Le Fussball
·25. Juli 2025
50+1 : le Bundeskartellamt prolonge les délais, la DFL sous pression

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·25. Juli 2025
La règle 50+1 continue d’alimenter les débats au sommet du football allemand. Alors que les clubs et la DFL devaient initialement remettre leurs réponses avant le 18 août, l’autorité de la concurrence a décidé d’accorder un délai supplémentaire jusqu’à la mi-octobre.
Le Bundeskartellamt (autorité fédérale de la concurrence) a confirmé avoir accepté les demandes de prolongation formulées par la DFL et plusieurs clubs directement concernés. Parmi eux : le Bayer Leverkusen, le VfL Wolfsburg, mais aussi RB Leipzig et Hannover 96, tous visés pour leur statut particulier vis-à-vis de la fameuse règle 50+1. Celle-ci, bien qu’approuvée sur le fond par les autorités européennes, doit selon les juges garantir une application uniforme dans tout le football professionnel allemand.
Le cœur du problème réside dans les fameuses « exceptions de soutien » : Leverkusen et Wolfsburg bénéficient d’un régime à part en raison de leur lien historique avec les géants Bayer et Volkswagen. Ces entreprises détiennent la majorité des droits de vote et exercent une influence directe sur les décisions. Pour le RB Leipzig, c’est l’absence de véritable participation démocratique qui est en cause, puisque seuls des proches de Red Bull siègent réellement dans les organes du club. Le Hannover 96, de son côté, est empêtré dans un blocage entre les représentants associatifs et ceux de l’investisseur Martin Kind.
Le patron de l’autorité de la concurrence, Andreas Mundt, a récemment rappelé que le respect de 50+1 devait être « effectif et visible, pas seulement théorique ». Ce message vise clairement une réforme structurelle plus cohérente.
Ce nouvel épisode s’inscrit dans une situation particulièrement tendue. D’un côté, les clubs bénéficiaires des exceptions pourraient saisir la justice si leurs privilèges sont supprimés. De l’autre, les partisans d’un respect strict de 50+1 pourraient aussi porter plainte si la règle reste appliquée de manière inégale.
Les élections à venir à la DFL (Ligue de football Allemande), avec un nouveau présidium et conseil de surveillance attendus en septembre, ajoutent à la complexité. Avant cette échéance, la DFL n’aurait aucun intérêt à publier une position officielle.
Dans ce contexte, la nomination de Fernando Carro (Leverkusen) au conseil de surveillance de la DFL par l’Eintracht Frankfurt a provoqué de vives réactions. S’agit-il d’un signal fort en faveur d’un compromis entre tous les clubs professionnels ? Ou bien d’un choix malvenu, offrant une voix supplémentaire à un club bénéficiant justement d’une dérogation problématique ? Les critiques fusent, certains considérant cette nomination comme contre-productive dans le cadre d’un débat où la neutralité devrait primer.
Cette prolongation jusqu’en octobre ne fait que repousser une décision essentielle pour l’avenir du football allemand. En toile de fond : le risque d’une fracture entre les partisans d’une stricte orthodoxie 50+1, et ceux qui défendent une modernisation plus ouverte du modèle.
La DFL est désormais sommée par les clubs de trouver une solution consensuelle, avant que les tensions ne se transforment en conflit ouvert..
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Crédit image : Alexander Hassenstein/Getty Images