Hacmen
·27 July 2025
40 ans de passion ciel & marine à travers l’objectif de Damien Patard !

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·27 July 2025
Sa passion pour la photo, pour le club doyen, ses meilleurs souvenirs et son avis actuel sur le club… Merci à Damien Patard, photographe et supporter havrais d’avoir répondu à nos questions !
Bonjour à tous, Damien Patard, enseignant de profession dans les quartiers nord du Havre. Et photographe par passion le reste du temps. Je suis d’abord auteur-photographe. C’est à dire que j’expose et vends mes tirages, plutôt artistiques. Mais j’ai aussi la chance d’être un des photographes du HAC, ce qui me permet de combiner deux passions : la photo et le sport. Je pense que c’est surtout de cette activité dont nous allons parler.
Mes plus lointains souvenirs remontent à 1985 et la fameuse montée du HAC lors du match face à Mulhouse et ce but de Pascal Pain !
Mes plus lointains souvenirs remontent à 1985 et la fameuse montée du HAC lors du match face à Mulhouse et ce but de Pascal Pain. J’avais 10 ans. Ensuite, je suis allé au HAC, comme on dit, très régulièrement avec mon père et mon oncle. Je me suis abonné en cours de saison en 1991 lors de la seconde montée du HAC. J’avais 16 ans et je pouvais aller seul au stade. A cette époque, j’assistais à tous les matches. Et en décembre, face à Marseille, il n’était plus possible de voir le match car Deschaseaux affichait complet… sauf si on s’abonnait.
J’ai été abonné jusqu’en 2012, période pendant laquelle je n’ai pas dû rater beaucoup de matches. En 2012, pour des raisons personnelles et familiales, j’ai cessé d’aller au stade physiquement à chaque match. J’ai aussi eu du mal à digérer le passage de Deschaseaux au Stade Océane qu’il m’a fallu apprivoiser. La traversée du désert a duré une dizaine d’années pendant lesquelles j’ai davantage suivi le HAC à la télé qu’au stade. Et j’ai eu le nez creux : je me suis réabonné en 2022 l’année de la dernière montée en L1.
Je suis donc assidûment le HAC foot depuis 40 ans… Je ne peux vraiment expliquer comment est né cet amour : en allant au stade simplement je pense. Des souvenirs se gravent, des émotions naissent. Et peu à peu, il devient difficile de s’en passer, peu importent finalement les résultats.
J’ai toujours fait de la photo, petit avec des appareils jetables, puis un petit argentique puis ado avec des pellicules APS. Plus jeune, au début des années 2000, avant l’apparition de Facebook, j’ai aussi été un membre actif de la blogosphère havraise avec un blog sur l’histoire du Havre avant guerre. A partir des années 2008-2009, Facebook est apparu. Les premiers blogs de photographes sont devenus des pages Facebook. Et j’ai également peu à peu abandonné mon blog, qui demandait du labeur et des recherches fouillées pour passer à des publications plus immédiates et faciles : des photos.
J’ai investi dans un premier reflex puis peu à peu ai commencé à me documenter sur la photo, afin de faire des photos plus personnelles, plus techniques, un peu moins comme tout un chacun. Je considère que je “fais” vraiment de la photo depuis 2010 et mes premiers clichés exposables. J’ai alors créé ma page photo Facebook et commencé à montrer mes photos.
J’ai aussi déjà couvert du sport dès cette époque en suivant les années fastes du HAC Handball à l’époque des Bougeant. A partir de 2014, j’ai adhéré au club photo Regards et Images à Montivilliers. Je suis devenu membre de la FPF (Fédération photographique de France) et ai commencé à participer à mes premiers concours nationaux puis internationaux.
