Portrait : Arnaud Bodart au LOSC, une doublure hors Standard | OneFootball

Après le départ de Vito Mannone, le puzzle des portiers lillois était incomplet. C’est désormais résolu, puisque ce mardi, le LOSC a officialisé la signature de la pièce manquante : Arnaud Bodart. Portrait.

Ancien portier du FC Metz, qu’il a quitté librement après six petits mois, Arnaud Bodart (27 ans) s’est engagé avec le LOSC. Son arrivée a été officialisée ce mardi 1er juillet par la formation lilloise, avec laquelle il est désormais lié pour les deux prochaines années, soit jusqu’en juin 2027. Le Belge, convoqué à plusieurs reprises avec les Diables Rouges, débarque à Lille pour succéder à Vito Mannone, parti libre. Il endosse le rôle de second derrière Lucas Chevalier dans la hiérarchie des portiers nordistes.

Liège, le Standard des Bodart

Né à Seraing le 11 mars 1998, Arnaud Bodart s’inscrit dans une tradition familiale bien établie. Fils et petit-fils de gardien, il marche dans les traces de son oncle, Gilbert Bodart. Portier emblématique de la cité ardente dans les années 1980-1990, « le Gil » comptabilise près de 449 matchs chez les professionnels, durant lesquels il inscrit 9 buts. Alors âgé de 8 ans, l’actuel numéro 2 des Dogues rejoint l’Académie Robert Louis-Dreyfus, aujourd’hui SL16 Football Campus, centre de formation du Standard de Liège. Il franchit les paliers un à un jusqu’à la signature de son premier contrat professionnel, paraphé en 2017, à 19 ans.

Bien qu’il ait hésité un certain temps entre le football professionnel et les études, le portier belge va rapidement savoir qu’il a fait le bon choix. Il connait sa première titularisation le 16 mai 2017 face au Waasland-Beveren, ce qui impressionne rapidement les fans liégeois, comme nous l’explique Basile, « Rouche » depuis 20 ans : « Il a joué ses deux premiers matchs en fin de saison 2016-2017 dans des play-offs où nous n’avions plus rien à gagner. Deux victoires dont un clean-sheet, des débuts prometteurs. »

Suite au recrutement de Guillermo Ochoa, c’est seulement lors de la saison 2019-2020 que le Sérésien retrouve les cages du stade Maurice Dufrasne. Cet exercice est synonyme d’explosion pour le wallon. Auteur de 35 matchs pour 40 buts encaissés, Arnaud Bodart s’impose en tant que portier titulaire chez les Rouches.

La saison 2020-2021 est celle de la confirmation. Au cours de cette dernière, il assoit la réputation des Bodart en tant que « portier-buteur ». Le 21 novembre 2020, le Standard de Liège reçoit Eupen. Mené 1-2 à la 96e minute, le club liégeois dispose d’une dernière opportunité afin d’arracher un point précieux. Boté par Nicolas Gavroy, le coup franc trouve la tête d’un défenseur, avant d’être repris par Collins Fai puis par Arnaud Bodart qui ajuste un gardien de but pour la première fois de sa carrière. Un moment dont se souvient très bien Basile : « Menés, à 10, face à un rival géographique, C’était magique. » Néanmoins, il déplore que le moment se soit déroulé dans un stade qui sonnait creux. « Mon plus grand regret, c’est surtout que cela se soit passé pendant la période du COVID-19 et donc le stade était vide, j’aurais voulu voir le stade s’enflammer de mes propres yeux et Arnaud Bodart aurait mérité ça. »

De chouchou à rejeté

Véritable mascotte auprès du public, ce statut s’explique aussi par son poste, selon Basile. « Le Standard a une grande histoire avec les gardiens de but (Preud’homme, Bolat, Ochoa), on a même eu Valdés (rire). » Il poursuit en ajoutant qu’« un joueur formé entièrement au club et liégeois de naissance avait tout pour être aimé et il l’a été. Je pense qu’en demandant à n’importe quel fan du Standard ce qu’il pense de Bodart, seul du positif ressortira. » Lors de la saison 2021-2022, le portier, alors âgé de 23 ans, est propulsé capitaine avant d’être écarté, la même saison, par Lukas Elsner.

Une décision qui fait suite à deux matchs de suite manqués, où le Belge est directement fautif sur deux buts encaissés en mars 2022. Ce n’est qu’au début de la saison 2022-2023 qu’il retrouve sa place de titulaire sous les ordres de Ronny Deila. Après un transfert avorté à l’été 2024, il est écarté pendant 7 mois, ce qui l’amène à envisager son futur vers de nouveaux horizons. Un départ au goût d’inachevé chez les Rouches. « Pour nous, c’était une fin amère. Il était vraiment le chouchou du club et, son contrat finissant, le club avait besoin d’argent ; ça s’est fini en eau de boudin. De plus, l’émergence d’Epolo, un autre jeune du club, l’a mis sur le banc. »

Pour rester encore en Belgique

Chez les Diablotins, Arnaud Bodart a évolué chez les U17, U18 ainsi que chez les Espoirs. En revanche, chez les Diables, il a été convoqué à 3 reprises par Domenico Tedesco sans jamais vivre la moindre sélection (difficile avec Thbaut Courtois ou Koen Casteels). En poste depuis le 24 janvier 2025, Rudi Garcia n’a pour le moment jamais appelé le natif de Seraing au Proximus Basecamp.

Première expérience en France

Le 9 janvier 2025, l’enfant du Standard quitte pour la première fois la cité ardente et la Belgique afin de s’engager au FC Metz pour une durée de 6 mois. Seulement 17 matchs auront suffi à Arnaud Bodart pour conquérir le cœur des Messins, comme nous l’explique Vincent, Grenat depuis plus de 10 ans : « Il est vite devenu le chouchou de Saint-Symphorien, il était super proche de nous. Quand on marquait, il se retournait pour célébrer avec nous. Puis, à la fin des matchs, il donnait très régulièrement ses gants ou son maillot. »

Le supporter messin poursuit en insistant sur l’état d’esprit du portier belge. « Il est admirable, par exemple, pendant sa blessure en fin de saison, il était là pour conseiller Pape Sy. » Grand artisan de la montée en Ligue 1 grâce à des performances marquantes face à Dunkerque ou à Guingamp, le Lillois, c’est comme ça qu’on peut l’appeler, va être regretté en Lorraine. « C’était le gardien idéal pour la saison de Ligue 1 à venir, on ne trouvera pas mieux. » Le Sérésien et le club lorrain voient, à l’issue de la saison 2024-2025, leur chemin se séparer en raison de divergences contractuelles.

Du football et de l’humain

Particulièrement efficace sur sa ligne, Arnaud Bodart se distingue dans sa capacité à lire le jeu et à réaliser des arrêts réflexes. Au-delà de ses capacités purement techniques, le portier lillois va mettre son expérience des compétitions européennes (12 matchs d’Europa League, 9 en 2020-2021 et 3 en 2019-2020), qu’il a accumulée tout au long de sa carrière, à disposition de l’effectif. Par ailleurs, son état d’esprit, souligné par tous ceux qui l’ont côtoyé de près ou de loin, révèle une personnalité humble et dévouée, dont les qualités s’étendent bien au-delà du rectangle vert.