Entretien exclusif avec Ugo Raghouber : « Je suis prêt à me battre pour ma place au LOSC » | OneFootball

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Le Petit Lillois

·8 January 2025

Entretien exclusif avec Ugo Raghouber : « Je suis prêt à me battre pour ma place au LOSC »

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Prêté par le LOSC à l’USL Dunkerque, Ugo Raghouber fait sans aucun doute partie des révélations de la première partie de saison en Ligue 2. C’est sur cette belle dynamique qu’il nous a accueillis dans l’enceinte du Stade Marcel Tribut pour sa toute première interview. Rencontre.

Né à Clichy, Ugo Raghouber (21 ans) débutait sa relation avec le ballon rond du côté de l’US Torcy, où il enchaînait six saisons consécutives pour attirer l’attention des recruteurs du LOSC. Il finissait par faire le grand saut et intégrait ainsi les U15 (saison 2017-18) de l’académie lilloise. Là-bas, sous l’étendard du Dogue, il gravissait un à un les échelons en passant par les équipes U17, U19 et le groupe Pro 2. Il vivait ainsi deux saisons avec Stéphane Pichot et son staff, disputant un total de 38 matchs en National 3, et signait son premier contrat professionnel en 2021, quatre ans après son arrivée. Il a également participé aux préparations du groupe professionnel en 2022, 2023 (3 apparitions) et 2024 (4 apparitions).


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Les premiers chapitres de sa carrière ne s’écrivent cependant pas au LOSC, mais à différents échelons du football français. Prêté au Mans, en National, la saison dernière, il s’aguerrit et apprend loin de son cocon à un niveau qu’il n’avait jamais connu auparavant (19 matchs). Cet été, bis repetita, avec un second prêt. Ugo Raghouber s’épanouit cette fois-ci en Ligue 2, dans la peau d’un titulaire en puissance sous les couleurs de l’USL Dunkerque (15 matchs). C’est sur cette belle dynamique, malgré un vent tempétueux, qu’il nous a accueillis dans l’enceinte du Stade Marcel Tribut pour sa toute première interview. Le Lillois a, d’une certaine manière, « ramené son club (le LOSC), au club (Dunkerque) », soit du « jamais vu » aux yeux de Marco Essimi, l’un de ses coéquipiers qui ne pouvait s’empêcher de passer une tête pour immortaliser le moment. Et oui, Ugo Raghouber n’est pas le seul à nous avoir ouvert les portes de l’écurie dunkerquoise, actuellement deuxième de son championnat.

L’heure des présentations

Bonjour Ugo. Merci de nous accueillir chez toi cette année, à Dunkerque. Comment vas-tu ? Comment te sens-tu ici ?

Je me sens très bien à Dunkerque. L’intégration dans le groupe s’est faite parfaitement. Je n’ai pas eu besoin de m’appuyer sur quelqu’un en particulier pour m’adapter. Il y a forcément des affinités, mais l’accueil a été collectif. Le groupe est top, tout le monde s’entend bien et il y a une superbe ambiance. En plus de tout ça, les résultats vont avec. Ça ne peut aller mieux.

Pour les supporters lillois qui te connaissent peut-être moins, comment ferais-tu les présentations ?

(Il sourit). Faire mon CV est assez rapide. Sans prétention aucune, je pense que je suis un joueur assez complet, un milieu de terrain complet, que ce soit offensivement ou défensivement.

Et dans le vestiaire ? Mathieu Chabert, au Mans, disait que tu étais « un jeune boute-en-train qui fait rire », c’est vrai ?

Cela fait partie de ma personnalité. Je suis quelqu’un de très joyeux et je n’hésite pas à le montrer dans un vestiaire. Dans un groupe comme celui-ci, quand il y a des personnes avec lesquelles ça matche, si je peux dire ça comme ça, je n’ai pas besoin de me brider. Je peux être moi-même. J’ai tendance à faire des blagues, à rigoler… Il faut un peu de toutes les personnalités pour qu’un vestiaire soit sain, c’est important. Mais quand il faut être sérieux, il faut l’être !

Les présentations ne s’arrêtaient pas en si bon chemin, et quoi de mieux que de récolter les impressions de ses coéquipiers, ceux qui le côtoient au fil des jours, pour apprendre à mieux connaître Ugo Raghouber. Marco Essimi, qui n’a pas hésité à nous couper en plein entretien pour distraire son compère, s’est avéré être d’une aide précieuse : « Dans le vestiaire, il fait partie du groupe des blagueurs avec Maxence (Rivera), Nehemia (Fernandez) et Gessime (Yassime). Ce sont les enfants du groupe, toujours joviaux et de bonne humeur. Ils mettent de la vie dans le groupe et c’est important. Tout le monde est très taquin, mais vous avez l’un des pires en face de vous. Vous savez, il peut prendre votre téléphone et le cacher une fois que vous avez le dos tourné. Je vous conseille de faire attention », nous quittait-il ainsi, en riant à gorge déployée.

