"J’ai tellement souffert au Real Madrid, il m’a fallu une aide psychologique" | OneFootball

Certains l’ont peut-être déjà oublié, mais pas lui. Le Brésilien Danilo a passé deux années au Real Madrid, une période dont le joueur ne garde pas que des bons souvenirs.

Recruté en 2015 en provenance de Porto pour 31 millions d’euros, une belle somme pour l’époque, le latéral droit Danilo a débarqué à Madrid avec l’étiquette de suppléant à Dani Carvajal. Malheureusement pour lui, Danilo Luiz da Silva n’a jamais trouvé sa place à la Casa Blanca. Pire encore il s’est perdu, sportivement comme mentalement.

Deux ans après son arrivée, il s’envolait pour Manchester City. Il a ensuite poursuivi sa carrière en Italie, où il a joué pour la Juventus, avant de retourner au Brésil pour porter les couleurs de Flamengo. À 33 ans, le Brésilien s’est confié auprès de The Guardian sur son parcours, ses étapes en Espagne et en Angleterre, faisant l’éloge de Pep Guardiola, déjà coach des Citizens quand il les a rejoints.

L'aide de Pep Guardiola

"Guardiola éduque ses joueurs. C'est la chose la plus importante dans son travail. Il fait en sorte que tous les joueurs pensent au football de la même manière : le temps, l'espace, le mouvement, la possession, la gestion du ballon", explique celui qui a joué deux saisons sous les ordres de du technicien catalan. "Il vous fait comprendre les espaces sur le terrain comme aucun autre entraîneur et il vit le match avec des émotions comme personne d’autre", raconte Danilo.

"Guardiola m'a lavé le cerveau, mais dans le bon sens du terme. C'était comme à l'université. Ce que j'ai vécu avec lui m'a permis d'élever mon niveau et de le maintenir jusqu'à aujourd'hui. Ce n'est pas que j'étais un idiot avant de venir à City, mais je me suis rendu compte que je jouais mal au football. Si je l'avais su avant, ça m'aurait facilité la vie. Je suis très heureux d'avoir pu jouer avec lui et d'avoir appris à ses côtés", ajoute-t-il.

Le cauchemar madrilène

Puis, au moment d’évoquer ses deux années au Real, le Brésilien s’est montré beaucoup moins dithyrambique…  "Le Real Madrid a été le point culminant de ce problème, car c'est le plus grand club du monde. J'ai tellement souffert que j'ai dû demander une aide psychologique. À certains moments, j'avais l'impression de ne plus savoir comment jouer au football. Les critiques me faisaient tellement mal. J'étais complètement pris dans l'engrenage, dans les réseaux sociaux, dans tout. C'est à ce moment-là que j'ai commencé à travailler avec un psychologue sportif", avoue-t-il.

Danilo et Marcelo en 2015 (Getty Images)

"Je vais être très direct : les clubs ne feront quelque chose que lorsqu'ils se rendront compte du préjudice financier qu'ils subissent. Regardez le nombre de joueurs qui étaient des stars chez les jeunes et qui n'ont pas réussi à devenir professionnels à cause de cette avalanche de critiques. Quand on est promu, il y a beaucoup d'argent, de femmes et de célébrité. Mais comment gérer cela ? Nous connaissons tous quelqu'un qui s'est perdu dans le football", poursuit-il.

"Lorsque les clubs se rendront compte du nombre de joueurs qu'ils perdent à cause de problèmes émotionnels et psychologiques, ils y réfléchiront à deux fois et commenceront à investir. C'est horrible parce qu'ils ne se soucient pas de l'être humain. Nous devons humaniser davantage le football. Les gens ignorent encore cela, ils n'aiment pas en parler. Mais lorsqu'il ça touche l'aspect financier, là ils s'en préoccupent", conclut Danilo.