Le Journal du Real
·28. Mai 2025
Le bilan du Real Madrid dans les 3 compétitions majeures de la saison 2024/2025

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·28. Mai 2025
Au Real Madrid, gagner seulement la Supercoupe d’Europe et la Coupe Intercontinentale ressemble davantage à un lot de consolation qu’à un vrai accomplissement. Pour un club habitué à trôner sur l’Espagne et l’Europe, cette saison 2024-2025 s’apparente à un échec cuisant. Il faut remonter plusieurs années en arrière pour retrouver un bilan aussi avare en trophées.
Tenant du titre dans deux des trois compétitions majeures l’an passé, le Real Madrid abordait cette saison 2024-2025 avec un statut de favori affirmé, renforcé par l’arrivée fracassante de Kylian Mbappé. Mais l’étincelle attendue n’a jamais véritablement embrasé le jeu merengue.
Freiné par une cascade de blessures, Carlo Ancelotti a semblé désemparé, à court de solutions. Pire encore, son discours paraissait parfois ne plus atteindre son vestiaire. Après avoir évalué les prestations individuelles et décerné les JDR Awards, il est temps de tirer le bilan, sans filtre, du parcours du Real Madrid dans les épreuves les plus déterminantes : la Coupe du Roi, la Liga… et bien sûr, la Ligue des champions.
La Coupe du Roi n’a jamais été la priorité du Real Madrid. Pourtant, avec 20 titres à son actif, la Casa Blanca reste le deuxième club le plus titré de la compétition. Mais ces dernières années, les triomphes se sont faits rares : seulement trois sacres sur les quatorze dernières éditions (2011, 2014, 2023). Et paradoxalement, cette saison, les merengues avaient clairement fait de cette coupe nationale un objectif majeur et c’est bien dans cette compétition qu’ils sont passés le plus près du triomphe.
Le chemin jusqu’à la finale n’a rien eu d’un long fleuve tranquille. Après une entrée en matière tranquille face à la Deportiva Minera (0-5), le Real Madrid a tremblé contre le Celta Vigo, ne s’imposant qu’en prolongation (5-2). En quarts, il a dû s’arracher pour éliminer un Leganés accrocheur (2-3), grâce à un but salvateur de Gonzalo García. En demi-finale, la Real Sociedad a exposé les fragilités madrilènes : malgré une victoire à l’aller (0-1), le Real Madrid a vacillé au retour, concédant un 4-4 après prolongation. Un parcours chaotique, à l’image de sa saison : instable mais haletant.
Parmi les rares éclaircies, la révélation d’Endrick. Le jeune Brésilien s’est affirmé comme l’une des belles surprises de la campagne, titulaire à plusieurs reprises et co-deuxième meilleur buteur de la compétition. Cette Coupe du Roi aura été son terrain d’expression, sa rampe de lancement.
Et puis vint la finale. Un Clásico sous tension, un Real Madrid dominateur qui menait 2-1 à la 77e minute. Le trophée semblait à portée de main. Mais dans un scénario cruel, les erreurs individuelles ont fait basculer le destin. Là où le Real Madrid a souvent su écrire l’histoire dans les dernières minutes, il s’est cette fois retrouvé du mauvais côté.
Une finale perdue, un goût d’inachevé… mais aussi une compétition qui reflète parfaitement le visage du Real Madrid 2024-2025 : imparfait, imprévisible, mais qui a semblé toujours vivant jusqu’au bout.
Nouvelle formule, même ambition. Tenant du titre après une campagne 2023-2024 achevée sans la moindre défaite, le Real Madrid faisait partie des favoris de cette Ligue des champions version 2024-2025. L’objectif était clair : décrocher une 16e couronne européenne. Pourtant, dès la phase régulière, des failles inquiétantes sont apparues. Deux défaites notables, à Anfield contre Liverpool (2-0), puis surtout au Bernabéu face à l’AC Milan (3-1) ont exposé les limites d’un collectif en perte de repères.
Pourtant, fidèle à sa légende, le Real Madrid a encore une fois prouvé qu’il pouvait faire basculer une soirée dans l’irrationelle. Face au Borussia Dortmund, les merengues ont été menés 2-0 à la pause au Bernabéu, avant qu’un Vinicius Jr incandescent ne signe un triplé pour mener les siens vers une victoire 5-2. De quoi raviver l’illusion d’un nouveau printemps européen, comme un mirage familier dans les nuits magiques de Madrid.
