LOSC : « un joueur qui surnageait dans tous les domaines en Norvège » mais « pas encore prêt pour être titulaire en Ligue 1 », qui est Marius Broholm ? | OneFootball

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·25. Juni 2025

LOSC : « un joueur qui surnageait dans tous les domaines en Norvège » mais « pas encore prêt pour être titulaire en Ligue 1 », qui est Marius Broholm ?

Artikelbild:LOSC : « un joueur qui surnageait dans tous les domaines en Norvège » mais « pas encore prêt pour être titulaire en Ligue 1 », qui est Marius Broholm ?

Première recrue estivale du LOSC, Marius Broholm débarque au Domaine de Luchin après avoir fait le tour un peu plus au nord, en Norvège. Est-il pour autant armé pour performer dans l’immédiat ? Les spécialistes du joueur en doutent, sans pour autant nier un potentiel certain et un très bon coup d’avenir. Présentation.

En Norvège, un développement linéaire

En cette fin de mois de juin presque caniculaire, le Nordique Marius Broholm a peut-être bien été surpris par la chaleur nordiste. « Rosenborg évolue à Trondheim, qui est situé dans le sud de la Norvège. Il fait plus frais, mais l’écart de températures n’est pas si abyssal », rassure Antonin Bardin, membre du compte X Nordisk Football. Cela tombe bien, le coup de chaud ne date pas de seulement quelques semaines.


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Acteur « important » de la montée de Kristiansund en Eliteserien (D1 norvégienne) en 2023, le pur produit de la formation de Rosenborg avait seulement quitté son nid durant ces six mois de prêt, de mai à décembre 2023. Pour signer un retour fracassant dans le club de Trondheim et « s’imposer directement en équipe première malgré la forte concurrence ». Pour preuve, l’ailier droit n’a plus jamais été sorti du onze de départ en championnat depuis… le 4 mai 2024, soit plus d’un an !

Il devrait occuper à peu près le même rôle qu’à Rosenborg. C’est un ailier droit gaucher, c’est ce qui fait son jeu.Antonin Bardin, spécialiste du football scandinave.

« Il a quand même pas explosé à Rosenborg, c’était sûr que des clubs européens se positionneraient, décrypte Alexy Durand, co-fondateur de Data’Scout. C’est un joueur qui surnageait dans tous les domaines en Norvège. C’est juste dommage qu’on ne l’ait pas vu en Coupe d’Europe, c’est un joueur qui n’a joué que dans son pays. » Autrefois parmi les tout meilleurs clubs norvégiens, Rosenborg n’a plus regoûté à la moindre phase finale de Coupe d’Europe depuis la saison 2019/2020. Marius Broholm, 14 ans à peine, n’était alors au club que depuis six mois.

Au LOSC, des promesses et des bémols physiques ?

C’est donc au LOSC que le néo-Lillois s’apprête à faire connaissance avec la scène européenne. Après une préparation estivale qui servira de premier aperçu de ses qualités. « « Il devrait occuper à peu près le même rôle qu’à Rosenborg. C’est un ailier droit gaucher, c’est ce qui fait son jeu », projette Antonin Bardin. Sa qualité de crochet court conjuguée à sa vitesse d’exécution et sa frappe de balle, notamment hors de la surface en font un ailier « ultra-complet techniquement », renchérit Alexy Durand.

« Là où ça peut peut-être un peu plus pêché en Ligue 1 selon moi, c’est dans l’intensité physique », pointe le spécialiste statistique. S’il est parmi le gratin de l’Eliteserien dans toutes les métriques relatives aux efforts courts (accélérations, vitesse de pointe, etc), Marius Broholm est bien moins en vue dans tous les domaines se rapportant au volume de jeu (distance parcourue, nombre de courses, etc). « Est-il capable de suivre le rythme d’un club de Ligue 1 ?, s’interroge-t-il. Ça me fait penser à Hakon Haraldsson qui a eu des premiers mois très compliqués avec un long temps d’adaptation. »

D’autant que le Norvégien sort d’une demi-saison de compétition pendant que tous ses nouveaux coéquipiers ont pu profiter d’une coupure totale depuis la fin de l’exercice 2024/2025. Et si son arrivée dès la fin du mois de juin, avant même la reprise de l’entraînement du LOSC, permet un passage plus progressif entre les deux clubs et offre un temps d’adaptation plus long avec une pré-saison complète, ce type d’enchaînement fait rarement bon ménage pour une première saison.

