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·23 May 2025
ASSE : "Les dirigeants naviguent à vu"

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L'argent n'a clairement pas suffi à Saint-Étienne pour performer en Ligue 1. Malgré plus de moyens et un nouveau projet, le club du forez ne s'est pas révélé en capacité de se maintenir dans l'élite. Faute à une incompétence des nouveaux dirigeants de l'ASSE ou à un problème d'adaptation ? Analyse dans notre dernière vidéo.
Une montée en Ligue 1 au terme d'une saison en dent de scie, puis un rachat tant attendu officialisé dans la semaine qui suit. Le mois de juin 2024 sera sans doute inoubliable pour les supporters des Verts, au contraire de la saison qui en découlait.
Pourtant, rapidement, les nouveaux dirigeants stéphanois mettaient la main à la poche pour satisfaire leur ambition. Le board sortait le chéquier l'été dernier (23M€), avec la somme de 10 millions d'euros sur Lucas Stassin ou de six millions sur Davitashvili. Mais sur le rectangle vert, l'argent ne fait pas autorité. Au point où les dirigeants stéphanois limogeaient Olivier Dall'Oglio à la mi-saison, incapable d'accrocher des résultats avec un effectif dont il tirait pourtant le meilleur sept mois plus tôt. Avec Eirik Horneland aux manettes, les Verts marquent davantage, mais encaissent autant. 77 pions en 34 rencontres, rien que ça. Symptôme incurable d'une équipe qui descend en Ligue 2. Et ça n'a pas manqué. Au bout d'un maigre suspense, l'ASSE descendait après une ultime défaite face à Toulouse (2-3).
Avec le 12e budget du championnat, l'ASSE prétendait pourtant à mieux. Mais la nouvelle direction, souvent jugée trop molle, voire passive, ne semble pas avoir mesuré le niveau exigé pour exister en Ligue 1.
Pour la première fois de son histoire, l'ASSE retrouve la seconde division une saison après l'avoir quittée. Comme début, Kilmer Sports Ventures ne pouvait pas faire pire. Reste à savoir si les dirigeants stéphanois sauront apprendre de leurs erreurs.
"Le plan, lui, ne va pas changer, analysait alors Romain dans notre dernière vidéo. Peut-être qu’il va s’accélérer, qu’il va être renforcé. En tout cas, les premiers échos qu’on a, c’est qu’il va y avoir de l’argent qui va être investi. (...) Il y aura des investissements, ça, je n’ai pas d’inquiétude là-dessus." Pour autant, il n'est pas certain que KSV remette en question son modèle de recrutement pour la saison prochaine. "Par contre, je ne les vois pas changer de modèle, ajoute-t-il. Recruter un joueur de 30 ans, je n’y crois pas une seconde. La question, c’est : est-ce qu’avec Eirik Horneland et une équipe pleine de petits jeunes, ça va suffire pour s’en sortir en Ligue 2 ? Franchement, j’attends de voir."
En attendant, le logiciel du mathématicien Jaeson Rosenfeld a coché le nom de Robin Risser pour la saison prochaine.
De prime abord, la première saison sous l'ère KSV semble avoir avant tout servi de transition dans le "projet long terme" vendu aux supporters. Le trio, composé de Gazidis, Rosenfeld et Fahmy, n'a pas réalisé d'action concrète en onze mois à sa tête, hormis la nomination d'Eirik Horneland. Sur cette question, l'ancien dirigeant de l'AC Milan, se justifiait en décembre dernier : "Prendre de mauvaises décisions dans l'urgence peut coûter cher sur le long terme. Beaucoup de clubs tombent dans ce piège."
Épaulé par le triumvirat Soucasse-Perrin-Rustem, le trio découvre encore le football français. "Tu peux mettre un ingénieur dans une entreprise ou une autre, s’il ne connaît pas le contexte, il sera à côté de la plaque. Les mettre à Sainté, dans un environnement qu’ils découvrent complètement, forcément, ils sont perdus. Quand tu écoutes les retours en interne, tu vois bien qu’ils naviguent à vue. (...) Il y a eu de vraies avancées, c’est bien plus structuré, et c’est devenu central. Mais malgré tout ça, il manque encore des gens qui connaissent la Ligue 1, la France, et surtout Saint-Étienne."
Et pour preuve, la nouvelle direction a misé sur des paris pour espérer accrocher en Ligue 1. Le milieu de terrain Igor Miladinovic en constitue le meilleur exemple, racheté pour trois millions d'euros et n'ayant disputé aucun match en Ligue 1 à la fin de la saison. Des changements sont logiquement attendus, au moin pour mieux comprendre le championnat. "On entend depuis plusieurs semaines qu'il y a la volonté de garnir la cellule de recrutement. (...) Il y a trois ans, après la relégation, Batlles arrive une semaine plus tard… et il n’y avait aucun plan. Là, au moins, les dirigeants ont travaillé sur deux scénarios, Ligue 1 et Ligue 2. On peut espérer que ça avance. Et on peut vous le dire : il y a déjà des joueurs sur lesquels ça négocie déjà."
Mais pour autant, le meilleur est à venir. Après une année d'observation, qui s'est certes soldée par une relégation, les dirigeants stéphanois pourraient passer à l'action sur des postes clés. "Il manque quand même un maillon dans cette organisation : un vrai directeur sportif, qui prenne pleinement sa place. Aujourd’hui, ceux qui décident, c’est Huss Fahmy et Jaeson Rosenfeld. Mais on va pas se mentir : ce ne sont pas des connaisseurs de ballon."
Un maillon manquant, qui pourrait être rapidement comblé. Le nom d’Antoine Sibierski serait évoqué en interne, à en croire les informations de Foot Mercato. L’actuel directeur sportif de l’ESTAC séduit par sa capacité à réorganiser un club en crise. Une signature qui arrive à point nommé pour la direction Stéphanois : "Il va falloir aller chercher un vrai directeur sportif. Et remettre Loïc Perrin sur des missions qui lui correspondent mieux. Il faut quelqu’un qui soit capable de leur dire : “Non, ça, ce n'est pas pour nous. Ce qu’il nous faut, c’est ça.”."
En attendant, la troupe à Ivan Gazidis a tout l'été pour préparer l'AS Saint-Étienne à son retour en Ligue 2. Wait and see...