« Un certain nombre de dossiers sont entre les mains de la justice », Olivier Létang revient sur les finances du club | OneFootball

En grande difficulté financière en 2020, c’est Olivier Létang qui est chargé de redresser les finances du LOSC. Mission réussie cinq ans plus tard puisque toutes les dettes sont soldées. Une course, alors, lors de ces dernières années pour que le club nordiste ne meure pas.

400 millions d’euros de dette

Alors qu’il attend de voir éclore les nouveaux Lény Yoro et Ayyoub Bouaddi, Olivier Létang revient également sur la gestion du LOSC depuis son arrivée dans l’émission HORS JEU. Aujourd’hui bon élève financier, Lille était autrefois l’un des clubs les moins bien gérés de Ligue 1. « C’était déjà le cas l’an dernier (de terminer la saison en positif au niveau financier), ça va de nouveau être le cas pour la saison 2024-25. Le LOSC a fêté ses 80 ans le 24 novembre 2024, mais il aurait dû mourir à 77 ans. On avait un niveau de dette qui était faramineux, plus de 400 millions d’euros. On est désendetté depuis octobre 2024.

C’est un modèle de gestion qui nous permet d’aborder l’avenir avec sérénité. Vigilance aussi, parce que quand on suit le feuilleton des droits télé, ce que l’on fait c’est extraordinaire puisqu’on le fait (le LOSC) avec beaucoup moins de moyens que les autres. Ça fait partie de notre responsabilité, de ma responsabilité en tant que président, de prendre soin du club et de faire en sorte qu’il soit pérenne. On ne peut pas mettre un club en danger parce que le club fait partie du patrimoine d’un territoire, suivi par une communauté à qui on apporte beaucoup d’émotions, de la fierté. Prendre soin du club d’un point de vue économique c’est pour moi quelque chose qui est très important. »

La reconstruction

Mais ce n’a pas été un long fleuve tranquille pour que le LOSC rembourse toutes ses dettes. « Le club, on l’a repris, on ne l’a pas racheté. Donc on avait accès à un certain nombre d’informations, mais pas toutes. Donc on a eu un certain nombre de surprises complémentaires. Il y a toujours aujourd’hui un certain nombre de dossiers entre les mains de la justice, parce qu’il y a eu des choses qui ont été faites et qui sont contraires au cadre légal, et au détriment du club. Ça a été assez particulier au début. Il a fallu apporter beaucoup de force, une vision, une stratégie et tenir le cap pour rétablir cette situation. »

Gérer un club de Ligue 1

Pour Olivier Létang, il était obligatoire de remettre Lille sur le devant de la scène. « On ne peut pas mettre un club en danger. J’ai la chance, et je suis très fier aujourd’hui, d’être le président du LOSC. Je suis l’héritier de ceux qui étaient là avant. Un jour je laisserai la place. Ce que je veux, c’est transmettre le club dans de très bonnes conditions à celui qui arrivera. Ce club, c’est un club formidable. Il a célébré ses 80 ans, il était là avant moi, il sera là après moi et on doit tous en prendre soin.

Le football est devenu plus que du football. Aujourd’hui, il y a de plus en plus de monde dans les stades, on est passé chez nous de 33 mille spectateurs de moyenne pour les matchs de Ligue 1 à plus de 42 mille aujourd’hui. Il y a un engouement, un soutien. Ce sont (les stades) les cathédrales et les lieux de culte modernes. On a une vraie responsabilité, moi en tant que président, je suis le premier à avoir cette responsabilité de prendre soin (du club). J’adorerais garder mes joueurs, je ne suis pas content de vendre mes joueurs, mais il y a des moments où ce n’est pas possible. On doit le faire pour des raisons économiques. »

Le LOSC fait aujourd’hui partie des clubs les mieux gérés de Ligue 1, notamment grâce à Olivier Létang. Mais avant de laisser sa place en tant que président du club nordiste, il faut déjà terminer cette saison. Le 30 mars à 20h45 c’est le retour du championnat français avec un tant attendu derby du Nord. De quoi démarrer le sprint final sur les chapeaux de roues.

Mathieu LANGLET

Crédits photo : Anthony Bibard/FEP/Icon Sport