Mes premiers clichés remontent aux années 2010-2012, à Deschaseaux. Je photographiais depuis les tribunes. Lorsque je me suis réabonné en 2022, j’ai de nouveau photographié depuis les tribunes. J’arrivais à faire rentrer l’appareil à chaque fois sans difficulté, simplement en le montrant aux gars de la sécurité. Puis lors d’un match plus agité, contre Nîmes, le responsable de la sécurité du HAC a repéré mon appareil en faisant le tour du terrain.
Il m’a dit que la ligue interdisait les appareils professionnels en tribunes, que je n’aurais jamais dû pouvoir entrer avec… Nous avons un peu échangé et il m’a donné le contact de la personne au HAC qui gérait les accréditations. J’ai commencé à faire des demandes, souvent restées lettres mortes. La fin de saison approchait et j’ai continué à entrer en tribunes avec l’appareil. Parallèlement, j’ai commencé à couvrir les U19 féminines puis l’équipe première féminine. J’ai obtenu une accréditation à l’année.
Lors de la montée, je n’ai pas pris l’appareil pour le premier match des garçons tout en continuant à demander des accréditations. Je ne voulais pas risquer de me voir retirer mon accréditation pour les filles.
Lors du second match à domicile, face à Lorient, j’ai obtenu ma première accréditation. Comme à chaque match, les photographes accrédités par le HAC envoient leurs photos à la cellule communication après le match, ce que j’ai fait. J’ai alors bénéficié d’un heureux concours de circonstances. Suite aux départs ou au non remplacement de quelques photographes, le HAC m’a appelé pour collaborer. L’accréditation au match s’est transformée en accréditation à l’année : l’aventure commune était lancée. Cela fait maintenant 3 ans que cela dure…
Comme évoqué précédemment, le hand. Mais aussi le basket, la danse, le badminton, le tennis, l’équitation… Les opportunités et les possibilités sont multiples.
Seulement, l’emploi du temps n’est pas extensible et on doit aussi savoir jongler entre les contraintes professionnelles, familiales et la passion. Depuis le début de l’aventure avec le HAC, je ne photographie donc quasiment que le foot en me consacrant aux équipes premières féminine et masculine du HAC malgré de nombreuses demandes aux étages inférieurs, ou dans d’autres sports.
Non, aucune. Même préparation, même matériel, mêmes contraintes techniques. Et quoi qu’on en dise, même vitesse pour shooter… La différence se fait plutôt sur ce qui est autorisé ou non en bord de pelouse. Les zones techniques photographes ne sont pas exactement les mêmes. Chez les garçons, on a une place ( derrière les buts ), on s’assoit et on ne peut changer de place qu’à la mi-temps.
Chez les filles, les possibilités de mouvement sont plus libres : on peut rester debout, on peut photographier depuis la zone latérale alors que c’est interdit chez les garçons, on peut changer de place en cours de match.
Pour les clichés “classiques” ( portraits, conduites balle au pied… ), oui. Pour les clichés “uniques” ( buts, émotions, explosion de joie après un but… ), je ne le sais qu’en regardant dans l’écran LCD de mon appareil. Je vois tout de suite si elle est ratée ou non. Mais je ne pourrais confirmer la netteté parfaite qu’en la visionnant sur l’ordinateur, après le match.
Comme je n’ai pas de demandes du HAC pour un envoi immédiat de mes photos ( ils ont leurs propres photographes et vidéastes salariés dans le service communication pour alimenter les réseaux ), j’ai tout le loisir de trier et sélectionner mes photos à tête reposée en après match.
A mes yeux, la chose la plus folle est peut-être d’avoir eu Chancelle Effa Effa comme élève il y a 10 ans et de pouvoir aujourd’hui la photographier en bord de pelouse en Arkema Première Ligue.
Je ne vois rien de bien extraordinaire ! Avoir quelques beaux résultats en concours photo avec certains clichés pris au stade peut-être… Mais je dirais surtout avoir fait de belles rencontres, autour du foot essentiellement ( commerciaux, animateurs, partenaires, répondre à des interviews pour HACMEN… ). Plus sérieusement, je photographie régulièrement des joueurs/joueuses en avant ou après match mais comme je ne suis absolument pas dans le côté fan ( et que je suis surtout en train de bosser ), je n’ai jamais demandé de selfies, de maillots ou autres.
