Peuple-Vert.fr
·8 June 2025
La méthode Gazidis au révélateur : la remontée ou l’échec !

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À la tête de Kilmer Sports Ventures depuis la reprise de l’AS Saint-Étienne, Ivan Gazidis incarne un changement radical de gouvernance pour le club forézien. Longtemps resté dans l’ombre du football français, ce dirigeant au profil international a pourtant dirigé deux grandes institutions européennes : Arsenal et l’AC Milan. Retour sur son parcours, à l'heure où les critiques font douter les observateurs suite à la relégation de l'ASSE.
Ivan Gazidis est nommé directeur exécutif d’Arsenal en 2009, à un moment où le club londonien traverse une période charnière. Le déménagement à l’Emirates Stadium avait alourdi la dette, tandis que l’effectif s’appuyait toujours sur la patte d’Arsène Wenger, sans trophée majeur depuis plusieurs saisons.
Sous sa direction, Arsenal modernise sa structure administrative. Le club renforce également sa stratégie commerciale à l’international, et pose les bases d’une transition post-Wenger. Gazidis joue un rôle clé dans la nomination de nouveaux profils dirigeants. Ainsi, Arsenal acte l’arrivée d’un directeur du football (Raúl Sanllehí) et d’un chef du recrutement (Sven Mislintat).
S’il est parfois critiqué pour sa communication distante, Ivan Gazidis reste celui qui a piloté la mutation d’un club historique vers un modèle de gouvernance plus contemporain.
En 2018, Ivan Gazidis prend la direction de l’AC Milan, récemment repris par le fonds américain Elliott Management. Le club lombard, en perte d’influence, cherche à retrouver sa stabilité sportive et financière. La mission confiée à Gazidis est claire : restructurer en profondeur pour bâtir un projet cohérent.
Sous son mandat, Milan mise sur la jeunesse. Gazidis confie les rênes sportives à Paolo Maldini et nomme Stefano Pioli comme entraîneur principal. Ce choix stratégique s’avère payant. En 2022, l’AC Milan remporte la Serie A pour la première fois depuis onze ans.
Parallèlement, Ivan Gazidis supervise des avancées majeures sur le plan financier. Il permet notamment une réduction significative de la masse salariale et une gestion plus rigoureuse du marché des transferts. Son départ, annoncé fin 2022, intervient à un moment où le club a retrouvé une stabilité durable.
Avec l’arrivée de Kilmer Sports Ventures à Saint-Étienne en 2024, Ivan Gazidis retrouve un projet de reconstruction. Mais cette fois, dans un contexte bien différent. À l’ASSE, il doit redresser une institution historique qui, certes, remonte en Ligue 1, mais est fragilisée par des années d’instabilité sportive et économique.
Dès ses premières déclarations, Gazidis affiche une méthode claire. En effet, il souhaite construire un club structuré et capable de performer sur le long terme. Son objectif reste la mise en place d’un modèle de performance durable.
La rigueur managériale qu’il a appliquée à Arsenal et Milan est déjà perceptible dans les premières décisions prises à l’Étrat. Il impulse la larification de la gouvernance, une politique salariale repensée, un recrutement orienté vers des jeunes à fort potentiel. Toutefois, même si les décideurs sont identifiés, le flou persiste autour des rôles confiés à Loïc Perrin et Samuel Rustem notamment. Un trio de nouvelles têtes (Gazidis, Rosenfeld et Fahmy) en côtoyant un autre qui a accompagné la descente aux enfers du club (Soucasse, Perrin et Rustem).
Ivan Gazidis ne correspond pas au profil classique du dirigeant français. Trilingue, avocat de formation, diplômé d’Oxford, il a fait ses classes aux États-Unis avant de s’imposer en Premier League et en Serie A. Sa culture du résultat s’accompagne d’une vision stratégique globale, orientée vers la valorisation du club, la transparence financière et l’investissement ciblé. Reste à savoir si cette approche, qui a porté ses fruits ailleurs, pourra s’adapter aux réalités spécifiques du football français, et plus encore à celles d’un club aussi complexe que l’AS Saint-Étienne.
Si l'année de découverte a accouché d'une relégation largement évitable, la saison prochaine doit pouvoir construire les bases d'un nouveau projet ambitieux. L'objectif Ligue 1 est incontournable. La clarification de la gouvernance du club l'est également. Trop longtemps abîmée par une gouvernance instable, l'ASSE doit pouvoir bénéficier, au plus vite, de l'expertise et du savoir faire de son nouveau président. Les prochains mois seront révélateurs des compétences et des intentions de KSV...