Troyes : du repêchage au maintien en Ligue 2, la fabuleuse renaissance de l'ESTAC | OneFootball

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·14. Mai 2025

Troyes : du repêchage au maintien en Ligue 2, la fabuleuse renaissance de l'ESTAC

Artikelbild:Troyes : du repêchage au maintien en Ligue 2, la fabuleuse renaissance de l'ESTAC

Promis à une saison 2024-2025 galère en raison de son repêchage en Ligue 2 de dernière minute, l'ESTAC a finalement défrayé les pronostics. Malgré un début d'exercice à la hauteur du sort censé leur être réservé, Troyes et son entraîneur Stéphane Dumont ont redressé la barre sans faire de bruit, jusqu'à obtenir son maintien en deuxième division. Retour sur les derniers mois traversés au stade de l'Aube.

Des joueurs tombent à genoux, des bras se lèvent, les sourires toutes dents dehors se multiplent. Au stade de l'Aube, l'arbitre Remi Landry vient à peine de faire retentir le coup de sifflet final que la libération prend le pas sur tout un club revenu de loin : l'ESTAC. En ce vendredi 25 avril, le club aubois entraîné par Stéphane Dumont vient tout juste de dominer l'USL Dunkerque, demi-finaliste de la Coupe de France et longtemps à la lutte pour la montée avec Lorient, le Paris FC et Metz, pour officialiser son maintien en Ligue 2. Un penalty inscrit par l'ancien Rémois Nicolas De Préville (39e) a suffi au bonheur troyen pour s'éviter une troisième relégation consécutive.


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Double relégation et repêchage

Car oui, au printemps 2024, à l'issue d'une saison conclue en pugilat, Troyes est officiellement relégué en National pour la première fois depuis 2010. Quatorze ans après, le choc est immense pour tout un club passé sous le giron du City Football Group en 2020 et encore en Ligue 1 la saison précédente. Une double descente d'autant plus amère qu'elle intervient lors de la dernière saison à 20 équipes en Ligue 2. Dix-septième, l'ESTAC a beau avoir laissé trois formations derrière, la position est insuffisante pour se maintenir ... Tout du moins, dans un premier temps. Car les malheurs des Girondins de Bordeaux, douzièmes sur la ligne d'arrivée, sont scrutés de près. À raison. Le club au scapulaire est rétrogradé en National, puis National 2 et laisse une place vacante dans l'antichambre du football français. En tant que premier relégable, Troyes est officiellement repêché le 30 juillet 2024.

"L'ESTAC a pris connaissance de la communication ce jour de la Ligue de football professionnel validant notre budget pour la Ligue 2 BKT. Avec cette décision, l'ESTAC est repêchée pour la saison 2024-2025. Nous prenons la mesure de cette décision et travaillons dès aujourd'hui pour constituer une équipe qui se battra avec ambition et représentera Troyes avec humilité", communique brièvement le club aubois. Sans fanfaronnade. Et avec même une pensée pour Bordeaux, ses joueurs et ses salariés. Car à Troyes, tout le monde est bien conscient de la tâche immense qui se présente, à savoir jouer des coudes dans un championnat pour lequel il n'est pas assez armé, avec en ligne de mire l'espoir d'un maintien qui paraît illusoire. Pas d'euphorie dans les rangs aubois donc.

Changement de coach ... 4 jours avant le début de saison

Encore moins lorsque, le lundi 12 août, soit quatre jours avant le coup d'envoi de la saison par un déplacement à Guingamp, l'entraîneur David Guion ... est remercié. En place depuis décembre 2023, le technicien est remplacé aussitôt par Stéphane Dumont, tout juste sorti de trois belles saisons à l'En Avant. Le coach de 41 ans est lui aussi conscient du défi qui se dresse devant lui. "Je sais où je mets les pieds, le projet me plaît, l’idée de reconstruire me rappelle le contexte dans lequel je suis arrivé à Guingamp, après une saison où le club a flirté avec la relégation, il y avait eu beaucoup de départs. La mission sera de ramener de la stabilité à Troyes. Les valeurs affichées ici correspondent à ce que je suis", se confie-t-il le lendemain même à Libération Champagne.

L'ancien joueur du LOSC, qui appelle à "retrouver de la sérénité et une image positive du club", fait alors profil bas. "Le début de saison est compliqué, avec trois déplacements dont deux en Corse et un seul match en août au Stade de l’Aube à huis-clos. (...) On a un effectif qui va encore fluctuer, des suspensions à gérer", ajoute-t-il. Bref, rien d'idéal. Et le jour-j au Roudourou, ça se ressent. Face à son ex-formation, Stéphane Dumont et sa toupe sont giflés (0-4), avant d'être dominés par Clermont (0-1) et Ajaccio (1-2). Trois journées, trois défaites et un onze de départ bricolé comme il le peut. Un début de saison cauchemar en principe, mais attendu. Alors le technicien troyen calme le jeu, tempère : il n'y a pas encore le feu à la demeure.

