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·28. Februar 2025
ASSE : Huit années de bonheur et un titre !
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Depuis sa création en 1933, Saint-Étienne a connu 44 entraîneurs différents, mais certains ont laissé une empreinte plus déterminante que d’autres. Passé par l'ASSE de 2009 à 2017, Christophe Galtier a durablement marqué l'histoire du club 10 fois champion de France.
L’histoire de Christophe Galtier à l’AS Saint-Étienne débute le 12 novembre 2008. Il arrive au club en tant qu’adjoint d’Alain Perrin, lui-même appelé en remplacement de Laurent Roussey, licencié après une neuvième défaite en treize journées de Ligue 1 contre Rennes (0-3). Pourtant, le technicien avait ramené la coupe d’Europe dans le Forez après vingt-huit ans d’absence. Les résultats ne sont guère plus brillants sous leur conduite. Les Verts ne se sauvent qu’à la dernière journée, grâce à un 4-0 face à Valenciennes à Geoffroy-Guichard, combiné à la défaite de Caen contre Bordeaux (0-1). La saison suivante n’est pas plus réjouissante. Le 15 décembre 2009, faute de résultats, Galtier prend la place de son mentor avec son aval. Il était la solution la plus évidente au regard des restrictions budgétaires de l’ASSE. Non sans hésitation pour Galtier. La direction avait même envisagé de se tourner vers Lucien Favre, avec qui une rencontre était prévue.
Trois jours après sa nomination, l’ASSE affronte l’OM de Didier Deschamps, futur champion de France. Dès la septième minute, elle se retrouve en infériorité numérique après l’expulsion d’Efstathios Tavlaridis. Mais à dix contre onze, l’équipe tient bon et arrache un match nul méritoire (0-0). La saison n’est pas de tout repos, mais Galtier obtient le maintien dès la 36e journée. Saint-Étienne l’emporte à Boulogne le 5 mai 2010 grâce à Emmanuel Rivière, préféré à Ilan (1-0). Les Verts finissent encore 17es, mais avec huit points d’avance sur la relégation et 40 unités au compteur.
Pour sa première saison complète, Christophe Galtier veut attirer des joueurs expérimentés en Ligue 1, peu coûteux et dotés d’un bon état d’esprit. Il obtient ainsi les renforts de Sylvain Marchal, Albin Ebondo et Laurent Batlles. La mayonnaise prend plus vite que prévu. Grâce à une victoire contre Montpellier (3-0), avec un doublé de Dimitri Payet, l’ASSE se hisse en tête du championnat après six journées, à égalité avec Toulouse. Une première depuis 1982. Le 100e derby à Gerland se profile, offrant aux Verts l’occasion d’affirmer leur statut. L’Équipe s’empare de l’événement avec une Une marquante : « Qui c’est les plus forts ? ». Le lendemain d’une victoire aussi imméritée que jouissive, le quotidien répond : « Évidemment les Verts ! ». Fin de vingt-six ans de disette dans les derbies.
Logiquement, Galtier est prolongé le 16 décembre 2010 jusqu’en 2014, avec une revalorisation bien méritée. La saison se conclut sur une encourageante dixième place. Mais l’hiver a été agité avec les envies de départ de Dimitri Payet, devenu international. Soutenu par sa direction, Galtier se montre intransigeant. Il refuse tout transfert et envoie le joueur boudeur en CFA avant de le réintégrer.
La suite de son aventure à l’ASSE s’écrit autour de deux hommes clés : Pierre-Emerick Aubameyang et Stéphane Ruffier. Le premier, prêté par le Milan AC à l’hiver 2011, peine à convaincre. Pourtant, Galtier doit le conserver pour pouvoir recruter Ruffier, qu’il veut comme gardien numéro un. Avec le repositionnement de Perrin en défense centrale, l’arrivée de Clément et Lemoine, l’abattage de Cohade et la puissance de Brandao, il façonne une équipe compétitive. Le 20 avril 2013, il mène les Verts en finale de Coupe de la Ligue au Stade de France. Après avoir éliminé le PSG d’Ancelotti et Ibrahimovic, puis le LOSC de Garcia, l’ASSE s’impose grâce à un but de Brandao (1-0). La vitrine du musée des Verts accueille un nouveau trophée, le premier depuis 32 ans. Une consécration qui vaut à Galtier le titre de meilleur entraîneur de L1, ex aequo avec Ancelotti.
