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·11. April 2025
L'histoire folle du supporter de l'ASSE sanctionné pour un fumigène

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·11. April 2025
Nous avions déjà fait l'écho par le passé des pratiques douteuses de la commission, qui fait pression sur les clubs pour que ces derniers dénoncent des supporters dans le cadre de l'usage d'engins pyrotechniques, en échange d'une sanction revue à la baisse. Dans ces colonnes ce vendredi, L'Équipe se penche sur la question et rapporte l'histoire d'un supporter des Verts.
Le 12 février 2024, ce supporter appelé Victor (le prénom a été changé), se rend au match entre Saint-Étienne et Troyes, remporté 5-0 par les Stéphanois. La rencontre débute par l'allumage d'une cinquantaine de torches pour l'entrée des joueurs. L'ASSE est alors sous le coup d'un sursis et écope d'une fermeture de tribune. Une semaine après cette rencontre, un dirigeant du club se rend à la gendarmerie pour déposer une plainte contre plusieurs de ses supporters et supposés craqueurs. Victor est dans cette liste, identifié par la vidéosurveillance.
Le 6 mars, il est convoqué par la commission de discipline. Il conteste les faits mais écope d'une suspension ferme de deux matchs de terrain, en tant que licencié FFF car désormais, un joueur amateur qui fauterait au stade s'expose à une suspension de licence. Quelques jours après son passage devant la commission, Victor se présente cette fois-ci face au parquet de Saint-Étienne. Les enquêteurs ne notent pas sa présence sur les bandes de vidéosurveillance et classent donc son cas. Entre-temps, il fait appel de sa sanction disciplinaire devant la commission supérieure d'appel (CSA) de la FFF. Il réclame légitimement l'annulation de sa sanction disciplinaire et dénonce une consultation illégale du fichier des licences, l'absence d'investigations et de preuves, la signature inexpliquée du procès-verbal par Benjamin Viard (directeur des compétitions de la Ligue et aucunement membre de la commission de discipline).
Le 29 octobre, la CSA décide de porter la sanction à dix matchs, considérant que la sanction initiale était : "manifestement insuffisante compte tenu de la gravité des faits et que ce n'est pas parce qu'une infraction serait insuffisamment caractérisée d'un point de vue pénal qu'elle le serait également sur le plan disciplinaire."
Victor effectue ensuite une demande de conciliation auprès du CNOSF, muni d'une nouvelle preuve de l'absence de poursuite à son encontre. L'audience s'est tenue le 4 décembre dernier, la FFF a choisi de ne pas faire le déplacement, ni de s'opposer à la démarche. Dans la décision rendue le 6 janvier, les conciliatrices ont ainsi proposé d'annuler la sanction disciplinaire, constatant : "En se bornant à motiver sa décision par référence et en inversant la charge de la preuve [...]. La CSA a insuffisamment motivé sa décision et a commis une erreur de droit."
Cette histoire rocambolesque n'est pas un cas isolé, loin de là. Ce type de procédure tend à se multiplier sous la pression donc de la commission de discipline, et avec la duplicité des clubs, qui se plient au dictat de la commission. Sébastien Deneux, président de la commission de discipline de la LFP tente de se défendre dans les colonnes du quotidien sportif; estimant : "Je ne dis pas qu'il n'y a pas parfois eu de loupés, mais, dans la grande majorité des cas, ce ne sont pas des erreurs qui sont faites. On n'a jamais dit aux clubs de dénoncer X personnes. En revanche, au niveau de la commission, on n'est pas du tout en mesure de vérifier su la personne est la bonne, etc... L'idée générale n'est pas de faire n'importe quoi."