Mais la réalité n’a pas tardé à rattraper le club. En huitième de finale, contre l’Atlético Madrid, les mêmes fragilités ont refait surface. Si le Real Madrid est parvenu à se qualifier aux tirs au but, dans une ambiance électrique au Riyadh Air Metropolitano, mais cela s’est fait au prix d’une double confrontation poussive et peu convaincante.
En quart de finale, la chute fut irrémédiable. L’équipe de Carlo Ancelotti s’est effondrée face à un Arsenal supérieur dans tous les compartiments du jeu. L’élimination du Real Madrid, pour la première fois au stade des quarts depuis 21 ans, illustre parfaitement une saison européenne en clair-obscur, où l’irrationnel n’a pas suffi à masquer les limites du marasme collectif.
Comme en Ligue des champions, le Real Madrid abordait la Liga avec le statut de grand favori. Champion en titre après une saison 2023-2024 maîtrisée et conclue rapidement, le club madrilène nourrissait l’ambition d’un exploit historique : réussir le fameux back-to-back en championnat, une prouesse qui lui échappe depuis près de vingt ans. Depuis les sacres consécutifs en 2006-2007 et 2007-2008 sous Capello puis Schuster, la Casa Blanca n’a jamais réussi à conserver sa couronne en Liga.
Cette saison, le Real Madrid termine finalement à la deuxième place avec 84 points, quatre de moins qu’un FC Barcelone plus régulier (88 points). Avec un bilan de 26 victoires, 6 nuls et 6 défaites, l’équipe de Carlo Ancelotti n’a jamais réellement semblé en mesure de reprendre le dessus dans la course au titre en deuxième partie de saison, pénalisée par une défense trop friable : 38 buts encaissés, soit seulement la cinquième meilleure arrière-garde du championnat.
Kylian Mbappé, lui, a brillé en Liga. Pour sa première saison à Madrid, le Français a inscrit 31 buts en Liga, décrochant le Pichichi. Mais cette force offensive n’a pas suffi à masquer les lacunes collectives, surtout lors des moments décisifs. Symbole de cette impuissance : les deux Clásicos de la saison ont tous été perdus, encaissant à chaque fois au moins quatre buts, une première dans l’histoire du club.
Face à ses rivaux directs, le Real Madrid n’a pas su répondre présent. Trop fragile, trop irrégulier, trop dépendant de ses individualités, le club a laissé filer des points précieux et a échoué dans sa quête de titre national.
À noter qu’à la mi-saison, le Real Madrid occupait la première place avec jusqu’à dix points d’avance sur le Barça. Une marge importante que les merengues n’ont pas su conserver, en raison des faiblesses évoquées, mais aussi à cause de plusieurs décisions arbitrales contestées, qui ont pesé sur la dynamique de l’équipe et coûté de nombreux points.
Parmi les épisodes les plus marquants : le carton rouge non accordé à Carlos Romero contre l’Espanyol, une prestation arbitrale chaotique face à Osasuna, ou encore un penalty très contestable accordé à l’Atlético de Madrid. Ces faits, bien qu’ils ne soient pas la seule cause de la deuxième place, méritent d’être soulignés tant ils ont influencé des matchs clés. Ces détails comptent dans une lutte aussi serrée, et laissent un goût amer à l’heure du bilan.
Au-delà de cette deuxième place, c’est surtout le sentiment d’un cycle qui s’achève qui domine. Malgré l’arrivée de Mbappé, l’alchimie n’a pas pris : la défense a montré ses faiblesses, le collectif n’a jamais vraiment trouvé sa cohésion, et l’équipe a souvent manqué de caractère dans les grands rendez-vous.
Le résultat est une saison sans aucun des trois grands trophées nationaux ou européens remportés, un échec pour le club de Chamartín. Cette situation contraint le Real Madrid à prendre de grandes décisions cet été, déjà amorcées par des recrutements, des départs, et l’arrivée de Xabi Alonso sur le banc madrilène, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère.