Le Petit Lillois
·20. November 2024
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Récompensé d’un prestigieux prix lors de la rencontre ayant opposé l’équipe de France à l’Italie dimanche dernier, François Letexier a livré une analyse sur l’utilisation de la VAR sur le continent.
Arbitre de la finale de la dernière édition de l’Euro, François Letexier a remporté la sixième édition du prix « Giulio Campanati » dimanche à San Siro, prix désignant le meilleur arbitre du Championnat d’Europe qui s’est déroulé l’été dernier en Allemagne. Dans la foulée, il s’exprimait à la presse transalpine sur sa vision de l’arbitrage et notamment l’importance de l’assistance vidéo.
Le 06 mars 2016, l’IFAB approuvait l’utilisation expérimentale de l’assistance vidéo. Plus de huit ans plus tard, la VAR fait aujourd’hui partie intégrante de l’arbitrage des plus grandes ligues européennes : « Pour nous, c’est un outil utile, reconnaît François Letexier dans un entretien accordé à La Gazzetta dello Sport. D’un point de vue philosophique, cela n’a pas changé notre façon d’arbitrer. Notre volonté prendre les bonnes décisions est toujours la même, mais si nous faisions une erreur sur le terrain, cela restait. Savez-vous combien de mauvaises nuits j’ai passées à penser aux mauvaises décisions que j’ai prises ? Maintenant, les arbitres savent qu’ils ont derrière eux… Un parachute doré qui permet de corriger les faits qui ne sont pas évalués de la bonne manière. Tout est différent d’avant », débute ainsi l’arbitre français.
Considéré comme le meilleur arbitre français en activité, il poursuit en confiant qu’être corrigé par une intervention de l’assistance vidéo n’était pas une mauvaise chose : « Je préfère que le score final ne soit pas affecté négativement par mon erreur plutôt que d’en faire une. […] Les statistiques indiquent que la VAR corrige 75 à 80 % des erreurs, c’est-à-dire que 8 décisions sur 10 sont transformées de mauvaises en décisions correctes. Sans VAR, les erreurs étaient plus fréquentes. Paradoxalement, la tolérance des gens était plus élevée auparavant qu’aujourd’hui. En fait, maintenant, la tolérance est trop faible, presque nulle, car on pense que la VAR peut éliminer complètement les erreurs. Malheureusement, ce n’est pas possible », enchaîne François Letexier.
« Le football n’est pas un sport ‘noir ou blanc’ et il y aura toujours une marge d’interprétation parce qu’il y a une zone grise du règlement qui est laissée à l’interprétation de l’arbitre qui est sur le terrain, reconnaît-il. Il préfère cependant que cette réalité soit comprise, et que le football reste dans les mains de l’homme. Une faute pour un contact dans la surface n’est pas considérée comme la même par tout le monde et s’il y a contact, c’est à l’arbitre d’évaluer l’intensité. Le VAR ne peut pas décider, c’est le protocole qui le dit. Le football n’est pas une science exacte : c’est un sport pratiqué et arbitré par des êtres humains qui réagissent aux situations et ont des émotions. Sinon, il est juste de penser au football joué par des robots, arbitré par des robots et vu par des robots dans les tribunes. Si c’est ce que les gens veulent, d’accord. Mais je ne pense pas que ça soit le cas », conclut-il dans la presse transalpine.