Foot National
·12 June 2025
Bordeaux : Formation, féminines et sponsoring, les trois piliers de la renaissance

In partnership with
Yahoo sportsFoot National
·12 June 2025
Au-delà de l'équipe première, les Girondins de Bordeaux repensent leur modèle de développement. Formation, section féminine, partenariats commerciaux : Arnaud Saint-André dessine les contours d'un club qui veut retrouver ses fondamentaux après des années d'excès.
Reconstruire les Girondins de Bordeaux ne se limite pas à assembler une équipe compétitive en National 2. Dans les bureaux du Haillan, les dirigeants repensent intégralement l'organisation du club, des jeunes pousses aux partenariats commerciaux. Cette refondation globale, détaillée par Arnaud Saint-André et partagée par Sud Ouest, s'inspire directement d'autres clubs ayant connu la chute avant de rebondir. "On a essayé de s'inspirer de clubs redescendus au niveau amateur et ont rebondi, comme Strasbourg ou Le Mans", explique le directeur général, qui mise énormément sur la formation pour assurer l'avenir du club. Les U16, champions régionaux cette saison en catégorie U15, constituent le fer de lance de cette stratégie. Sous la houlette de Rio Mavuba, cette génération dorée pourrait ramener Bordeaux en U17 nationaux dès 2026-2027. L'investissement financier accompagne cette ambition. La société anonyme prévoit d'allouer 250 000 euros pour maintenir l'hébergement au Haillan des jeunes joueurs en formation. Un montant conséquent pour un club en difficulté, mais considéré comme essentiel pour l'avenir. Les parents des concernés ont d'ailleurs accepté de participer financièrement à cet effort collectif.
Jean-Jacques Gresser, figure historique de la formation bordelaise, sort de sa retraite pour épauler bénévolement ce projet ambitieux. Sa mission : négocier des partenariats avec les lycées de la métropole disposant d'internats pour accueillir les jeunes talents extérieurs. Une approche moins coûteuse que l'hébergement direct, mais nécessitant un travail de fond considérable. La section féminine, qui retrouve la troisième division nationale, bénéficie également de l'attention des dirigeants. Avec un budget total "autour de 100 000 euros", elle représente un investissement modeste mais symboliquement fort. La société anonyme contribuera à hauteur de 100 000 à 150 000 euros au fonctionnement global, complétés par des subventions publiques et les revenus de l'association. Cette équipe féminine maintient elle aussi une formation avec hébergement de lycéennes dans les locaux de la Ligue de Nouvelle-Aquitaine. Un choix qui témoigne de la volonté du club de conserver une dimension formatrice à tous les niveaux, malgré les contraintes budgétaires.
Le volet économique de la reconstruction passe par une révolution des pratiques commerciales. Avec une seule salariée dédiée au sponsoring, le club négocie avec "deux agences importantes" pour externaliser ce secteur crucial. L'objectif affiché paraît ambitieux : passer de 60 partenaires actuels rapportant un million d'euros à une centaine de sponsors générant 1,2 million la saison prochaine. Cette croissance espérée s'appuie notamment sur l'installation de panneaux LED autour du terrain du Matmut Atlantique, valorisant davantage les espaces publicitaires. À moyen terme, cette même société pourrait aider le club à participer à la gestion du stade, dans le cadre d'une stratégie évoquée avec la Métropole. L'organigramme administratif reste volontairement resserré avec seulement dix salariés, "soit autant qu'un club de bas de tableau de Ligue 2", précise Arnaud Saint-André. Cette comparaison illustre parfaitement la philosophie des nouveaux Girondins : maintenir les exigences d'un club professionnel avec les moyens d'une formation amateur, en attendant des jours meilleurs.
Retrouvez l'actualité du monde du football en France et dans le monde sur notre site avec nos reporters au coeur des clubs.