Le peuple vert avait goûté aux joies européennes en 2008-09, mais l’aventure fut trop brève pour en profiter pleinement. Avec Christophe Galtier, l’ASSE va vivre quatre campagnes européennes consécutives entre 2013 et 2017. Si la première se limite à une élimination prématurée en phase de barrage, les suivantes réservent des soirées mémorables à Geoffroy-Guichard. L’Inter Milan, la Lazio de Rome, Mayence, Anderlecht ou encore le FK Dnipro, ancien finaliste, défilent dans un Chaudron bouillant. Le point d’orgue arrive en 2017 avec la venue de Manchester United de José Mourinho.
En 2014, les Verts ne parviennent pas à sortir de leur groupe, terminant derniers derrière Qarabag, Dnipro et l’Inter Milan. Pourtant, face aux Italiens, ils tiennent tête. À Giuseppe Meazza, devant plus de 10 000 supporters stéphanois, ils décrochent un 0-0 le 23 octobre. Quinze jours plus tard, à Geoffroy-Guichard, Mustapha Bayal Sall égalise pour offrir un nul 1-1.
En 2015 et 2016, l’ASSE franchit la phase de groupes et termine même en tête en 2016 devant Anderlecht, Mayence et Qabala. Mais les 16es de finale s’avèrent fatals. En 2016, face au FC Bâle, les Verts s’imposent 3-2 à l’aller avant de subir une élimination cruelle en Suisse. L’égalisation à la 90e laisse croire à la qualification, mais un but dans les arrêts de jeu scelle leur sort (1-2). En 2017, l’ASSE affronte Manchester United dans une ambiance exceptionnelle, devant 41 492 spectateurs, un record en coupe d’Europe pour le club. Malgré l’enthousiasme du peuple vert, les Mancuniens s’imposent sans trembler (0-3, 0-1).
À l’image du parcours européen de l’ASSE, Christophe Galtier a connu de grandes joies à la tête des Verts, mais aussi des moments de doute qui ont mis ses compétences à rude épreuve. À plusieurs reprises, il a envisagé de quitter le club, ébranlé par des événements contraires qui l’ont fait douter de lui-même.
L’élimination en 32e de finale de la Coupe de France à Cannes, le 14 janvier 2014 (1-1, tab 3-4), l’a profondément affecté. Il nourrissait de grandes ambitions dans cette compétition et a vécu cet échec comme un traumatisme. Il a fallu tout le pouvoir de persuasion de son entourage, et notamment de Roland Romeyer, pour qu’il se remobilise. Finalement, il termine la saison avec seulement trois défaites et décroche une précieuse 4e place.
Le départ de Stéphane Tessier, son relais avec la direction, en septembre 2015, a aussi été un choc, vécu comme une trahison. Quelques semaines plus tard, l’approche d’Aston Villa le fait vaciller. Le 26 octobre 2015, il rencontre en secret les émissaires du club anglais à l’aéroport Lyon Saint-Exupéry. Mais Roland Romeyer met immédiatement un veto catégorique à son départ.
Pourtant, Galtier a redonné des couleurs à un club qui flirtait avec la Ligue 2 en 2009. Il a remporté le 100e derby, humilié l’OL à plusieurs reprises, notamment avec un 3-0 mémorable à Geoffroy-Guichard le 30 novembre 2014, mettant fin à plus de trente ans de disette à domicile. Il a aussi su faire tomber le PSG, notamment avec une victoire pleine de panache au Parc des Princes le 3 novembre 2012 (2-1). Ses résultats lui vaudront d’être régulièrement prolongé jusqu’en 2017.
Mais la fin de son mandat est plus douloureuse. Après l’élimination face à Manchester United, les Verts ne remportent que deux de leurs douze derniers matches, aucune victoire à domicile et trois défaites consécutives pour terminer hors des places européennes (8e). Le 9 mai 2017, il officialise son départ après 361 rencontres sur le banc stéphanois.
Son passage a marqué l’histoire du club, redonnant à l’ASSE ses lettres de noblesse et apportant fierté et passion à tout un peuple Vert, qui lui sera éternellement reconnaissant. Geoffroy-Guichard lui restera toujours ouvert.
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