Faut-il craindre l’arrivée aux manettes de Blue Crow ? | OneFootball

La fin d’une époque de stabilité et de progrès !

Après 10 ans sous la direction de Vincent Volpe, actionnaire majoritaire, une nouvelle ère va s’ouvrir pour le club doyen. Le propriétaire américain avait choisi il y a trois ans de déléguer son pouvoir de président. Jean-Michel Roussier reprit les rênes épaulé par une nouvelle direction sportive. A la clé, une remontée en Ligue 1 ! Désormais, l’ancien PDG de Dresser fait le pas ultime dans son désengagement au sein du HAC en vendant ses parts à Blue Crow.

Ainsi se termine une période sportive mitigée au départ avant de rencontrer le succès sur la fin. En revanche, aucune nuance dans les coulisses ! Vincent Volpe aura jusqu’au bout permis au HAC de passer chaque saison la DNCG sans encombre. Et ce, malgré un déficit structurel croissant. Son engagement a permis pendant longtemps au club doyen de se donner les moyens de ses ambitions.

Notamment avec des investissements tels que le centre d’entraînement, la montée en flèche de l’équipe féminine désormais dans l’élite et la rénovation de la Cavée. Depuis deux saisons et avec la montée du HAC en Ligue 1, on sent que cela ne suffit plus pour que le club doyen puisse survivre à long terme dans l’élite. Les deux maintiens relèvent plus du miracle que de résultats en adéquation avec les moyens.

Les chantiers du nouveau propriétaire !

Pour le nouveau propriétaire, les chantiers seront nombreux. En pleine incertitude dans le contexte global du football français, il faudra tout de même investir dans certains domaines. Tout un effectif est à reconstruire ! Et pour être compétitif, le HAC devra offrir des salaires plus en adéquation avec le reste de la Ligue 1. Et éviter d'”avoir honte quand on fait des propositions de contrat” comme l’avait avoué Mathieu Bodmer récemment dans Space HAC.

Il n’y en aura pas forcément besoin pour tous les cas puisque le patron de Blue Crow, Jeff Luhnow est connu pour son utilisation de la data, pas seulement dans le recrutement. On pourrait donc voir à court ou moyen terme arriver des illustres inconnus pour les voir éclore dans la Porte Océane. Ce type de joueurs n’est pas forcément gourmand quant aux demandes salariales. On peut penser notamment à des joueurs venus de pays d’Afrique francophone évoluant déjà actuellement dans la MCO.

Souvent dans le club émirati de l’Elite Falcons. Mais il faudra certainement les encadrer par des joueurs d’expérience ! Et les premiers profils devraient arriver vite. En effet, les dossiers Mambimbi, Kyeremeh, Diaw semblent en très bonne voie pour être conclus. Régis Gurtner ( 38 ans ) est aussi suivi de près pour être la doublure au poste de gardien.

Dans les infrastructures aussi, il y aura du travail ! La rénovation des bâtiments à la Cavée est sur le point de se terminer ! Mais à plusieurs reprises, Mathieu Bodmer s’est plaint de la qualité des terrains et notamment de la taille des terrains annexes. Pour le 4e centre de formation ex-aequo de France, il est vrai que cela fait tâche ! Concernant la section féminine, le doute plane encore sur la vente ou non.

Blue Crow, une multipropriété en plein développement !

L’objectif est clair : cette vente doit donner les moyens au HAC de se pérenniser en Ligue 1. Et ce, en préservant son identité en partie liée à sa formation. Chaque vente entraîne craintes et espoirs… Des craintes d’autant plus fondées que la holding américaine va racheter dans le même temps Monza en Série B italienne... Le HAC sera donc le 5e club avant qu’un 6e n’arrive dans la galaxie Blue Crow.

Pour l’instant, Jeff Luhnow n’est propriétaire que de clubs de seconde zone : Cancún Fútbol Club ( 2e division mexicaine ), le MFK Vyškov ( rétrogradé au début du mois au niveau amateur à cause de son stade ) et l’Elite Falcons Club ( 2e division des Emirats Arabes Unis ). Le seul club de haut niveau était jusque-là Leganés, relégué cette saison en 2e division espagnole. Le HAC sera donc le seul club dans l’élite de son pays. Y compris si Monza était racheté ( ce qui devrait être le cas selon la presse italienne ) puisque l’ancien club de Silvio Berlusconi ( qui appartient toujours à sa famille ) a lui aussi été relégué cette saison.

On peut se demander si le club doyen sera au sommet d’une supposée hiérarchie inhérente à chaque multipropriété. Mais dans ce cas, cela n’aurait pas vraiment de sens. Certes, sportivement, le HAC sera le club le plus important. Mais économiquement, ce ne sera pas du tout celui qui rapporte le plus de revenus ! Bien au contraire ! En revanche, le club doyen a un autre atout de taille dans une MCO. Son centre de formation ! La crainte est importante de voir toutes les pépites de la Cavée s’envoler vers l’Espagne ou l’Italie.

La méthode Blue Crow…

Mais dans les faits, il y avait jusque-là très peu de mouvements entre les différents clubs. Et ils ne concernaient pas Leganés, unique club de la dimension du HAC. Seul les méthodes de travail et les données étaient échangées. La volonté de Jeff Luhnow de s’implanter dans plusieurs pays majeurs d’Europe ( Espagne, Italie, France ) avec des effectifs de niveaux plus similaires changera-t-elle la donne ? Seul l’avenir nous le dira…

Pour le moment, le HAC devrait garder une certaine autonomie ( comme Monza d’ailleurs qui aura un président dédié, Mauro Baldissoni ). Ainsi, la direction du HAC devrait être conservée comme l’a rappelé Vincent Volpe hier après le passage à la DNCG. Pas d’investissements massifs dans le mercato à prévoir. Jeff Luhnow a préféré investir dans le club de Leganés plutôt que dans le mercato. Le marché des transferts le plus onéreux des Pepineros version Luhnow a vu le club dépenser 4M d’euros. Et ce, dans une Liga extrêmement compétitive. La plupart des arrivées ont été des joueurs libres ou des joueurs prêtés. Très souvent déjà implantés dans le marché espagnol d’ailleurs.

Une habitude de prendre des joueurs locaux et gratuits que le HAC a déjà et devrait donc poursuivre. D’un niveau assez similaire au HAC en Ligue 1, Leganés a subi une course au maintien folle cette saison… Ce qui ne lui a pas permis de se maintenir malgré ses 40 points. Une première depuis des décennies dans un championnat où 27 points suffisaient l’an dernier.

… pour dissiper les doutes !

En revanche, Blue Crow a toujours donné les moyens au club de s’offrir une équipe compétitive avec une masse salariale intéressante. Exactement ce dont Bodmer et ses équipes ont besoin pour construire une toute nouvelle équipe.

Même si l’idée même de multipropriété rebutera certains ( sûrement à juste titre ), le modèle de Blue Crow semble plutôt raisonné en comparaison avec d’autres. De quoi convaincre à terme les plus récalcitrants ? Seul les actions de la direction le diront dans les prochains mois… Espérons donc que le nouveau propriétaire mette tout le monde d’accord rapidement !