Emmanuel (supporter du Toulouse FC) : « J’ai de l’affection pour cette équipe du LOSC » | OneFootball

Le LOSC s’apprête à se confronter au Toulouse FC ce samedi (19h) dans le cadre de la 29e journée de Ligue 1. Pour introduire cette rencontre, Le Petit Lillois est parti à la rencontre d’Emmanuel, grand supporter des Violets.

Les Toulousains ont sécurisé leur place en Ligue 1, mais au fil des déceptions, le top 10 s’est éloigné. L’enjeu sportif de cette fin de saison paraît presque inexistant, mais il reste désormais à savoir si les Violets seront en mesure de se relancer et d’enfin battre un gros, ce qu’ils n’ont encore jamais fait cette saison. La réception du LOSC est une belle occasion de se tester et de jauger leurs ambitions.

L’état des lieux

Que peux-tu me dire sur la dynamique actuelle du Toulouse FC ?

Il n’y a pas grand-chose de positif. On n’a plus gagné depuis début mars, à Angers. Dès qu’on affronte des équipes mieux classées, on sent que la différence de qualité individuelle est trop forte pour qu’on rivalise. On a assuré notre maintien en écrasant Le Havre et Angers et depuis, on enchaîne les matchs ratés. Et comme on n’a plus l’espoir d’être européen, c’est compliqué de renverser la tendance.

Comment expliques-tu la méforme actuelle ?

Je pense qu’elle est assez fidèle à ce que vaut cette équipe. On peut regretter de ne pas avoir su renverser quelques équipes mieux classées à des moments clés. Mais toutes les équipes devant nous sont tout simplement meilleures, à part Auxerre. Après, il y a aussi une porosité défensive ces dernières semaines qu’on ne remarquait pas jusque-là. On était la deuxième défense du championnat. Là on reste sur 9 buts pris en 3 matchs, c’est beaucoup.

Onzième de Ligue 1, le TFC n’a plus d’objectif à ce stade de la saison ? Comment rester motiver dans ce cas ?

Comme tu le dis, on n’a plus d’objectif, et c’est forcément compliqué de rester motivé. Même en tant que supporters, on n’est pas excités par ces derniers matchs et on attend la saison prochaine. Difficile d’en vouloir aux joueurs d’être eux-mêmes confrontés à ce sentiment. Cela dit, à Marseille la semaine dernière, je n’ai pas senti une équipe en détente malgré la défaite (3-2). Une solution, c’est de lancer des jeunes qui ont tout à prouver pour la suite et qui ont besoin de se frotter à la Ligue 1. Mais on a un staff un peu frileux à ce niveau-là.

Zakaria Aboukhlal est absent ? Est-ce un manque important pour le TFC ?

Il est absent du groupe. C’est un manque important oui, ne serait-ce que parce qu’il a marqué quelques buts cette saison et qu’on a peu de joueurs décisifs offensivement. Ses appels dans le dos nous manquent aussi. Mais ça reste un joueur limité techniquement et très peu efficace cette saison, par rapport au volume d’occasions qu’il se crée.

Quelles sont les forces et faiblesses du TFC ? Le joueur clef ?

Notre force a longtemps été notre animation défensive hyper cohérente, qui a mis en valeur des joueurs bons mais pas géniaux (Cresswell, Sidibé, McKenzie). C’est clairement moins le cas récemment, mais ça dit quand même quelque chose sur ce que le staff sait faire. On prépare bien nos matchs, on sait s’adapter à l’adversaire. Mais cette stratégie a des défauts : on manque de personnalité avec ballon, on est rarement en maîtrise d’un match, on n’est pas très agréables à regarder jouer et en plus, on a un manque flagrant d’efficacité.

Pour le joueur clé, c’est difficile à dire. On manque justement de deux ou trois individualités capables de créer une rupture dans un match. Je pourrais quand même citer Cristian Casseres, qui fait une très bonne saison au milieu. Et sur la forme actuelle, attention à Frank Magri. Il n’a pas mis un but jusqu’à fin février. Et depuis, il a marqué sur les cinq matchs qu’il a joués !

