« J’avais trop peur… », Adil Rami (ex-LOSC) retrace son arrivée et ses débuts à Lille en 2006-2007 | OneFootball

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Le Petit Lillois

·20 October 2023

« J’avais trop peur… », Adil Rami (ex-LOSC) retrace son arrivée et ses débuts à Lille en 2006-2007

Article image:« J’avais trop peur… », Adil Rami (ex-LOSC) retrace son arrivée et ses débuts à Lille en 2006-2007

Nouvelle recrue à Lille en 2006, Adil Rami était censé encadrer les jeunes en réserve à son arrivée. Il a fini par briller chez les professionnels. Des débuts au LOSC sur lesquels il revient dans un long entretien accordé à Zack Nani, sur Youtube.

Désormais âgé de 37 ans, et consultant pour Prime Vidéo, Adil Rami est revenu sur son arrivée chez les Dogues. A l’époque, soit en 2006, le défenseur jouait à Fréjus-Saint-Raphaël tout en étant mécanicien. L’intérêt lillois était alors un véritable bond inattendu : « Je quitte le Sud, je vais à Lille pour un essai d’une semaine. Le seul truc qui me vient, c’est de jouer sur mes qualités et éviter de faire des choses dont je ne suis pas capable. C’était une semaine de folie et après ça, ils ont voulu me garder un an. J’ai eu la chance de rencontrer Pascal Planque, et d’être envoyé une fois dans le groupe professionnel de Claude Puel au bout de huit mois. C’était la trêve internationale, et il fallait des joueurs pour compléter le groupe. J’y vais, le coach me dit de revenir demain, je suis déjà heureux. Je reviens le lendemain, il me dit de rester toute la semaine avec nous. Je reste la semaine, et il me dit qu’il me prend en match. C’est mon mental, je n’avais peur de personne et j’étais insouciant, qui m’a fait réussir et dire à Claude Puel que j’allais rester avec eux et signer un contrat. J’étais tout seul dans les bureaux et là, ils me disent que je vais signer un contrat professionnel. Je négocie pour avoir deux ans, alors qu’ils ne voulaient qu’un an. Ils ont fini par accepter et là, on me demande ce que j’ambitionne pour l’avenir. Maintenant que j’ai signé mon contrat, je leur ai dit que j’avais deux ans pour être titulaire à Lille pour aller chercher l’équipe de France. Quelques mois après, Raymond Domenech m’appelait », confit-il ainsi dans l’émission Zack en Roue Libre à retrouver ci-dessous.


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Pour autant, tout n’a pas été facile. Très jeune à l’époque (19 ans), il a fallu s’adapter à un nouvel environnement, comme un saut dans le grand bain : « Pour moi, Lille était une grande ville et c’était la première fois que je vivais comme ça dans mon propre appartement, qui était presque vide d’ailleurs. Je suis content d’avoir mon appartement, je sais que je vais pouvoir pécho, c’est à ça que je pense en premier (rires). Et puis j’appelle ma mère, et je lui demande comment faire des pâtes (rires). Je ne savais rien faire à l’époque. Je ne mangeais que des pâtes et du steak. J’essaie de faire une décoration, elle est dégueulasse (rires). […] J’arrive à mes premiers entraînements, et en fait, j’étais l’un des plus vieux avec la réserve. J’étais censé apporter mon expérience. Il ne m’avait pas pris pour rejoindre les pros, mais c’étaient les jeunes que je devais encadrer qui étaient censés atteindre les pros. J’ai découvert la vie en fait, c’était une nouvelle vie. Mais à côté, ça ne m’empêchait pas de m’entraîner. J’ai pris dix kilogrammes de muscle, j’avais une VMA, 20 de VMA. Je ne craignais personne. Je suis arrivé à Lille et je voulais tout. Je voulais rencontrer des filles, m’amuser, découvrir la ville, mais aussi réussir et j’ai réussi à aligner tout ça. »

Un état d’esprit qui pourrait, aujourd’hui, être pointé du doigt, mais c’est ce mental qui lui a permis de franchir palier après palier : « Quand j’arrive, j’ai l’intelligence de me dire que je suis différent des autres profils et que je dois jouer sur mes qualités sans vouloir être quelqu’un d’autre. Je sais que j’ai un cardio, j’étais très endurant, et que j’ai un mental d’acier. J’avais faim et mon ascension, je la dois à mon mental », poursuit ainsi l’ancien Lillois, champion de France à l’issue de la saison 2010-11.

Enfin, il revient sur sa première rencontre chez les professionnels avec le LOSC, face à l’AJ Auxerre en mai 2007. C’est là où son mental a été mis à rude épreuve. Il était à rien de craquer et de tout abandonner : « Avant le match, les médias disent que je vais être titulaire, mais ce n’est pas possible parce que Claude Puel ne parlait jamais des compositions avant un match. Et là, j’ai une boule au ventre quand j’arrive. Je me dis que je vais jouer en pro… On est en réunion d’avant-match, il tourne la page et montre la composition. Je vois mon nom en tant que titulaire. A partir de ce moment-là, je n’entends plus rien. Je suis assis, je regarde le coach, il parle, et sa voix, je n’entends rien. J’ai hésité à lui dire que je ne voulais pas jouer, que je n’étais pas prêt. J’avais trop peur. Il faut quand même savoir que huit mois avant j’étais mécanicien. Je m’étais chauffé à me dire que j’allais attendre que tout le monde parte, pour dire au coach que je ne pouvais pas et finalement, je n’ai pas osé, j’ai suivi tous les joueurs, le mouvement comme un mouton, je n’ai rien dit. Je suis à l’échauffement, je reste professionnel, mais j’ai les jambes en coton », avoue-t-il, avant de poursuivre sur la rencontre en elle-même : « Au coup d’envoi, à Auxerre, je vois le stade qui est plein, les gros projecteurs. Au bout de deux passes, le ballon vient vers moi, je suis en panique. Pourquoi moi ?! On est onze, fait la passe à quelqu’un d’autres ! (rires) Je contrôle le ballon, et je me dis vite qu’il faut que je dégage. Je ne voulais pas de ce ballon. Je dégage et je me fais contrer par l’attaquant (Kanga Akalé). Il allait trop vite et le ballon part n’importe où, assez loin. Et là, ça y est, le premier ballon était passé. Ma boule était partie. Je ne sais pas ce qui s’est passé dans mon corps, mais j’ai fait un super match. Avec mes premiers ballons, j’ai compris que les mecs en face, ce n’étaient pas des aliens. Ils étaient comme moi. Le deuxième match, j’ai enchaîné puis j’ai prolongé, c’était bon pour moi », conclut ainsi Adil Rami, détaillant une arrivée unique en son genre chez les Dogues.

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