Kamel Yesli : « À Paris, j'ai appris le métier de mes rêves ! » | OneFootball

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·5. September 2024

Kamel Yesli : « À Paris, j'ai appris le métier de mes rêves ! »

Artikelbild:Kamel Yesli : « À Paris, j'ai appris le métier de mes rêves ! »

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction le camp des Loges, où il est venu se ressourcer, pour prendre des nouvelles de Kamel Yesli (génération 1989), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Kamel, si on évoque le tournoi international U13 du Camp des Loges... Vois-tu où l'on veut en venir ?


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« Quel souvenir ! C'était le rendez-vous de l'année pour notre catégorie d'âge à l'époque. Quand j'avais rejoint le Centre de Préformation en 2001, on m'en avait parlé dès les premiers jours. Chaque année, la génération qui y participait devait faire mieux que la précédente. De quoi se présenter avec une bonne pression ! Il y avait un monde au Camp des Loges, bien plus que pour les matches de l'équipe réserve du Centre de Formation. Le plateau était toujours très relevé, avec la participation de tous les meilleurs clubs pros français. Après un parcours sans faute, nous avions affronté le RC Lens en demi-finale contre qui j'avais inscrit un but sur corner direct ! En finale, nous nous étions imposés aux tirs au but face au FC Metz. Lors du temps réglementaire, j'avais marqué sur penalty, puis récidivé lors de la séance décisive. Cette victoire a marqué toute une génération de Titis car Metz était le grand rival pour notre génération 89 dans les années 2000. Remporter un trophée avec le maillot du PSG sur le dos, c'est un moment unique et surtout inoubliable. »

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Tu as fait partie de la deuxième vague de joueurs qui ont intégré l'ancien Centre de Préformation à Conflans. Compliqué de devenir interne à l'âge de 12 ans ?

« Je ne vais pas le cacher, mais les deux ou trois premiers mois ont été compliqués sur le plan de l'adaptation. Etre séparé de ma famille en étant si jeune fut dur à vivre. Très vite, j'ai compris que nous étions tous dans le même bateau et qu'il fallait s'entraider. Je me souviens que les tous premiers téléphones portables fleurissaient à cette période. On comptait les minutes car nous avions tous des crédits limités ! Rien à voir avec les forfaits d'aujourd'hui... Nous avions un avantage non négligeable, à savoir celui de pouvoir rentrer chez nous chaque week-end ce qui compensait le manque affectif en semaine. Je me rappelle de mon tout premier footing en compagnie de notre coach Morad Mouhoubi dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye, lors duquel il m'avait demandé 'Pourquoi j'étais là ?' Je lui avais répondu que j'étais venu à Paris pour jouer au football ! Il m'avait dit 'mauvaise réponse'. Quand nous sommes revenus au Camp des Loges pour effectuer les étirements, il a expliqué que nous étions là pour 'devenir footballeur professionnel'. Ce jour-là, j'ai vraiment pris conscience que je n'étais pas à Paris pour m'amuser mais bel et bien pour apprendre le métier de mes rêves ! »

Tes années formation ont été marquées par des grosses blessures, freinant ta progression alors que ton talent était reconnu de tous. Comment as-tu vécu cette période délicate ?

« Après avoir réalisé une bonne saison avec les U16 Nationaux dirigés par Cédric Cattenoy, le club a mis du temps avant de me proposer un contrat d'apprenti de deux années car la direction du Centre de Formation connaissait de grands changements. Les Glasgow Rangers ont tout tenté pour me convaincre de signer en Écosse, mais je voulais à tout prix jouer pour Paris car c'était mon club de coeur depuis tout petit. Une fois prolongé, j'ai réintégré avec surprise les U16 Nationaux avec Jean-Luc Vasseur, alors que j'avais toujours été surclassé par le passé. Lorsque Mamadou Sakho (génération 90) montait avec les U18, le coach me confiait le brassard de capitaine. Puis vînt la préparation de la saison suivante, lors de laquelle je me suis fracturé le métatarse du pied gauche pendant un footing. Le docteur n'a pas souhaité que je sois opéré. J'ai été plâtré et arrêté durant trois mois. Cette période a été très compliquée à vivre psychologiquement car je me suis senti vraiment seul. J'ai pris beaucoup de retard sur le plan physique. Malgré cela, David Bechkoura m'a accordé sa confiance et m'a aligné d'entrée lors de mon retour pour affronter le RC Lens avec les U18 Nationaux, mais je n'étais plus dans le rythme. Et rebelote, j'ai subi la même blessure à l'autre pied lors d'un entraînement ! Le staff médical m'a cette fois-ci conseillé l'opération. Saison terminée. J'étais persuadé que le club allait me conserver, mais il en fut autrement. C'est dommage car beaucoup d'observateurs voyaient en moi un profil à la Jérôme Rothen, l'un des joueurs stars de l'équipe pro du moment. La patte gauche magique ! Même si ce fut difficile à accepter sur l'instant, je n'ai pas de regret, c'est que ça ne devait pas se faire à Paris. Sans agent, j'étais à l'abandon. J'ai signé à Brétigny en U18 DH pour ne pas rester sans rien faire, où j'ai marqué 10 buts et offert 25 passes décisives. Les ex-Titis Jean-Claude Fernandes et Emmanuel Dorado, qui composent toujours le staff de Sainte-Geneviève, m'ont permis de retrouver goût au football et de rebondir en CFA. »