Rétrospection et projection

Comment te projettes-tu sur cette rencontre ?

Avec assez peu d’espoir, pour tout te dire. Comme je te le disais, on ne sait pas être performants face aux gros du championnat. Et en plus de ça, on a un gros problème au Stadium, où ça fait deux bonnes années qu’on gagne très peu. Cette saison; comme la précédente, on doit notre salut aux nombreuses victoires à l’extérieur. Il y a un vrai sujet avec cette série au Stadium. Je pense que c’est un peu entré dans les têtes maintenant, et que les joueurs doutent. Et puis Martinez Novell est plutôt un entraîneur attentiste, et ça marche moins à domicile où tu as davantage la charge du jeu.

Quel(s) souvenir(s) gardes-tu de ces confrontations récurrentes entre le LOSC et le TFC ?

Le dernier TFC-LOSC est un bon souvenir, un des plus beaux au Stadium depuis la remontée en 2022. Il faut dire qu’il y en a eu peu, même s’il y avait eu une victoire contre Liverpool un peu plus tôt. L’an dernier, on vous bat dans une période où l’équipe se révèle et enchaîne les gros matchs. Sinon, mon souvenir marquant face à vous, c’est ce match décisif pour le maintien en 2018, en fin de championnat. On mène 2-1 à 10 minutes de la fin et là, Michaël Debève décide de passer en 6-3-1. Vous mettez deux buts coup sur coup et je pense que c’est le tournant de votre fin de saison. Nous, on se sauve en barrage…

Que penses-tu du LOSC cette saison ?

J’ai de l’affection pour cette équipe. Chaque été j’ai l’impression que le LOSC va s’affaiblir, parce qu’il n’a pas forcément la surface financière de ses concurrents au podium. Et finalement il y a de belles trouvailles, comme Mukau ou Fernandez Pardo cet été. On voit aussi que c’est un club patient, qui a par exemple laissé Haraldsson s’acclimater avant de s’affirmer cette saison. Ça rend cette équipe plus sympathique que celle de Rennes, par exemple, qui manque d’idées et est chamboulée tous les six mois. C’est aussi l’équipe de Bafo’ Diakité, que tous les supporters toulousains ont dans leur cœur. Et puis j’avoue que moi qui n’étais pas un partisan de Bruno Genesio, il a fini par gagner mon respect. J’aime bien aussi son approche comme manager, très ouverte au dialogue.

Comment, en tant que supporter du TFC, perçois-tu la lutte pour le podium ?

Il y a du suspense et c’est plaisant à suivre. J’aimerais bien voir Lille accrocher le podium, parce qu’on sait tous ce qu’ils sont capables de faire en Ligue des Champions. C’est tellement serré et il y a tellement d’inconnues que c’est difficile de se projeter sur le podium final. Mais il y a une place à prendre.

Y a-t-il un Lillois dont tu te méfies ? Si oui, lequel ?

Ce serait plus simple s’il n’y en avait qu’un ! J’ai déjà parlé de Hakon Haraldsson, donc je vais plutôt partir sur Jonathan David. J’aime bien son histoire avec Lille, même si les deux parties auraient sûrement aimé conclure un transfert à une époque. C’est un vrai buteur moderne, assez complet et connecté au jeu.

L’heure de se mouiller

Enfin, quel scénario imagines-tu et quel serait ton pronostic ?

J’ai du mal à me projeter sur autre chose qu’une victoire lilloise. Quand on est tombé sur une équipe largement meilleure individuellement cette saison, on n’a jamais résisté. Peut-être que le jeune Noah Edjouma, qui pourrait vivre sa première titularisation en Ligue 1, confirmera ses super entrées récentes et sauvera notre match. Mais Lille est en mission et pas nous, donc je vais miser sur une défaite sur un petit écart (1-2).