Entretien

Désormais à Dunkerque, vous êtes deuxièmes de Ligue 2. C’est assez fou comme première partie de saison, non ?

Pour être honnête, on n’avait pas d’objectif précis au classement en début de saison. La première chose était claire, c’était de se maintenir en Ligue 2. Je ne veux pas parler trop vite, mais je crois que l’on est bien parti pour le faire. Pour le reste, on voit qu’il y a peut-être quelque chose à aller jouer. Il ne faut pas se méprendre, parce que l’on voit les matchs les uns après les autres. Ce sont des mots employés par le coach et je pense qu’il a raison. Il ne faut pas voir trop vite, chercher à se projeter… Ce n’est pas qu’une formule de dire ça. On a vu au dernier match contre Guingamp (1-1) que l’on n’était peut-être pas assez concentré. Ce sont des points que l’on perd, alors que je pense que c’est un match que l’on doit gagner.

C’est simple, l’objectif numéro 1 c’est de gagner chaque match. On joue contre Pau en fin de semaine (10/01), et pour le moment, on est focalisé sur la victoire à Pau. Il faudra ensuite penser à la Coupe de France et ainsi de suite. On avance au fur et à mesure, avec un travail différent chaque semaine. On ne se projette pas d’avance sur la fin de saison. Quand il restera deux à trois matchs, c’est là que l’on pourra voir ce que l’on peut se fixer comme objectif, si l’on peut encore monter ou non.

Quel moment t’as le plus marqué depuis ton arrivée à Dunkerque ?

(Il se remue les méninges en souriant). Il se passe des choses tous les jours ici (rire). Je pense que je reviendrais à mon premier jour. C’est toujours particulier de faire son entrée dans un nouveau groupe. C’est une nouvelle vie. On découvre de nouvelles personnes, un nouveau staff technique. Cela m’a forcément marqué, d’autant plus que l’intégration s’est parfaitement déroulée. Tout le monde a cherché à me mettre à l’aise. J’ai été étonné que ça se passe aussi bien. J’en profite d’ailleurs pour remercier les mecs, mais il ne faut pas trop leur dire (rire). […] Je suis venu ici suite aux nombreuses discussions que l’on (Ugo, son père et son agent) a eues avec Romain (Decool), Demba (Ba) et le coach (Luis Castro) et aujourd’hui, je pense que l’on peut dire que c’était le bon choix.

« Nous souhaitions vraiment avoir ce joueur, et personne d’autre », affirmait Romain Decool, responsable du recrutement, à ton arrivée. C’est quelqu’un d’important pour toi ?

C’est une personne très importante pour moi, mais également pour l’ensemble du groupe. Il est proche de nous, les joueurs, excelle dans son domaine. Il y a un temps pour tout et il impose le cadre, parvient à jongler entre les différents tons qu’il est nécessaire d’avoir dans notre quotidien. Créer une certaine proximité avec l’équipe, cela contribue également à la réussite de l’équipe, mais aussi à la progression individuelle de chaque joueur.

C’est important pour moi d’avoir ce côté familial, même si moins qu’avant. Mon expérience au Mans m’a fait du bien. Elle m’a permis de grandir. Cela m’a servi et m’a permis de développer d’autres aspects de ma personnalité. Cela me fait toujours du bien qu’il y ait cet aspect familial dans un club, mais cela ne me dérange plus s’il est moins accentué qu’auparavant. Je pense qu’aujourd’hui, avec ma personnalité, je réussirais toujours à bien m’entendre avec les gens qui m’entourent. Je dirais que je suis toujours un joueur qui marche à l’affect, cela fait partie de moi, mais moins qu’auparavant.

Si l’on se concentre sur le terrain, tu as pris l’habitude d’évoluer à la pointe basse d’un milieu à trois. C’est dans ce rôle que tu te sens le mieux ?

Je pense que je suis capable de jouer à tous les postes au milieu de terrain. C’est vrai que depuis que j’ai commencé, même à Lille, j’ai toujours été dans cette position, ou alors j’étais intégré à un double-pivot. On va dire que c’est à cette place que j’ai le plus de repères, le plus d’automatismes. Mais si je dois jouer plus haut, je le ferai. Je ne suis pas contre marquer un peu plus de buts (rire).

Cela n’a pourtant pas toujours été le cas, notamment à Lille ? Oui, c’est vrai. Sur le moment, il y avait de la frustration, une incompréhension. Je n’avais pas le recul nécessaire pour comprendre le pourquoi du comment. Mais maintenant, je dirais que cela m’a aussi appris d’autres choses, à comprendre d’autres aspects du jeu. Tu vois différemment le terrain et j’ai pu voir comment les autres te voient, toi, à ton poste. Ça élargit le champ des possibles. Ce n’est plus un sujet aujourd’hui.

Que peux-tu nous dire sur ce milieu de terrain dunkerquois, avec Enzo Bardeli notamment, ancien du LOSC ?

Il a un profil atypique pour la France, mais si on regarde bien, ce n’est pas le cas ailleurs, dans des pays comme l’Espagne. C’est un excellent joueur et je pense que tout le monde le voit aussi bien que moi chaque week-end, il suffit de regarder ce qu’il fait sur le terrain. Personnellement, quand j’ai des joueurs autour de moi qui parlent le même football, cela facilite mon jeu et celui de l’équipe. En plus, je pense que dans ce que le coach veut mettre en place, l’influence du milieu de terrain est fondamentale.

Quelles sont tes missions dans cette pièce importante du puzzle dunkerquois ? Quelles sont les demandes du coach (Luis Castro) ?

Le coach nous demande simplement de jouer au football. On le voit au travers d’un jeu de possession avec des redoublements de passes, des temps longs de possession. Quand il faut aller marquer des buts, que l’on parvient à se créer nos propres ouvertures, là, il ne faut pas tergiverser et il faut y aller. Sur le plan défensif, on pratique un pressing haut, intense, dans lequel chacun sait ce qu’il a à faire. Tout est très tactique, ce qui est un peu la spécialité des coachs à la portugaise.

C’est très plaisant d’avoir ce style de jeu, en tout cas ça l’est pour moi, qui suis un joueur qui aime ça. Cela me permet de développer ma propre palette. Je pense notamment à l’aspect défensif. Étant donné que l’on n’est pas attentiste, que c’est nous qui allons chercher l’adversaire, cela me permet aussi de développer d’autres aspects du jeu. Cela me convient et me correspond parfaitement.

Les six premiers mois de la saison se sont écoulés. Quelles sont tes pistes d’amélioration pour les six prochains ?

Il faut que je parvienne à être plus décisif, que ce soit par le but ou par la passe. C’est l’un des points sur lequel je dois travailler. J’ai fait deux passes décisives, je n’ai pas encore marqué (contre 3 buts au Mans). Je pense que pour un milieu moderne, c’est important d’avoir cet impact plus haut sur le terrain, d’être décisif. J’avais tout de même marqué trois buts sur la moitié de saison que j’ai faite au Mans. Ce sont des moments que l’on a envie de revivre. Ce sont d’autres émotions, c’est évidemment très plaisant.

On parlait du coach tout à l’heure, comment est-il ? Est-il proche des joueurs, de toi ?

Prêté ou non, le coach ne fait aucune différence et c’est appréciable. C’est son équipe, son groupe de cette année, et il fonctionne de la même façon avec tout le monde. Il ne fait aucune exception. Il est proche des joueurs. Je me suis moi-même récemment fait la réflexion. C’est un coach qui allie le jeu sur le terrain et ce côté très tactique avec ce côté très humain. L’alliance des deux est une grande qualité.

Il nous prend régulièrement, je ne sais combien de temps, en entretien individuel. Il nous remontre des séquences en vidéo pour nous montrer des points d’amélioration, c’est l’aspect terrain, et il est très ouvert lorsque l’on fait des choses en collectif. Il rigole avec nous, vient nous parler, c’est top. Cela contribue aussi à la réussite du groupe.

Sa gestion, te concernant, a évolué au fil du temps avec une évolution progressive. Tu as tout simplement débuté sur le banc.

En tant que joueur, j’ai envie de te dire que j’avais envie de jouer dès mon arrivée (rire). Mais le coach a sa méthode et je la respecte totalement. Maintenant, je joue régulièrement, donc je pense que je n’ai pas à me plaindre, d’autant plus que ça fonctionne plutôt bien. Je pense que c’était une sorte de test. Il n’y a pas de statut dans l’effectif. On est tous sur un pied d’égalité et tout le monde doit montrer match après match pour conserver sa place.

On passe au sujet qui fâche, avec déjà 7 cartons jaunes écopés en 14 matchs de Ligue 2. Comment tu l’expliques ?

C’est peut-être une envie de trop en faire. Il faut le reconnaître. Il y a, certaines fois, où j’ai fait des choses qui n’étaient pas très intelligentes. Après, c’est l’envie de vouloir gagner des duels. C’est quelque chose qui m’a souvent fait défaut. Quand j’étais plus jeune, on me disait souvent que je devais être rugueux et ça me colle encore à la peau. De cette envie, je ne fais pas forcément toujours les bons gestes défensifs. Après, certains se discutent quand même (rire).

C’est un sujet récurremment évoqué ? Oui, souvent sur le ton de la blague. Mais je sais que si l’on en parle, c’est qu’il y a toujours ce petit fond de vérité. C’est forcément quelque chose qui dérange, parce que je pense que l’on préfère me voir sur un terrain qu’en tribunes, à simplement regarder le match à cause de ça.

Quels sont les progrès à réaliser à ce niveau-là ? On m’a fait la réflexion dernièrement, après Guingamp. C’est qu’une fois que je prends mon carton, je joue plus intelligemment mes duels. Et c’est vrai. En tant que numéro 6, milieu de terrain placé juste devant la défense, il ne faut surtout pas y aller pour s’en prendre un deuxième. En fait, il faudrait peut-être que je me mette dans la situation où j’ai déjà un carton, être dans cet état d’esprit, pour défendre de la même manière que si j’en avais réellement un. Je pense que c’est un réglage mental à trouver. On n’a plus le droit à l’erreur à ce moment-là.

Justement, l’aspect mental a été évoqué lors de ton passage au Mans. Je commence par les déclarations de Réginal Ray, ton premier coach : « Il a fallu lui faire prendre conscience des exigences du métier. Le déclic arrive enfin en janvier », lançait-il. Peux-tu m’expliquer ce qu’il s’est passé ?

(Il réfléchit). Il y a eu une prise de conscience personnelle. Cela concerne le travail que je fais à côté, en dehors du cadre qu’offre le club quand je suis chez moi, à l’extérieur, avec ma famille. C’était une réflexion avec mon père, suite à tout ce que l’on a mis en place ensemble pour moi. Je pense que c’est grâce à ça qu’il y a eu ce déclic.

Mathieu Chabert, ton deuxième coach au Mans, disait que tu faisais partie des joueurs « qui avaient du talent, mais pas de mental », ajoutant que tu étais « trop tranquille ».

Il avait rectifié, en disant que j’étais tout de même en train de me forger. Il faut le rappeler (sourire). J’étais tranquille, c’est vrai. Je n’avais pas pleinement conscience de l’exigence du haut niveau. Des choses qui me paraissaient bénignes, ne l’étaient pas pour les gens qui étaient autour de moi. Je parle là du club, du staff technique… C’était ça, être tranquille. Je ne sais pas vraiment d’exemple particulier à te donner. Ce sont des petites choses au quotidien. C’était peut-être aussi la manière dont j’étais, dont je me comportais, je m’exprimais… Ce sont des choses qui paraissent toutes simples, mais ce n’est pas le cas et ça fait la différence.

On te parlait déjà de cette nécessité d’évoluer à ce niveau du côté de Lille ?

Oui, pour être honnête, oui. C’était quelque chose que l’on pouvait me reprocher.

Finalement, comment te retrouves-tu au Mans ? Ta première expérience en prêt loin du LOSC.

L’objectif principal était d’avoir du temps de jeu. J’avais un certain âge et il fallait que j’engrange de l’expérience, des minutes, et que je découvre un monde d’adulte. En National 3, c’est aussi des adultes, mais le National et la Ligue 2, c’est encore au-dessus avec des clubs et des joueurs qui ont connu les plus hautes divisions. Il ne faut pas dénigrer ce niveau (N3), ni aucun championnat. Il fallait simplement que je joue ailleurs, sur un plan purement personnel, pour me montrer et pour apprendre.

Cette conclusion est l’aboutissement de discussions avec Olivier Létang, Jean-Michel Vandamme, Paulo Fonseca ?

Je n’ai pas pris part aux discussions qu’il y a pu avoir. Je fais confiance à mon agent et à mon papa pour tout cela. On me donne les informations que j’ai besoin de savoir et le reste, je ne m’en occupe pas. Le but est de rester focalisé sur le terrain, là où est ma place. C’est bien quand chaque chose est à sa place.

Il y avait forcément un peu de déception sur le coup, d’apprendre qu’il fallait partir, parce que tu as toujours envie, dans ton club formateur, d’intégrer l’équipe première. Mais il faut aussi être lucide et savoir ce que l’on veut dans la vie. Ma progression passait par là.

