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·30. März 2025
Bruno Retailleau contre-attaque et publie un communiqué incendiaire

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·30. März 2025
Bruno Retailleau a mis les œillères, le ministre de l'Intérieur qui mène un combat sur l'insécurité a décidé de faire des Ultras son coup d'éclat en la matière. Qu'importe si aujourd'hui, les élus locaux, les parlementaires, des membres de son parti, les forces de l'ordre, les renseignements territoriaux, les joueurs, l'AS Saint-Étienne, des journalistes et même le diffuseur de la Ligue 1 par l'intermédiaire de ses consultants lui disent qu'il se trompe de combat.
Alors que des milliers de Stéphanois, toutes générations confondues se réunissaient dans le centre ville pour dire non à la politique du Ministre de l'Intérieur, ce dernier publiait un communiqué qui ne laisse pas beaucoup d'illusion sur l'issue de la procédure en cours. Ce dernier vient marteler son discours qui veut que les stades soient aujourd'hui une zone de non-droit, ressortant les chiffres erronés sur les mobilisations des forces de police déjà largement démontés par Pierre Barthélémy, avocat de l'Association Nationale des Supporters et des groupes de l'AS Saint-Étienne.
Le communiqué du ministère de l’intérieur :
"Depuis le début de la saison 2024/2025, nous assistons à une véritable explosion de la violence à l’occasion des rencontres de football professionnel.Ainsi ce sont pas moins de 64 rencontres qui ont été émaillées d’incidents graves. Toujours depuis le début de la saison, 627 interpellations ont dû être réalisées en marge de rencontres de football professionnel, en hausse de 41% par rapport à la saison dernière, où il y en avait eu au total 718.Bagarre aux abords des stades, fumigènes tirés sur le terrain, agression des forces de l’ordre, « fights » prévus à l’avance entre « supporters », banderoles ou chants homophobes et discriminatoires... telle est la litanie quotidienne entourant les matchs, provoquée par une minorité d’individus qui gâchent le plaisir de l’immense majorité des supporters français, qui n’aspirent qu’à la paix et à la célébration du football.Ces chiffres et ces constats effraient : comment aller encore assister à un match en famille, avec ses enfants, sans crainte ? Comment encourager son équipe favorite et aller au stade sans crainte ?Le phénomène des violences dans le football ne cesse de prendre l’ampleur et nécessite la mobilisation croissante des forces de sécurité intérieure :au cours de la saison 2023-2024, ce sont ainsi 47 812 fonctionnaires de police qui ont été déployés pour la sécurisation des rencontres de football (+ 6 % par rapport à la saison précédente) ;en 6 ans, le nombre d’heures fonctionnaires consacrées à cette mission a augmenté de 86% ;enfin, 30% des unités de forces mobiles, notamment des CRS, sont engagées chaque week-end pour assurer la sécurisation de matchs de football.Cette mobilisation des forces de l’ordre se fait nécessairement au détriment d’autres missions plus prioritaires, telles que la lutte contre la criminalité organisée ou contre la délinquance du quotidien qui empoisonne la vie de nos concitoyens. Parce que des voyous prennent les stades de football pour des rings, ce sont les citoyens qui en pâtissent."
Bruno Retailleau vient ensuite confirmer les procédures en cours contre les Green Angels, les Magic Fans et la Légion X. Faisant l'amalgame entre des groupes trentenaires, installés dans la vie associative locale, gérant des milliers de membres et une tribune de plus de 7000 âmes et un groupe d'une quinzaine de membres, ayant une existence de quelques mois marquée uniquement pas des violences : "C’est pour cette raison, qu’en application de l’article L. 332-18 du code du sport, le ministère de l’Intérieur a décidé de saisir la commission nationale consultative de prévention lors des manifestations sportives afin d’engager des procédures de dissolution à l’encontre de trois groupes de supporters violents, les Magic Fans et les Green Angels, « supporters » de l’AS Saint-Etienne, et Légion X, « supporters » du Paris FC. D’autres procédures sont en cours d’instruction concernant d’autres clubs en France.Ces groupes sont en effet responsables des incidents parmi les plus graves et les plus violents qui ont été constatés.Entre 2021 et 2025, les Greens Angels se sont ainsi rendus coupables de 10 faits de violence grave, notamment lors d’un match contre Auxerre le 29 mai 2022, au cours duquel ils ont envahi le terrain, commis de nombreuses dégradations (occasionnant un préjudice de 80 000 euros pour la collectivité) et pris pour cibles les forces de l’ordre, faisant 20 blessés parmi les policiers et gendarmes mobilisés.Six membres des Greens Angels avaient d’ailleurs été condamnés pour ces faits à des peines d’emprisonnement avec sursis et des interdictions de stade. Encore récemment, les membres des Green Angels se sont défavorablement signalés : le 30 novembre dernier lors d’un match contre Rennes où des coups ont été portés par des membres des Green Angels à des policiers en tentant de pénétrer de force dans le parcage visiteur, l’un de leurs leaders crachant même sur un policier, et le 24 janvier dernier en marge d’une rencontre contre Auxerre, où ils s’en sont pris à des gendarmes qui contrôlaient leurs bus.Les Magic Fans, quant à eux, sont responsables de 13 faits de violence grave entre 2020 et 2024. Outre leur implication dans les faits du 29 mai 2022 pré-cités, pour lesquels leur leader a d’ailleurs été condamné par la justice, ils se sont attaqués le 15 septembre dernier au convoi des supporters lillois faisant 2 blessés parmi les fonctionnaires de police et ont réitéré leurs actes violents le 23 novembre suivant en s’attaquant cette fois aux bus transportant les supporters montpelliérains et en prenant à nouveau pour cibles les forces de l’ordre, qui ont essuyé de nombreux jets de projectiles.Enfin, plusieurs faits de violence grave sont également reprochés aux membres de Légion X, notamment le 1er novembre 2024, une attaque à l’arme blanche contre des membres d’un autre groupe de supporters, qui a fait 4 blessés parmi ces derniers, dont 2 très grièvement. 6 membres de Légion X ont été interpellés, dont leur leader, et l’un d’eux a été placé en détention provisoire à la suite de ces faits."
Rappelons que la commission devant laquelle les groupes passeront mardi est uniquement consultative. La décision finale reviendra au Ministre de l'Intérieur qui pourra par décret signé de sa main et de celle du Premier Ministre, François Bayrou, prononcer la dissolution des groupes. Au regard des propos tenus par l'instigateur de ces mesures, on peut se demander si la messe n'est pas déjà dite.