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·16 January 2025

Circulez, y’a (plus) rien à voir !

Article image:Circulez, y’a (plus) rien à voir !

C’est ce qu’on aurait pu écrire si on manquait d’humour. Malheureusement, la dérision, c’est peut-être tout ce qui nous reste pour laisser s’écouler cette saison dramatique (puisque même la Coupe n’est plus un rêve après le naufrage au Puy). Alors on va continuer à souffrir ensemble et faire un petit bilan à froid de cette charmante rencontre.

Nous n’aurons peut-être pas la carrure de Bordeaux dans le domaine de l’absurde (pas foutu, rappelons-le, de nous marquer un but lors du match de la phase retour dans leur fantastique dernière saison dans l’élite (32 tirs concédés, on évoluait alors à 9 contre 11)). Notre dimension familiale et les propos contestables de notre président en début de saison ne conduiront certainement pas à un retentissement aussi marquant que la chute des Verts quelques années en arrière ni à une tristesse populaire partagée par l’ensemble des amateurs de ballon rond du pays.


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Quand bien même, ce Montpellier Hérault devenu sénior en cette cinquantième année d’existence a tout du grabataire qu’on tourne en ridicule : les stats du relégué, le jeu du relégué, et même les scénarios de match du relégué. Après avoir fait danser nos joueurs pendant 45 minutes, les angevins avaient pourtant laissé le ballon aux héraultais en début de deuxième période et ces derniers ont presque réussi à nous faire croire qu’ils étaient en mesure d’inverser les choses. Mais le scénario catastrophe a bien poursuivi, le match se soldant par un dramatique 3-1 contre l’une des équipes les plus faibles du championnat.

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Crédit Iconsport

Un match tristement annonciateur

Que faire à part accepter et en rire ? Puisque manifestement, trop rares sont ceux qui n’ont pas jeté l’éponge pour espérer un maintien, et le spectacle proposé dimanche nous fait presque regretter l’absence de Julien Cazarre en seconde partie de soirée sur J+1 pour railler cette équipe.

Alors évidemment, quand on s’amuse autant, le divertissement doit se prolonger, surtout quand on est bien au chaud dans nos tribunes… souhait exaucé par le corps arbitral qui a ajouté 10 minutes à ce marasme. L’occasion parfaite de continuer la descente aux enfers, même si Niane a voulu s’inviter à la fête avec un formidable raté devant la cage vide, tout cela avant que Ferhat décide d’élever le score à ce qu’il aurait dû être depuis de nombreuses minutes (un ancien nimois, ça ne s’invente pas).

Casting de rêve

Ce match, c’est surtout des protagonistes de haut standing : en couverture de l’Echo de la Mosson, Enzo Tchato portait fièrement l’étendard des latéraux pailladins. Une paire très inspirée, formée avec Sylla, qui a mis beaucoup de cœur à perpétuellement trouver les gants de Fofana sur chaque centre. On en reviendrait presque à vendre un rein pour retrouver Souquet (ou un ongle pour Sambia mais pas plus, n’abusons pas). A ce petit jeu c’est notre désormais ex-capitaine qui s’en est le mieux sorti en passant la seconde mi-temps à essayer d’envoyer des ballons en Corbières. Délesté du fardeau du brassard, Téji Savanier s’est mis au diapason d’une équipe en manque flagrant d’ambitions offensives, confiant la responsabilité de mener les hommes à Jordan Ferri.

C’était sans compter sur la grande sagesse de l’expérimenté milieu, cadre de cette équipe à bientôt 33 ans. 85 minutes avec le brassard (celui qu’arborait fièrement Vito Hilton quelques années en arrière, mais si rappelez-vous), c’était sûrement trop et le calvaire a pris fin après un geste d’une grande intelligence.

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Crédits Iconsport

Tout ça alors que les impacts laissés par Kiki Kouyaté sur Niane et Abdelli n’avaient pas eu le temps de bleuir, car souvenez-vous : une minute avant, c’est le défenseur héraultais qui avait pris sa deuxième biscotte. Le résultat d’une entrée mémorable pour fêter son retour après 3 mois d’absence pour blessure. Grosse boîte sur Abdelli seulement 2 minutes après son entrée, deuxième jaune 11 minutes plus tard, une prestation intense et spectaculaire pour le catcheur du soir qui a sûrement donné un bon coup de pouce à son équipe pour aller accrocher le match nul : le sens du sacrifice.

Dans ce grand cirque du dimanche, c’est assez étonnamment Benjamin Lecomte et sa charnière qui s’en sortent le mieux malgré le score. Complètement aux fraises sur le premier but, les deux centraux ont tenté d’initier quelques actions, Becir s’improvisant milieu de terrain et Sagnan s’offrant une percée pleine de panache à travers le 11 angevin. Lecomte, salvateur sur plusieurs occasions chaudes pour maintenir l’équipe en vie, a fini par suivre les ardeurs de ses partenaires en prenant le risque de monter en toute fin de match sur corner pour tenter de peser en faveur d’une égalisation. Pas de chance.

Des supporters désabusés

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Crédits Iconsport

Le ridicule ne tue pas, mais la dépression si. Sachant cela, il serait peut-être bon de se pencher sur l’état des supporters du MHSC. L’hypothétique descente ne serait pas une nouveauté pour tous, en revanche, l’exigence en termes de gestion de club n’est plus celle d’il y a 20 ans. Trainant ses soucis financiers depuis des années avec une section féminine menacée de clôture, la Paillade pourrait bien avoir du mal à rebondir et durer dans le monde moderne en cas de descente. Un glaçant constat qui touche déjà bon nombre de supporters, comme l’illustrait la très timide minute d’applaudissement réservée à Loulou. Même la Butte Paillade a perdu son ironie de tous les instants, se contentant de banderoles incisives et refusant d’animer la tribune en seconde mi-temps. Quelques invectives isolées, des sifflets, mais surtout un silence pesant étendu à l’ensemble du stade. Avec une prochaine rencontre prévue à 19h en fin de semaine, difficile d’espérer une affluence encourageante contre Monaco, difficile aussi de prévoir l’accueil qui sera réservé aux joueurs.

Vous avez aimé dimanche ? Vous allez adorer vendredi ! Rendez-vous au même endroit, avec les mêmes larrons (sauf blessés et suspendus, vous connaissez la musique), préparez le popcorn – certains se chargeront peut-être d’amener les feux d’artifice.

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