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·12 December 2024
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Interrogé sur l'actualité chaude du moment, à savoir la potentielle volonté du gouvernement démissionnaire de dissoudre plusieurs groupes de supporters dont des associations stéphanoises, Olivier Dall'Oglio a longuement répondu sur le sujet ce jeudi en conférence de presse.
Le coach stéphanois rappelle dans un premier temps l'ambiance formidable qui règne à Geoffroy-Guichard mais se pose comme un fervent opposant à la violence dans les stades : "Le regard que j’ai là-dessus ? C’est difficile à dire. Ce n'est qu’une éventualité. Saint-Étienne les tribunes, c’est la fête ! Il y a juste à faire attention aussi, c’est toujours pareil, sur les fumigènes etc il y a certaines lois qui sont mises en place mais effectivement quand on vient à Saint-Étienne, et je vois même certaines personnes qui ne sont pas spécialement fans de football mais qui viennent voir un spectacle à Geoffroy quoi ! Quoiqu’il advienne, il y a un public de feu et il faut le conserver. Le football c’est dans les stades !
Après, en ce qui concerne les débordements, la violence, on ne peut pas être pour. Ce n’est pas ce qu’il faut montrer aux jeunes. Ici, il y a les grands-parents, les parents et les petits-enfants. Ce n’est pas dans tous les stades qu’il y a les enfants en fait. Ça se transmet et il faut absolument garder ça, absolument ! C’est l’essence même du football. Il ne faut pas le tuer en prenant des décisions trop rapides, mais il faut aussi faire attention à ce que les parents ne disent pas à un moment donné que c’est trop violent et qu’ils ne veulent pas amener leurs enfants. Il faut trouver quand même un juste milieu à ça. C’est peut-être pour ça que certaines instances aussi menacent.
J’ai vu des supporters d’autres équipes venir ici, se battre et repartir sans avoir vu le match, je ne vois pas le sens. Je ne trouve pas ça sensé, vous non plus, personne. Des fois on n’ose pas le dire mais c’est quand même ça : un match de football ça se vit dans un stade avec la ferveur qu’il y a ici à Geoffroy mais sans les débordements. On parlait d’équilibre tout à l’heure (par rapport à la façon de jouer des Verts, ndlr), il faut trouver un équilibre là-dedans mais surtout qu’on garde ce côté familial : des garçons, des filles, des tout-petits et que ça continue comme ça, que ça continue à se transmettre. Il faut faire attention, c’est peut-être fragile, il ne faut pas le perdre, c’est essentiel. C’est ce qui me fait un petit peu peur, je ne le vois pas ici mais je sais que dans certains autres stades, les parents n’amènent pas leurs enfants. Ça c’est malheureux. Je suis content de voir des enfants, des adolescents dans les Kops ici."
Olivier Dall’Oglio poursuit et confie être en faveur des sanctions individuelles plutôt que collectives : "Je pense que c’est un problème de la société aujourd’hui. Il faut savoir sanctionner quand il faut sanctionner. Mais sanctionner individuellement, il y a toujours des personnes qui vont emmerder les autres mais c’est souvent un très petit pourcentage, il ne faut pas laisser ces personnes tuer le football, c’est important. Si on doit sanctionner des personnes, on doit les sanctionner individuellement. Je sais que c’est difficile, on en a déjà parler plusieurs fois avec des personnes de la sécurité, ce n’est pas évident mais il faut arriver à ça."
L'entraineur de l'AS Saint-Étienne en remet une couche ensuite sur la violence : "Oui j’ai été surpris de voir que Saint-Étienne puisse être concerné par ce genre de mesure. Si ce genre de mesures arrive là, c’est qu’il y a des débordements quelque part. Traitons les débordements, essayons de discuter un petit peu avant de peut-être prendre des grosses sanctions. Je pense qu’aujourd’hui, les personnes qui prennent des décisions préviennent. Peut-être qu’ils sont en train de nous prévenir : ça peut nous tomber dessus. Attention.
Après, il faut que tout le monde soit un peu plus raisonnable sur certains aspects aussi. On ne peut pas faire tout et n’importe quoi sous prétexte qu’on est un supporter d’un club. Il y a quand même des limites et je trouve qu’on dépasse parfois les limites, du moment qu’on arrive dans la violence, je ne vois pas l’intérêt. On peut être un grand supporter sans mettre de la violence constamment. Je sais que tout le monde n’est pas d’accord avec moi, je le sais, il n’y a pas de problème, mais moi c’est mon avis. Ce qui me plait moi, c’est le football et le football c’est un spectacle. Quand on va à un spectacle, on n’a pas envie de se retourner pour voir s’il y a un danger dans notre dos, ce n’est pas l’idée première."
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Sur l’interruption du match en fin de rencontre face à Marseille,Olivier Dall’Oglio s’exprime brièvement avant de tendre la perche à son attaquant, Ibrahim Sissoko, présent aujourd’hui à ses côtés en conférence de presse : "Ce n’est jamais très bien. Ce sont même des questions des questions qu’on peut poser aux joueurs. En tout cas nous on sait très bien que si ça ne plait pas aux joueurs, ça ne va pas nous plaire à nous." Ibrahim Sissoko s’exprime à son tour et se montre plutôt clair : "Bah ça fait chier, clairement ! Ça fait chier, on s’arrête pendant plusieurs minutes à attendre, on ne sait pas ce qu’on attend, donc non c’est relou (sic) ! Déjà ça coupe le match et en plus ça fait chier tout le monde !"