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·28 November 2024
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Décidément, il n’y a pas qu’au MHSC que le coach se gratte la tête en songeant aux performances et à la hiérarchie de ses gardiens.
Loin de la Méditerranée, à Mönchengladbach, le technicien hispano-suisse Gerardo Seoane se triture en effet lui aussi les méninges. Il faut reconnaître que le parcours de son capitaine Jonas Omlin n’est pas un long fleuve tranquille, depuis que ce dernier a quitté les rives de la Mosson. Miné par diverses blessures (cuisse, mollet, épaule) et rechutes, boudé par une partie des supporters pour ses performances en dents de scie sur le terrain, il avait jusqu’à lors été protégé et confirmé au poste de titulaire dans les barres des Poulains par son compatriote. Une décision loin de faire l’unanimité en interne qui avait crispé Moritz Nicolas, l’enfant du club ayant assuré un long et plutôt bon intérim en tant que dernier rempart. Il avait d’autant moins apprécié cette décision que la raison invoquée par son entraîneur était le statut de capitaine du Suisse, plutôt qu’un réel écart de niveau avec son concurrent.
Crédits Iconsport
Seulement, entre temps, la donne a changé. En effet, la dernière rechute du Suisse fut celle de trop. À nouveau blessé fin septembre et écarté des terrains depuis, Omlin, 30 ans, commence en effet à susciter de sérieuses interrogations. Si bien que Seoane a finalement choisi d’officialiser le statut de titulaire de Nicolas. Formé à « Gladbach », le gardien de déjà 27 ans est assez largement plébiscité par les supporters, heureux de voir l’un des leurs s’imposer en équipe première, qui plus est à un poste particulièrement scruté.
L’ancien Pailladin, en revanche, est chaque jour plus décrié. Arrivé lors du mercato hivernal de 2023, il traîne d’ores et déjà comme un boulet le chiffre hallucinant et peu flatteur de 41 matchs manqués sur 69 possibles. Un bilan très lourd en termes de blessures, et un niveau parfois jugé insuffisant sur le terrain, qui donnent lieu à des commentaires acerbes sur les forums de supporters : « L’un des plus gros ratés dans l’histoire des transferts du club », peut-on lire par exemple. On peut aussi tomber sur ce jeu de mots habile dans la langue de Goethe : « Der eine verlässlich, der andere verletzlich » (l’un est fiable, l’autre blessé, l’un étant évidemment Nicolas et l’autre Omlin). Un autre fan grince aussi des dents : « Autant le vendre cet hiver, il n’apporte rien, Nicolas fait le job et nous pourrions utiliser l’argent de son transfert pour recruter à d’autres postes ». Là où un dernier se montre plus mesuré : « C’est une bonne décision. Même si je pense qu’intrinsèquement, Omlin est un meilleur gardien, Nicolas est désormais plus régulier et il est plus jeune ».
De quoi faire siffler les oreilles de l’international helvète. Mais si l’on se fie aux statistiques du FrankfurterRundschau, il n’y a objectivement aucune raison de contester le choix du coach. En effet, depuis le début de la saison, Nicolas affiche un taux d’arrêts de 76,47 %, n’étant dépassé dans cette catégorie que par Frederik Rønnow (Union Berlin, 77,78 %) et Péter Gulácsi (RB Leipzig, 87,5 %).
Par ailleurs, le numéro 3, Jan Olschowsky, ayant goûté 44 fois à l’équipe première, dont 4 titularisations, au cours des deux dernières saisons, précisément à cause des blessures de notre ancien gardien, vivrait difficilement son retour en équipe réserve pour l’exercice 2024/2025, bien qu’il récupère lui aussi tout juste d’une lésion au genou.
Crédits MHSC Foot
Du côté de Jonas, selon Bulinews, la décision de l’entraîneur a été accueillie avec philosophie et maturité : « Je ne me suis jamais retrouvé dans cette situation jusqu’à présent. Mais c’est une décision compréhensible. Moritz a fait du super boulot et l’équipe a engrangé de bons résultats ces dernières semaines. Je pense qu’il faut que j’accepte cette décision. C’est dommage, mais j’ai été très souvent absent ces derniers mois. Tant que Moritz sera performant, rien ne changera ». Toutefois, l’ancien Bâlois se dit déterminé à bosser dur pour retrouver son poste. « Dans le football, c’est tous les jours qu’il faut prouver. C’est pourquoi il faut être toujours à fond ».
Gerardo Seoane, quant à lui, se dit « heureux de disposer de deux gardiens de très haut niveau ». Et ne sait pas si la nouvelle hiérarchie a vocation à durer ou non. Omlin, quant à lui, a profité de la trêve internationale pour reprendre ses marques, pendant 90 minutes, lors du match amical remporté 3-1 par les Poulains face au SC Preußen Münster, le 16e de Bundesliga 2.
Que lui réserve l’avenir ? Une place sur le banc ? Un retour pour s’imposer enfin comme titulaire et capitaine dans ce club historique (5 titres de champion d’Allemagne, 3 coupes d’Allemagne, 2 coupes de l’UEFA, 1 finale de coupe des clubs champions) ? Ou une nouvelle destination dès janvier pour relancer une carrière qui a subi un sérieux coup d’arrêt ? Réponse dans les semaines qui viennent. En tout état de cause, souhaitons lui de voir les astres s’aligner enfin, que ce soit dans l’ouest de l’Allemagne ou ailleurs.