A mes yeux, la chose la plus folle est peut-être d’avoir eu Chancelle Effa Effa comme élève il y a 10 ans, d’avoir toujours cru en son potentiel ( et ce n’est pas fini… ) et de pouvoir aujourd’hui la photographier en bord de pelouse en Arkema Première Ligue.
J’ai deux boitiers identiques : deux Nikon D500, réglés à la même heure, à la seconde près, ce qui me permet de passer d’un boîtier à l’autre, tout en faisant en sorte que mes photos soient toujours rangées dans l’ordre chronologique de prises de vue. L’un est monté avec un objectif Sigma 150-600 sport, l’autre avec un Nikkor 70-200, f/2,8. Pour les intérieurs, je monte un 17-55, f/2,8 et j’utilise un flash cobra.
Plus que les actions, j’aime saisir les émotions !
A mon sens, tant que le travail est propre, il n’y a pas de bons ou de mauvais photographes. Il y a des photographes qui plaisent plus que d’autres, par leur traitement, leurs cadrages etc… Et il y a des photographes qui répondent à la commande qu’on leur passe. Pour ma part, en photographie sportive, ma commande est davantage de la photographie de reportage que de la photographie esthétique.
D’autres, comme Rémi Santerne dans les photographes locaux, sont davantage sur le deuxième volet. Je rends mon reportage dans la nuit. Souvent entre 300 et 400 photos entre celles que je publie et celle exclusivement à l’usage du HAC. Je n’ai donc pas le temps de traiter mes photos une à une, individuellement.
Je dirais qu’un bon photographe sportif a peu de déchet pour pouvoir publier vite, quasiment sans retouche. En revanche, lorsque j’utilise une photo en concours, je vais lui appliquer un traitement beaucoup plus personnel, pour lui ajouter une plus-value. À titre personnel, plus que les actions encore, j’aime saisir les émotions.
Mes projets sont davantage des projets d’exposition, mais pour l’autre volet de ma pratique : celle d’auteur photographe. Concernant la photographie sportive, elle est liée au temps dont je dispose : forcément limité… J’ai néanmoins quelques idées dans un coin de ma tête, mais comme tu dis… pour plus tard !
J’ai un naturel assez réaliste mais toujours optimiste. Alors je dirais, forcément difficile mais pourquoi pas avec une belle issue à la fin. C’est ce que tout le monde souhaite.
Il y a eu quelques ajustements chez les filles, avec la perte de Laurie ( Cance ) notamment. Mais il y a eu des arrivées au milieu où beaucoup de choses se jouent chez les filles. Il est difficile de prévoir l’issue de ce championnat avec des écarts qui se resserrent chaque saison entre le 4e place et la dernière. L’OM a un recrutement intéressant parmi les promues mais je pense que les filles peuvent raisonnablement viser une 8e voire une 7e place. Après, chaque saison apporte son lot de surprises, positives ou négatives… Je n’imaginais pas Reims descendre en début de saison l’an passé, pas plus que Dijon faire un top 4.
Chez les garçons, une troisième 15e place serait parfaite. La refonte du groupe rend les perspectives plus difficiles à lire : comment s’intégreront et exploseront ( ou non ) les recrues qui n’ont pas une grande expérience à ce niveau ? Quid de nos hommes forts de l’an passé ? Seront-ils toujours là fin août ? S’ils partent, par qui seront-ils remplacés ? Mais tant que rien n’est joué, tout est à jouer. C’est à la fin de la saison qu’on fera les comptes mais j’ai une grande confiance en l’équipe dirigeante, en Didier et en l’esprit qu’ils impulseront au groupe : toujours avancer, ne jamais rien lâcher !