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C'est finalement 6 ans après ton départ de Paris que tu vas évoluer au plus haut niveau...

« Après avoir joué en National au Paris FC, j'ai été transféré en 2013 à la JS Kabylie, le plus grand club algérien. J'ai disputé la finale de la Coupe d'Algérie en 2014 avec cette équipe et j'ai été nommé dans l'équipe type du championnat. En septembre de la même année, j'ai même été convoqué par le sélectionneur de l'équipe Nationale A, Christian Gourcuff, pour un stage. Après avoir prolongé mon contrat de deux ans avec la JSK, j'ai dû le résilier cinq mois à peine après avoir signé car le club traversait une crise financière à ce moment-là. Après cet épisode, j'ai décidé de rentrer en France auprès de ma famille pour me ressourcer avant de trouver un point de chute de nouveau en Algérie au MO Bejaïa la saison suivante. On m'y a accueilli comme un grand joueur, où l'on m'a offert un contrat de deux ans. J'y suis devenu vice-champion d'Afrique (coupe de la CAF), battu en finale par le TP Mazembe. Mais là encore, une crise économique a touché le club. Mon plaisir de jouer s'en est grandement ressenti, au point de mettre fin à ma carrière. J'en avais marre de devoir toujours courir après des salaires impayés. Je ne me retrouvais plus trop dans ce football business. J'éprouvais aussi le besoin de trouver une certaine stabilité pour fonder une famille. »

Malgré quelques déboires, ta trajectoire prouve qu'il ne faut jamais abandonner pour atteindre son rêve !

« C'est complètement vrai ! Aucune trajectoire n'est tracée à l'avance. Ce n'est pas parce qu'un Titi ne signe pas pro à Paris que ses rêves de devenir footballeur sont totalement anéantis. Au contraire, il faut s'appuyer sur l'excellent apprentissage reçu au PSG pour rebondir dans d'autres clubs. Tout le monde ne peut pas évoluer au Parc des Princes, sinon il y aurait une équipe composée que de jeunes formés au club. Ça n'existe dans aucun club au monde ! Ce qui ne veut pas dire qu'il est impossible d'y parvenir. Bien au contraire, beaucoup de jeunes ont eu leur chance ces dernières années. Même si je n'ai pas réussi à m'imposer à Paris, j'y ai appris à me débrouiller seul en étant interne et j'ai également compris ce qu'était de vivre en communauté, ce qui m'a grandement aidé notamment lorsque j'ai quitté la France pour signer en Algérie. L'éducation de mes parents a aussi joué un grand rôle que cela soit dans les bons comme dans les moments les plus difficiles. Humble et serein à la fois pour avancer de manière réfléchie. J'en profite pour les remercier car ils ont été d'un grand soutien. »

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Peux-tu nous dire vers quelle voie tu t'es orienté après le football ?

« Après avoir résilié mon dernier contrat en 2017, j'ai repris la brasserie tenue par mes parents. Je n'ai pas éprouvé plus de plaisir que cela durant dix mois mais j'avais à coeur de leur rendre ce qu'il m'avait donné durant ma jeunesse. J'ai toujours eu en moi ce côté commercial, pour preuve j'avais créé à seulement 18 ans une ligne de vêtements ! J'ai ensuite rejoint mon pote Younousse Sankharé (génération 1989) qui venait de s'engager avec les Girondins de Bordeaux. A la base, je devais rester seulement deux semaines pour l'aider à s'acclimater, finalement je suis resté habiter dans cette ville durant cinq années ! Nous nous sommes associés pour ouvrir un salon de coiffure et un restaurant italien. A la fin de cette belle aventure, je suis retourné vivre en Algérie où j'ai développé ma société créatrice d'applications pour mobiles. »

PROFIL

Date de naissance : 24 avril 1989Lieu de naissance : Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine)Poste : milieu de terrain

Clubs successifs : AS Evry (1994 à 2001), Paris Saint-Germain (2001 à 2007), CS Brétigny Football (2007 à 2008), Sainte-Geneviève Sports (2008 à 2009), Paris FC (2010 à 2013), JS Kabylie (2013 à 2016), MO Bejaïa (2016 à 2017)

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