Le déclic

"On subit, enfin, on subit de manière positive, parce qu’il y a trois semaines, le club n’était pas préparé à la Ligue 2, aujourd’hui, on s’adapte à ça. (...) Pendant ce temps-là, on doit continuer à améliorer l’équipe, les joueurs, et on verra ce qui se passera d’ici dix jours", indique-t-il en conférence de presse à la fin du mois d'août. À la fin du mois d'août, banco : son équipe décolle enfin, en prenant un point à Bastia (0-0). Mais l'allant s'essouffle aussitôt : Rodez (0-3) puis Annecy (0-1) collent le repêché aubois à la dernière place. Une position que les partenaires de Renaud Ripart ne vont plus occuper pendant très longtemps.

Le 28 septembre, au soir de la 7e journée, ces derniers font coup double en dominant Metz (2-1) : première victoire de la saison pour eux et première défaite pour les Grenats. "Les joueurs avaient besoin de ça, les joueurs méritaient ça depuis un petit moment. Depuis le début de saison on était très mal payé. Ici, dans ce stade, ce n’était pas facile depuis un petit moment. On sentait comme une sorte de fatalité à chaque fois qu’on rentrait sur la pelouse. (...) On avait besoin d’un match comme ça où on s’accroche, où on s’arrache, un vrai match ou les joueurs finissent fatigués, au bout d’eux-mêmes mais avec la victoire au bout", se félicite Stéphane Dumont après cette grande première. Le technicien troyen évoque même un "déclic" pour son groupe.

Troyes trace sa route

Avec un peu de patience, il voit juste. Après deux nouvelles défaites (les sixième et septième en 9 journées), l'ESTAC entre dans une période faste et lance pour de bon sa saison. Durant l'automne jusqu'en début d'année 2025, le club aubois ne perd qu'une fois, gagne plusieurs matchs et trace sa route en Coupe de France. Metz (L2) à nouveau puis Rennes (L1) ensuite tombent au stade de l'Aube. Mais pas le Stade Brestois européen d'Éric Roy, qui déjoue le piège en huitièmes de finale (1-2).

Le parcours reste magnifiquement honorable et au-delà des attentes. Le travail de longue haleine du staff, axé sur "l’état d’esprit, la mentalité, le souci d’appartenance au logo et à une équipe", paie en tout cas ses fruits. Le tout, grâce à quelques cadres essentiels dans ce renouveau : Xavier Chavalerin, Adrien Monfray, Youssouf M’Changama ou encore Renaud Ripart. En janvier, ce dernier est d'ailleurs privé de la fin de saison en raison d’une rupture du ligament croisé survenue en championnat. Coup dur. Mais la jeunesse prend le relais.

À l'Aube d'une nouvelle ère

Le milieu Martin Adeline, l'ailier Cyriaque Irié, le défenseur central Junior Diaz, ... arrivés l'été dernier, tous se sont révélés et ont pris leur responsabilité pour guider une formation qui n'a plus occupé la zone rouge depuis la 15e journée. Hormis une mauvaise passe en janvier (3 défaites consécutives), Troyes trouve son rythme de croisière et remporte des rencontres capitales face à des concurrents comme Caen (3-0), Martigues (2-1), Pau (2-0) ou Clermont (2-0). Tout en renouant le lien avec un public sevré d'engouement depuis bien trop longtemps. Puis, la libération du vendredi 25 avril et le succès contre Dunkerque, synonyme de maintien. Après le coup de sifflet final, Nicolas Lemaître savoure le dénouement : "C'est de la joie ! (...) La saison a été longue, difficile. Par moment, il y a eu des doutes", reconnaît le portier troyen, aux commandes d'une des meilleures défenses de Ligue 2 en 2025. C'est dire les progrès.

En poste depuis octobre dernier, le président Edwin Pindi tient quant à lui à "féliciter l’ensemble du club, l’effectif, le staff. On doit se souvenir d’où l’on vient, c’est une vraie satisfaction. On a réussi à devenir plus réguliers au fil des matches, on a vu des belles choses, du talent… Mais on a aussi vu des valeurs collectives, on est allés chercher ce maintien tous ensemble. C’est la victoire de tout un groupe. On va pouvoir préparer la saison prochaine de manière plus sereine, en regardant droit devant et avec le sourire", se réjouit le dirigeant, dont l'équipe a conclu sa saison de Ligue 2 par un ultime succès sur Amiens au stade de l'Aube le samedi 10 mai (1-0). Et à une dixième place au classement. Une savoureuse issue accompagnée par d'autres signes prometteurs à travers une formation qui se porte bien. Outre les U19 Nationaux, passés très près d'accrocher une place pour la phase finale, Troyes va figurer pour les playoffs du Championnat U17 National. L'ESTAC, à l'Aube d'une nouvelle ère ?

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