« On l’a vu avec (Sebastian) Nanasi à Strasbourg : ça avait très bien marché au début car il était encore dans le rythme de sa saison suédoise, puis ça s’est un peu atténué au fil de la saison », compare le membre de Nordisk Football, sans oublier le choc climatique auquel s’exposent tous les Scandinaves, et le choc du terrain : « On sent que son physique n’est pas très développé, ce qui peut être problématique dans un championnat réputé pour être physique comme la Ligue 1. » Assez frêle à son arrivée de Bâle, Edon Zhegrova s’est peu à peu tanké du haut et du bas du corps. Est-ce la condition sine qua non qui attend Marius Broholm pour s’imposer en France ?

Le successeur d’Edon Zhegrova… à moyen terme ?

Quoi qu’il en soit, c’est avec le Kosovar – plus que jamais sur le départ après avoir séché la reprise anticipée – que le Norvégien sera inévitablement comparé. Si les deux hommes sont, aujourd’hui, difficiles à mettre sur le même plan physiquement, ils partagent tous deux certaines caractéristiques de jeu fortes : une réelle qualité de frappe sèche, notamment en dehors de la surface, un pied gauche exclusif, un pied droit très peu utilisé et une tendance, par conséquent, à énormément fixer leur vis-à-vis avant de repiquer sur leur pied gauche et d’enchaîner par un tir, une passe ou un centre.

À la différence près que, contrairement à un Edon Zhegrova habitué à repiquer très tôt sur son pied gauche et qui ne se retrouvait que rarement en position de centre proche du poteau de corner, Marius Broholm est un joueur qui centre bien davantage dans les airs. De quoi, aussi et pourquoi pas, impacter le profil recherché du futur avant-centre du LOSC. « Il peut remplacer Zhegrova en termes de profil, mais il n’aura clairement pas le même impact immédiat », alerte toutefois Alexy Durand.

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Radar de comparaison entre Edon Zhegrova (en rouge) et Marius Broholm (en noir). Source : Danish Scout

Globalement, nos deux interlocuteurs s’accordent à dire qu’un vrai « temps d’adaptation » sera nécessaire, que voir Marius Broholm « aller en Ligue 1, et surtout dans un club du niveau du LOSC, c’est peut-être un peu rapide » (Antonin Bardin), ou encore que l’on pouvait « l’imaginer dans un club plus intermédiaire pour qu’il puisse s’acclimater plus facilement », juge le membre de Data’Scout.

Surtout, difficile d’en faire un titulaire à court terme, y compris en cas de départ d’Edon Zhegrova. « Il faudrait, je pense, un titulaire à ses côtés, peut-être avec un profil plus expérimenté, observe-t-il. Il a le niveau pour évoluer dans une équipe comme Lille, mais il va falloir suivre l’adaptation physique, à un nouveau championnat et à une nouvelle culture. La première saison sera une saison d’adaptation avec des minutes par-ci par-là. »

Marius Broholm, un potentiel jackpot aux risques minimes

Le spécialiste du football scandinave mise lui sur le calendrier chargé et « le fait que Lille joue plusieurs compétitions pour lui permettre d’avoir du temps et de se montrer, notamment en Coupe de France. Je ne pense pas qu’il soit venu pour être titulaire tout de suite. C’est un joueur d’avenir qui n’est pas encore prêt pour être titulaire en Ligue 1. » Du moins sur la durée d’une saison, car le principal intéressé a démontré des qualités qui lui permettent d’être ponctuellement dans le onze de départ d’une équipe de Ligue 1. Ce qui le rapprocherait davantage du statut de Matias Fernandez-Pardo (14 titularisations) que de celui d’Ethan Mbappé (2 titularisations) lors de la saison passée.

Aussi, contrairement à ces deux-là qui ont subi de longues absences liées aux blessures (11 matches manqués pour le premier, 24 pour le second), Marius Broholm n’a encore jamais connu de grande contrariété physique malgré l’enchaînement des matches depuis plus d’un an. Ce qui minimise également la prise de risque du LOSC, qui n’a investi “que” cinq millions d’euros sur un joueur avec un fort potentiel de plus-value.

« C’est un bon coup, confirme l’expert data. Le prix n’est pas exorbitant. Je ne pense que le LOSC prenne un très gros risque. Même si ça ne marche pas, c’est un joueur avec un petit CV en Norvège qui pourra être revendu sans trop de problèmes pour limiter la perte. Et si le joueur confirme et explose à Lille, le LOSC pourra faire du fois trois ou fois quatre assez facilement. C’est dans la veine des très bons coups réalisés par Lille ces dernières années. » Le premier d’un été qui en appelle d’autres ?

Crédits photo : LOSC

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