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·30 June 2025
Benfica : l'Amérique rapporte, mais à quel prix ?

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·30 June 2025
Selon A Bola, le passage du Benfica aux États-Unis à l’occasion du premier Mondial de Clubs élargi s’est avéré aussi lucratif que complexe, au terme d’un enchaînement de défis sportifs, logistiques et humains. Les Lisboètes ont quitté la compétition en huitièmes de finale, battus par Chelsea (1-4 après prolongation), mais non sans avoir atteint l’objectif initial : sortir du groupe, fort d’un nul face à Boca Juniors (2-2) et de victoires convaincantes contre Auckland City (6-0) et le Bayern Munich (1-0), cette dernière étant la première en quatorze confrontations face au géant bavarois.
Sur le plan financier, la campagne américaine fut particulièrement rentable. Avec 12,7 millions d’euros garantis pour la participation, 3,41 millions engrangés grâce aux succès sur Auckland et le Bayern, 850 000 pour le nul arraché contre Boca, et 6,5 millions pour la qualification en huitièmes, le Benfica affiche 97,6 millions d’euros de revenus pour la saison en ajoutant les primes de la Ligue des champions. Une manne précieuse après une saison domestique close sur une déception – le Sporting raflant championnat et coupe.
Cette parenthèse américaine s’est pourtant déroulée dans un climat loin d’être idéal. Dès leur arrivée, Rui Costa et le staff ont cherché à ajuster l’équipe au fuseau horaire et à la chaleur étouffante – des températures dépassant fréquemment les 30 degrés et heurtant la préparation physique, avec des rencontres programmées selon les horaires de diffusion favorables à la télévision mondiale plutôt qu’aux joueurs. Les professionnels ont aussi dû composer avec des déplacements importants entre Tampa, base du club, Miami, Orlando et Charlotte, le tout dans un contexte d'indifférence relative du public local, à l’exception de la forte mobilisation argentine à Miami.
Le format du tournoi, à cheval entre deux saisons, n’a pas aidé, donnant la sensation de marcher sur une fine ligne entre tournée estivale détournée et compétition officielle. Les absences de plusieurs internationaux au lancement ont contraint Bruno Lage à jongler avec la gestion des états de forme et des risques de blessure.
Au niveau du terrain, l’émergence d’Ezequiel Prestianni a retenu l'attention : l’Argentin de 19 ans s’est montré à son avantage, notamment contre Auckland et le Bayern, mais son expulsion face à Chelsea a coûté cher aux ambitions. Autre fait marquant : l’incident entre Orkun Kokçu et son entraîneur, conséquence d’un remplacement mal vécu mais rapidement désamorcé par des excuses publiques.
Sur le plan institutionnel, Rui Costa a profité du séjour pour inaugurer la Benfica Residential Academy près de Tampa, affichant la volonté d’exporter le modèle de formation du Seixal.
Le tournoi a aussi eu des allures d'adieu : Ángel Di María, auteur de quatre buts tous sur penalty, a disputé ses dernières minutes sous le maillot rouge, quittant Benfica en larmes avant de regagner Rosario Central. Álvaro Carreras, lui, s’apprête à rallier le Real Madrid après une campagne en demi-teinte.
Pour l’avenir, l’expérience pose plus de questions que de réponses – du calendrier à la gestion physique, en passant par la visibilité du football européen outre-Atlantique. Seule certitude, le capitaine Nicolás Otamendi a prolongé pour une saison supplémentaire, synonyme de stabilité dans un vestiaire en transition.
Photo by Buda Mendes/Getty Images