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·11 December 2024
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Face à des critiques croissantes et à une baisse significative des droits télévisés, le football professionnel français cherche à défendre son rôle crucial dans l'économie et la société. Une étude commandée par Foot Unis au cabinet Accuracy révèle l'ampleur de son impact, tout en soulignant les défis qui se profilent. Président de Foot Unis, Jean-Pierre Caillot s'est longuement exprimé.
Selon le Baromètre d'impact 2024, les clubs professionnels ont généré une valeur ajoutée de 5,32 milliards d'euros pour la saison 2022-2023. Ce chiffre inclut des secteurs aussi variés que l'hôtellerie, la restauration, les médias ou encore les paris sportifs. Près de 40 000 emplois dépendent directement ou indirectement de cette activité, et l'État perçoit 1,2 milliard d'euros en recettes fiscales. Cependant, ce constat est à nuancer par les dépenses publiques que le football peut entraîner, notamment pour les infrastructures et la sécurité.
La réduction des droits audiovisuels, désormais fixés à 500 millions d'euros par an contre 624 millions précédemment, menace l'équilibre financier de nombreux clubs, en particulier ceux de Ligue 2 et National. Cette baisse moyenne de 25 % complique la gestion pour les équipes les moins dotées financièrement. Jean-Pierre Caillot, président du Stade de Reims, avertit : « Deux footballs émergent : celui des clubs soutenus par des capitaux étrangers et celui des autres, véritables ambassadeurs régionaux, qui souffrent davantage. » Il ajoute : « Pour un club comme le mien, c'est 50 % de moins, parce qu'il y a aussi le rattrapage CVC. Cela remet en cause notre capacité à investir et à maintenir nos emplois. »
Au-delà de l'économie, les actions sociales des clubs sont également en jeu. Avec un budget moyen de 300 000 euros consacré aux initiatives caritatives, ces efforts ont bénéficié à plus d'un million de personnes en 2022-2023. Mais la baisse des ressources met ces projets en danger, tout comme le soutien au sport amateur. Jean-Pierre Caillot souligne : « On nous traite de nantis, mais il faut rappeler que ce n'est pas tout le monde qui a ce type de rémunération. La contrepartie, c'est d'amener énormément fiscalement à l'économie française. » Concernant l'impact sur le sport amateur, il précise : « Le contrat Nike a été bonifié, et le président de la Fédération a dit qu'il allait redistribuer au monde amateur. Ce qui ne va pas arriver par les professionnels arrivera par d'autres moyens. »
Pour contrer ces défis, « nous devons continuer à nous serrer la ceinture tout en trouvant des solutions innovantes pour rester compétitifs », conclut Jean-Pierre Caillot.