Toujours au Mans, tu as vécu ta première grosse blessure (fracture du métatarse). Comment l’as-tu vécu ?

C’est vrai que ça a duré longtemps. C’était dur mentalement. En plus, le diagnostic a été compliqué parce qu’on ne savait pas vraiment ce que c’était à la base. Il y avait plusieurs blessures potentielles. Au début, au Mans avec Reginald Ray, je ne jouais que des bouts de match. C’est le moment où je commençais à me montrer et cette blessure cassait mon élan. Ça m’a fait perdre un peu de temps, mais c’est la vie, c’est comme ça. Dieu merci, je me suis rétabli et je suis là aujourd’hui. J’en suis content. Il faut relativiser.

Dans cette période difficile, sur qui est-ce que s’appuie un jeune joueur comme toi ?

Ma famille est là, présente. Mon père, je suis très proche de lui. Mais il y a aussi ma maman et mes deux petites sœurs, mes grands-parents paternels. Ils ont tous été là.

Au cours de cette période, je suis revenu au Domaine de Luchin pour faire mes soins. Malgré tout, dans mon malheur, cela m’a fait du bien de revoir mes anciens coéquipiers. Cela me permettait de penser à d’autres choses.

De retour, tu finis par être titulaire indiscutable, tu marques trois buts, dont ton premier contre le FC Villefranche d’Amine Messoussa (le 27 février 2024). Qu’est-ce que tu t’étais dit à ce moment-là ?

J’espérais surtout que ça soit le premier d’une longue série. En plus, je vais le chercher tout seul celui-là. Si je m’en souviens encore ? J’ai une très bonne mémoire (rire). C’est quand même mon premier but à ce niveau-là.

Finalement, que retiens-tu de cette première expérience en prêt ?

Je ne conserve que du positif, même lorsqu’il y a eu la blessure ou que je jouais moins. J’ai toujours réussi à en tirer du positif. J’ai toujours réussi à apprendre de chaque situation et je pense que c’est très important de savoir le faire. Je n’ai, entre guillemets, pas sombré. Je pense que c’est aussi grâce à cette blessure que je finis aussi bien la saison.

Cet état d’esprit, c’est quelque chose que j’ai forgé en grandissant, avec l’âge et l’expérience, et aussi et surtout : grâce à mon papa (sourire).

« Il fera partie de la rotation au milieu au LOSC la saison prochaine (2024-2025) » s’était projeté Réginald Ray, ton ancien entraîneur au Mans. Pourquoi cela ne s’est-il pas déroulé ainsi ?

Ce sont les choix du coach. Je ne sais pas, je ne saurais pas te répondre. Si j’étais prêt pour ? Depuis que j’ai fait mes premières années avec les professionnels, j’ai toujours été prêt. Je me suis toujours senti prêt. Je ne douterai jamais de mes capacités et je serai toujours prêt à répondre présent si on fait appel à moi.

Comment as-tu vécu la préparation estivale, durant laquelle tu as disputé 4 matchs ?

Les cartes sont toujours rebattues avec l’arrivée d’un nouveau coach, mais de mon côté, je ne l’ai pas vraiment vécu de cette façon. Mon statut n’avait pas changé. Je devais toujours, quoiqu’il arrive, prouver ma valeur pour tenter d’aller chercher ma place.

Avec le groupe professionnel ? Avant, il y avait Jonathan Bamba qui m’aidait, me conseillait. Aujourd’hui, c’est Rémy Cabella qui occupe un peu ce rôle. Il est très proche des jeunes joueurs. C’est un super mec. Et puis, il y avait aussi notre cohésion entre jeunes. J’ai suivi les débuts d’Ousmane (Touré). C’est un bon petit (rire), même si ce surnom ne va pas lui plaire. On discute ensemble de temps en temps et je suis très content pour lui. Il mérite tout ce qui lui arrive.

Il reste six mois de compétition, que peut-on te souhaiter pour le reste de la saison ?

Être plus décisif sur le plan personnel et tout gagner sur le plan collectif, gagner chaque match que l’on va jouer.

Dans six mois, tu seras de retour de prêt à Lille, quelles seront tes ambitions, tes envies ?

L’envie de réussir à Lille est là. C’est mon club formateur. J’ai fait toutes mes classes là-bas et bien sûr que j’ai envie d’y jouer. Je suis prêt à me battre pour avoir ma place. Je sais que ça ne sera pas facile, mais je pense être prêt pour ça, et encore plus dans six mois.

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