Peuple-Vert.fr
·19 September 2024
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Depuis le coup d’envoi de la saison 2024-2025 de Ligue 1, une tension se fait sentir entre la Ligue de Football Professionnel (LFP) et le diffuseur beIN Sports. En effet, malgré la diffusion du championnat de Ligue 1 depuis plus d’un mois, beIN Sports n’a toujours pas réglé la première échéance des droits télévisés. Cette situation inquiète fortement la LFP, mais surtout les clubs, qui s’impatientent clairement !
Le 17 août dernier, beIN Sports a lancé sa diffusion de la Ligue 1 pour un cycle de cinq ans, avec en point de départ la rencontre Brest-Marseille (1-5). Le contrat, signé après des négociations dont on a pensé ne jamais voir le bout, s’élève à 100 millions d’euros annuels, répartis entre 80 millions pour les droits TV et 20 millions pour le sponsoring. Cet accord est venu augmenter l’offre de DAZN qui, de son côté, dépense 325 millions d’euros par saison pour les 8 autres affiches de L1.
Cependant, la première échéance, prévue pour le 30 août, n’a pas été honorée par beIN Sports. Contrairement à DAZN, l’autre diffuseur de la Ligue 1 qui a respecté ses engagements, beIN Sports retarde toujours le versement, ce qui crée un manque à gagner de 24 % pour les clubs à ce stade de la saison.
Du côté du diffuseur, plusieurs justifications sont avancées pour expliquer ce retard. La chaîne affirme attendre des précisions sur certains aspects du contrat, notamment en ce qui concerne la production des matches. En outre, beIN Sports souligne que le montant payé pour la diffusion des rencontres est plus élevé que les autres offres concurrentes. Un argument étonnant. Dans l’absolu, payer 100 millions d’euros pour une affiche (soit près de 3 millions par rencontre) est un tarif élevé au regard de ce que paye DAZN, à savoir 1.2 million par affiche. Il s’agit toutefois pour beIN Sports de diffuser l’un des deux meilleurs choix de rencontre lors de chaque journée. La somme de 3 millions d’euros peut donc paraître tout à fait correcte au moment de diffuser l’OM, le PSG ou encore l’ASSE qui fait toujours recette.
Par ailleurs, la chaîne qatarienne fait face à des tensions liées à la Ligue 2, une autre compétition dont elle détient les droits, en raison de désaccords avec les supporters au sujet de la programmation des rencontres. Cette situation, jugée délicate par le diffuseur, aurait contribué à ralentir le processus de paiement.
Du côté de la LFP, on ne cache plus une certaine impatience. Selon l’organisme, les obstacles mis en avant par beIN Sports ne devraient pas justifier un tel retard dans le paiement, d’autant que DAZN, qui couvre d’autres rencontres de Ligue 1, a effectué son versement avant même le début de la saison. Cette situation est d’autant plus préoccupante que le calendrier de distribution des droits prévoit des paiements réguliers tout au long de la saison comme le rappelle le journal L’Equipe : « dans l’échéancier en faveur des clubs, il est prévu que 24 % des droits soient distribués en août, 24 % en novembre, 24 % en février, 6 % en mai et 22 % en juillet ».
Cette tension commence à se répercuter sur les clubs eux-mêmes. Lors d’une réunion récente, plusieurs dirigeants de clubs ont exprimé leur mécontentement face à cette situation, d’autant plus que les finances des équipes dépendent largement des versements prévus par les diffuseurs.
L’attente prolongée du versement des droits TV place la LFP et les clubs dans une situation délicate. Alors que la prochaine échéance de paiement est prévue pour novembre, l’avenir financier des clubs pourrait être compromis si beIN Sports ne respecte pas rapidement ses engagements.
Le diffuseur, de son côté, est sous pression pour régulariser la situation et éviter de compromettre sa relation avec la LFP et les clubs. Si les discussions ne parviennent pas à débloquer la situation, il est possible que cette crise prenne une tournure plus sérieuse, impactant non seulement les finances des clubs, mais aussi la réputation de beIN Sports en tant que partenaire de la Ligue 1… et celle de Nasser al-Khelaïfi, le président du PSG et de… beIN Media Group. Nous n’en sommes toutefois pas encore là…