
Arsenal French Club
·3. August 2025
Hale End : usine à talents aux destins déchus

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·3. August 2025
Alors que la saison 2024 – 2025 s’est clôturée avec un sentiment de frustration et de fatigue générale, elle nous a tout de même permis de voir émerger deux joyaux venus tout droit de Hale End – à savoir Myles Lewis-Skelly (18 ans) et Ethan Nwaneri (18 ans). Ce sont les deux pépites notables de l’ère Arteta depuis l’ascension de Saka, l’éclosion Smith-Rowe et à moindre mesure la confiance accordée envers Nelson et Nketiah. Une question se pose alors : pourquoi une académie aussi réputée, n’a-t-elle pas offert au coach basque, les talents dont il avait besoin ? Cet article vise à revenir de manière non exhaustive sur des portraits issus de l’académie sous l’ère Arteta (depuis décembre 2019) qui étaient considérés comme prometteurs, mais qui n’ont pas réussi à s’imposer dans l’élite ou dont les trajectoires ont pris des chemins inattendus.
Il n’y a pas de recette miracle pour développer des jeunes qui se professionnalisent de plus en plus tôt. Certains ovnis sont propulsés directement sur le devant de la scène (Yamal, Mbappe, Doku, Camavinga, etc.) tandis que d’autres doivent passer par plusieurs étapes avant d’avoir l’espoir et la capacité de s’imposer dans l’élite de leur club.
À Arsenal, nous avons connu certains de ces cracks (à notre niveau) : Wilshere, Cesc Fàbregas, Carlos Vela et plus récemment Saka ou Smith-Rowe. Pour autant, il convient d’admettre que ces exceptions se font de plus en plus rares, alors que Max Dowman (15 ans) semble battre tous les records… Du côté de l’académie, certains noms ressortent souvent, mais l’accumulation des prêts a finalement enterré les espoirs émis sur eux.
Voir aussi : Inside Hale End Documentary
Considéré comme un pur produit de Hale End, Balogun était perçu comme l’un des buteurs les plus prometteurs du club. Il est lancé dans le grand bain de la Championship à Middlesbrough (21 matchs pour 3 buts) avant de marquer les esprits au Stade de Reims (2022-2023, 21 buts en Ligue 1).
Malgré ce succès en France, il n’a pas convaincu Arteta à son retour. Vendu à Monaco à l’été 2023, il peine à confirmer les espoirs placés en lui, notamment à cause d’une irrégularité devant le but et de ses blessures. Il demeure une bonne affaire pour le club qui obtient de sa vente près de 30 millions d’euros.
Folarin Balogun scores during the UEFA Europa League Group B match at The Aviva Stadium, Dublin.
Lui aussi était considéré comme un des plus gros espoirs d’Hale End. Imaginé par les supporters comme le « futur du milieu anglais », Patino se démarque par son profil de métronome élégant au physique atypique. Alors que le départ de Xhaka a fait couler beaucoup d’encre, Patino avait le profil pour s’imposer à ce poste, notamment après nous avoir bluffé face à Sunderland en cup en 2022 (5-1). Après deux prêts peu concluants à Blackpool et Swansea, Arteta ne compte plus sur lui et décide de le laisser partir en Espagne (1,2 million). Sa descente en enfer est terrible puisque sa valeur passe de 12 millions à 600 K € en l’espace d’un an. Le problème viendrait-il d’Arteta qui est frileux avec ses jeunes ou n’avaient-ils simplement pas le niveau ? Le poids des attentes trop élevées trop tôt.
Grand espoir technique du centre de formation, Azeez impressionne par sa qualité de passe et son élégance balle au pied. Nul doute qu’il s’agit du joueur qui nous a offert la plus grande hype autour de lui en 2020-2021. Pourtant, il n’a jamais vraiment percé : des prêts peu concluants à Portsmouth, Ibiza et Wigan, et un départ libre en 2024 à l’UD Ibiza. Ce joueur est révélateur de l’écart entre le niveau U21 et le football professionnel. D’autant plus que les prêts en Championship sont quittes ou doubles. Soit tu atterris dans un club bien structuré qui te désire profondément (Smith-Rowe à Huddersfield Town en 2020) ; soit tu t’embarques dans des clubs de bas de classement qui changent de coach au courant de la saison et qui font une croix sur ta progression. Dans cette perspective, le prêt est-il la meilleure solution pour développer des jeunes ?
Lire aussi : Hale End et Arteta
Un autre écueil de la formation des Gunners réside dans l’incapacité de fédérer certaines pépites au projet. Plusieurs raisons expliquent ces départs précipités de nos talents : l’argent, le manque de temps de jeu, d’autres projets, etc.
Hutchinson est l’exemple typique de ces promesses au mental fragile. Ailier ultra-talentueux, dribbleur créatif, star chez les jeunes, suivi depuis l’âge de 11 ans, il quitte finalement Arsenal à l’été 2022 pour rejoindre Chelsea. Il est attiré par un projet qui promet un développement plus rapide et un salaire supérieur. Mais à l’image de leur gestion catastrophique, les Blues n’exploitent pas le jeune prodige. Saison invisible dans l’équipe A à Chelsea, il est prêté dans la foulée à Ipswich en D2. Il s’illustre là-bas, mais son avenir reste flou : retour à Chelsea bouché. Par conséquent, il signe définitivement chez le promu de PL mais sa saison reste mitigée.
Ayden est un défenseur central puissant. Il est très encensé pour son intelligence de jeu et son impact physique du côté de l’académie. Pourtant à la fin du mercato d’hiver 2025, il quitte Arsenal pour Manchester United. Ce transfert est très inattendu, mais les propositions salariales et les besoins en défense séduisent le jeune défenseur. Destin gâché de concourir pour le 16ᵉ de PL où il n’apparaît qu’à quatre reprises. Comment progresser et s’épanouir dans un club comme United ? Le cas Heaven illustre cette nouvelle tendance : les jeunes veulent des promesses financières et sportives. Le risque étant de brûler les étapes et de s’exiler dans des projets instables.
Heaven rejoint Man United en provenance d’Arsenal
Chido Obi suit la même trajectoire que Heaven. Obi fait la une de la presse anglaise le 18 novembre 2023. Il marque 10 buts lors de la victoire d’Arsenal sur Liverpool 14-3 en U16 ans. Il réitère ses exploits en U18 (32 buts en 18 matchs) avant de rejoindre Manchester United à l’été 2024. Obi connaît une courte ascension qui voit son coach Amorim l’intégrer à l’équipe première à la fin d’hiver 2025, alors que United est en difficulté offensive (8 matchs pour 0 but).
Hale End ne cesse d’alimenter les fantasmes et les espoirs des supporters d’Arsenal. Mais la réalité est plus contrastée. Derrière la promesse de devenir un “Baby Gunner” se cache une formation incertaine, soumise aux aléas des prêts ou à la difficulté d’intégrer le football professionnel.
Au-delà de la structure, former un joueur prend du temps. Cependant, ni les clubs ni les joueurs ne veulent attendre. Entre les attentes d’Arteta qui désire des profils précis et performants (sans garantie de jouer) et celles des joueurs, alors le divorce est inévitable.
Le centre de formation des Gunners reste l’un des plus respectés d’Angleterre. Toutefois, il traverse une ère où la réussite ne se mesure plus uniquement au talent. Le chemin vers l’équipe première demande de la rigueur, de la discipline, du travail et l’amour du maillot. Des éléments tels que MLS ou Nwaneri sont remarquables. We wait the next generation – trust the process Young Gunners.
Louis (El Pop)
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