Le Petit Lillois
·8. November 2024
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·8. November 2024
Lucas Chevalier, appelé pour la première fois avec l’équipe de France, débutait sa nouvelle vie ce vendredi. Il apparaissait devant les médias pour l’occasion, révélant ses premières émotions suite à cette première sélection chez les Bleus.
Quel est ton sentiment suite à cette première convocation ?
Cela ressemble un peu à ce que tous les joueurs peuvent dire. Un sentiment de fierté, un certain accomplissement, du moins le début d’un accomplissement. On regarde un peu en arrière avec tout ce qui a été fait depuis tout jeune ici. Je suis très content, très fier, mais il faut toujours être mesuré. Ce n’est qu’une étape. Il faut savoir savourer le moment, mais il va falloir être bon. Il va falloir montrer des choses aussi. Il faut se servir de ça pour pouvoir grandir encore plus.
Cette sélection était-elle une surprise ?
Depuis la reprise, en août, avec les barrages… J’ai été performant rapidement sur la scène européenne. C’est aussi ça qui donne un impact supplémentaire à ma carrière. C’est une surprise dans le sens où c’est la première fois, mais je pense qu’il y a une part de logique dans tout ça. Oui, j’ai un mérite, mais si je n’avais pas été appelé, cela n’aurait pas été grave. Si ça avait été dans six mois, ça aurait été dans six mois. C’est bien que ça arrive maintenant, mais je ne mettais pas dit que c’était une obligation. Je suis juste content. Les retours que j’ai eus et de ce que je vois, de ce que j’ai vu, les gens n’ont pas l’air contre cette décision.
Te rappelles-tu de ton premier match après ça ?
Il y a tellement de choses et puis des fois, des gens te rappellent des choses. Depuis hier, 14h, ma vie a changé parce que les gens te regardent différemment. L’impact que tu as, tout est décuplé. C’est sûr que ça refait surface tous les trucs que t’a faits qui paraissaient banales prennent plus d’importance parce que les gens te regardent avec les grands yeux. C’est flatteur. Le mieux dans tout ça, c’est de garder les pieds sur terre et continuer. Maintenant, les gens seront plus exigeants, comme quand tu es international.
Les gens te regardent différemment. As-tu un exemple ?
Un exemple m’a marqué et m’a fait rire. Hier, pendant la liste, je n’étais pas en live sur le truc. J’étais en voiture. La liste a dû sortir vers 14h09. Une minute avant c’était très calme et ensuite, le téléphone a explosé de partout. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait alors que je conduisais. Cela m’a marqué et m’a fait rire. Tu te dis que c’est quelque chose d’important pour nous, mais aussi pour les gens autour.
Tu vas retrouver Mike Maignan…
On s’est échangé deux, trois messages. L’histoire est belle franchement. Si on nous avait dit ça aussi rapidement, que l’on allait se retrouver en équipe de France, peut-être que les gens nous auraient pris pour des fous. Nous, on avait l’intime conviction que c’était réalisable et ça l’est aujourd’hui. Il va falloir bien photographier le moment dans la bête. C’est beau pour moi et pour lui aussi je pense, et pour les supporters lillois. Quand on aura les entrainements avec deux Lillois dans les cages, ça va faire quelque chose. Je suis très fier et puis… on reste des professionnels quand même. On va faire notre boulot aussi.
Que représente ce maillot pour toi ? Et qu’est-ce qui te vient quand tu penses à l’équipe de France ?
Si je devais citer un match, c’est le France – Ukraine au Stade de France, qualification pour la Coupe du Monde, avec le doublé de Sakho. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est ça qui me vient. Je rentre dans une nation ultra importante dans le monde, qui est peut-être la meilleure. Il y a de l’histoire à raconter et ça rend la chose en plus grande pour tout le monde. On ne rentre pas dans la petite sélection. Je pense que tout le monde à son match référence à soi. De faire partie de ce groupe, commencer à rentrer dedans, c’est gratifiant. Ce maillot, c’est la France, la nation. Le football est un moyen de regrouper les gens. Le football a tellement d’impact sur l’humeur des gens, la vie en général, même politiquement. Quand on rentre sur le terrain avec ce maillot, on défend un territoire, des couleurs, avec toute l’histoire qu’il y a derrière. On ne va pas partir non plus dans les croisades et tout (rire), mais il y a ce sentiment de terroir. J’ai ce truc.
Qu’est-ce qui te vient en tête quand tu l’apprends ?
C’est surtout le fait que ta vie change. Tu te le dis clairement, qu’il va falloir faire encore plus attention à ce que tu fais, à ce que tu dis et puis sur le terrain, les journalistes seront peut-être plus durs aussi. C’est une prise de conscience rapide. Cela fait plusieurs rassemblements que mon nom revenait et j’ai eu un peu de temps pour me préparer. Petit à petit, je me suis mis en condition finalement. J’avais évidemment un grand sourire naturel.
Rendez-vous compte de la fierté des supporters lillois de voir votre sélection ?
Je n’ai pas regardé les réseaux. J’ai mis le mode avion parce que ça venait de partout. C’est sûr que je sens que les gens sont limite plus contents que moi (rire). Cela me touche beaucoup parce que, je pense que je ne me rend pas compte de l’impact que j’ai sur les Lillois, mais ça fait chaud au cœur. C’est comme s’ils faisaient partie de ma famille. Je crois que je ne me rends pas compte de tout ça. Et c’est peut-être pour ça que je prend les choses naturellement et que je ne disjoncte pas.
Tu vas passer de gardien titulaire à troisième gardien, c’est le début d’une nouvelle boucle, d’un nouvel apprentissage ?
Il faut clairement le prendre comme ça. La porte m’est ouverte et j’en suis ravi. Mais le fait d’avoir Mike (Maignan), mais aussi au-delà, il y a quelques joueurs que je connais un peu. Je n’arrive pas dans l’inconnu total. Je sais que je peux me raccrocher un peu à certaines connaissances. C’est toujours mieux pour m’intégrer. Il faut vraiment le prendre sans pression, découvrir. Et puis l’effet que ça fait, le château, la médiatisation décuplée, je vais essayer d’arriver comme ça, le plus naturel possible. Ce ne sera pas évident parce que l’on n’est pas des robots, mais on va essayer de kiffer un max.