Pascal Praud : “Bernard Lacombe ne connaissait pas le football, il était le football” | OneFootball

« Il incarne une époque que nous avons tant aimé, les shorts courts et les chaussettes baissées. La fin des années 70, le début des années 80, quand les Verts de Larqué ont réveillé le football en France, quand les Bleus de Platini ont allumé une passion qui brûle encore dans nos mémoires. Bernard Lacombe ne connaissait pas le football, il était le football, qu’il respirait jusqu’à la pointe de ses crampons. Avec lui meurt l’idée que le football est un jeu, que les attaquants sont des aristocrates, et les avants-centres les princes d’un sport devenu business mondial, quand il était il y a cinquante ans un artisanat provincial. Comme Henri Michel, comme Alain Giresse, comme Dominique Rocheteau, Bernard Lacombe n’a jamais quitté la France. Meilleur buteur de feu la première division, 38 sélections chez les Bleus, numéro 9 avec Lyon, Saint-Etienne, Bordeaux. Dirigeant, conseiller, mémoire de l’Olympique Lyonnais, aux côtés de Jean-Michel Aulas, l’homme-président qui a fait de Lyon un grand d’Europe. Bernard Lacombe résume 50 ans de football dans notre pays. Il illustre aussi un art de vivre qui passait par l’amitié, la fidélité et le rire. D’un célèbre attaquant il disait ‘chez lui, il n’y a que les cheveux qui bougent’ (Tony Vairelles, ndlr). D’un autre avant-centre maladroit, il rapportait qu’il avait oublié d’enlever les boites de chaussures. D’un troisième, qu’il fallait bosser à la NASA pour le trouver sur le terrain. Il disait aussi qu’il avait vu un de ses coéquipiers tirer des deux pieds à l’entrainement, mais en même temps. Bernard Lacombe était un Titi Lyonnais, qui parlait avec les mots de Michel Audiard. Il avait 72 ans, infiniment trop jeune pour mourir même s’il n’y a pas d’âge pour ça. Il n’y a pas d’âge non plus pour pleurer. J’ai une pensée pour Mireille son épouse, pour Sébastien et Arnaud ses garçons ».

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