappe hors de portée de Yevhann Diouf qui finissait sous la lucarne droite (1-1, 78′). Qui d’autre que lui. « J’étais un peu en mission cette année, sourit le numéro 3 messin après le match. Je ne voulais pas qu’on reste en Ligue 2, je pense qu’on méritait, qu’on aurait dû monter directement. On a su se remettre la tête à l’endroit pour le playoff puis ce barrage.«

Ainsi débutait vraiment le match des Grenats. Les entrants – Ablie Jallow, Alpha Touré, Papa Diallo – apportaient une fraîcheur nécessaire au fur et à mesure que leurs adversaires traînaient des pieds. L’apathie messine se transformait alors en menace pesante sur une équipe du Stade de Reims qui se sentait en danger, repliée sur elle-même, devant son but. La prolongation ne faisait que confirmer cette impression d’un onze en panne, en manque de tout. « Physiquement et mentalement, je pense qu’on est passés devant après notre égalisation. On était plus forts dans cette situation », acquiesce Stéphane Le Mignan.

La suite appartenait à l’Histoire, celle qui marque au fer blanc une vie de supporter. Une suite qui voyait Matthieu Udol – encore lui… – adresser le ballon à un joueur qui avait presque tout manqué jusqu’alors, Gauthier Hein, et qui, par une talonnade sublime, effaçait la défense adverse et permettait à Alpha Touré d’ajuster Yevhann Diouf d’une frappe rasante (110′, 1-2). Puis, quatre minutes plus tard, après un coup-franc rémois mal négocié, cette balle de « Gotcho », à au moins 40 mètres de la cage d’un Yehvann Diouf bien trop loin de sa ligne, qui lobait le malheureux capitaine (114′, 1-3) et signait la reddition des Champenois. Irrationnel.

Les joueurs du FC Metz pouvaient exulter après le troisième but inscrit par Gauthier Hein. Photo : Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport

« Ce sont des moments qui restent. Parce que c’est notre travail, c’est une partie de notre vie. C’est ce que je voulais vivre avec ce groupe de joueurs, confie Stéphane Le Mignan. Ce soir, c’est la fin de l’histoire. Il fallait que ce soit formidable et elle a été écrite par ces joueurs. On l’admirera, cette histoire, dans quelques années… C’est important de vivre ça. » Les festivités ne font que démarrer pour des joueurs déjà attendus à la mairie de Metz ce vendredi 30 mai en fin de matinée, avant (sans doute) une célébration commune avec leurs supporters sur la place d’Armes.

Ainsi s’achève une saison longue, haletante, pesante à suivre parfois… et pourtant, « le plaisir aigu, c’est le bonheur d’une souffrance », disait Jacques Ferron. Une phrase qui résonne particulièrement avec l’ascenseur émotionnel perpétuel dans lequel nous balance le FC Metz, à ne pas en douter. Rendez-vous au mois d’août pour un nouveau chapitre.

au stade Auguste-Delaune, Mehdi Abirez.

Stade de Reims 1 – 3 FC Metz

Stade de Reims : Diouf (cap.) – Okumu, Gbane (Patrick, 77′), Kipré, Akieme (Sangui, 106′) – Koné (Atangana, 65′), Tia (Diakhon, 65′), Buta (Sekine, 77′), Nakamura, Ito – Diakité (Siebatcheu, 71′).

FC Metz : Sy – Van den Kerkhof (Diallo, 63′), Kouao (Colin, 102′), S. Sané, Mboula, Udol – Stambouli, Deminguet (Touré, 63′), Hein – Bokele (Gueye, 71′), Sabaly (Jallow, 83′).

Buts : Tia (1-0, 57′), Udol (1-1, 78′), Touré (2-1, 110′), Hein (3-1, 114′).

Avertissements : Akieme (38′), Tia (65′), Mboula (85′), Nakamura (87′), Hein (116′).

Arbitre : Éric Wattelier.

Photos : Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport.